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Au Festival de Bayreuth la Walkyrie ou les affres de l’opéra-réalité

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Bayreuth. Festspielhaus. 21-VIII-2024. Richard Wagner (1813-1883) : La Walkyrie, première journée du festival scénique L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen) en trois actes sur un livret du compositeur. Mise en scène : Valentin Schwartz. Scénographie : Andrea Cozzi. Costumes : Andy Besuch. Lumières : Nicol Hungsberg. Avec : Michael Spyres, Sigmund ; Vida Miknevičiute, Sieglinde ; Georg Zeppenfeld, Hunding ; Tomasz Konieczny, Wotan ; Christa Mayer, Fricka ; Catherine Foster, Brünnhilde. Chœur et Orchestre du Festival de Bayreuth, direction : Simone Young

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Cette reprise de la Walkyrie, mise en scène par Valentin Schwartz en 2022, voit les débuts remarqués sur la Colline de en Sigmund et de dans la fosse : l'un séduit, l'autre moins.

Tout a été dit ou presque sur cette lecture extravagante, totalement décalée, de la Walkyrie revue et corrigée par Valentin Schwartz dans le cadre du Ring 2022. Rien de bien neuf sous le soleil de Bayreuth et il serait aussi vain aujourd'hui qu'hier de vouloir en rappeler toutes les incohérences et approximations. Dans cette relecture actualisée, très prosaïque, où les dieux ont disparu et où la mythologie parait désormais sans objet, Valentin Schwartz agrémente le propos de quelques gags (Hunding réparant l'électricité pendant l'orage initial, le domaine des Walkyries transformé en clinique de chirurgie esthétique…) et d'options surprenantes qui interrogent : le frêne fondateur de la dynastie des Wälse est remplacé par une pyramide lumineuse ; l'épée Nothung est devenue un revolver ; Hunding est l'homme de main de Wotan chargé des basses besognes ; Sieglinde est enceinte de Wotan, cela sera confirmé à l'acte II, en conséquence, le meurtre de Sigmund ne répond plus alors aux désirs de Fricka mais à la basse jalousie de Wotan ; Freia est inhumée à l'acte II, sa mort (rajoutée au livret) qui entraine la disparition des pommes d'or apportant l'éternelle jeunesse, livre les Walkyries aux affres de la vieillesse expliquant ainsi leur nécessaire recours à la chirurgie esthétique ; les adieux de Wotan à Brünnhilde se doublent de son divorce d'avec Fricka qu'il quitte dans la scène finale (rajoutée) du III en lui rendant sa bague ; et le fidèle cheval de Brünnhilde est remplacé par un inquiétant personnage, sorte de chevalier servant qui la suit partout…

Si la direction d'acteurs est satisfaisante (bien que parfois confuse), la scénographie se décline en plusieurs tableaux assez banals : la maison de Hunding et les chambres des enfants Wälse, Sigmund et Sieglinde, d'assez bel effet pour rappeler la parenté des jumeaux à l'acte  I ; la vaste maison de Wotan, en forme de pyramide où a lieu l'exposition du cercueil de Freia à l'acte II ; un éclatant cabinet de chirurgie esthétique et une grande pyramide noire cernée de néons où Brünnhilde attendra le futur baiser de Siegfried à l'acte III.

La distribution vocale de belle tenue est dominée par le couple de jumeaux. Pour ses débuts à Bayreuth, impressionne dans le rôle de Sigmund, par son aisance scénique comme par sa puissance de projection, son sublime legato et son souffle inépuisable avec des « Wälse » d'une longueur époustouflante. Face à lui, Vida Miknevičiute campe une Sieglinde touchante dont le chant puissant (aigus stratosphériques, projection) contredit l'apparente fragilité. en Hunding manque quelque peu de noirceur malgré un bel engagement vocal. , comme à son habitude, joue mieux qu'il ne chante, incarnant un Wotan assez rustique qui favorise volontiers les décibels aux dépens de la souplesse de la ligne. En Brünnhilde, , malgré son timbre rayonnant, souffre des mêmes défauts, préférant la puissance à la délicatesse. est une Fricka de luxe par sa justesse d'émission et la chaleur de son timbre, renforcés par une autorité scénique certaine. Bien que vaillantes vocalement, les Walkyries, dans leur célèbre chevauchée, forme un ensemble confus où le cri, hélas, le dispute à l'agitation.

Dans la fosse, pour sa première apparition à Bayreuth, peine à convaincre totalement, paraissant bien irrégulière à la tête d'un somptueux orchestre du festival. Après un orage qui manque de vigueur et d'éclat, un premier acte souvent pénalisé par un tempo trop lent, le deuxième acte retrouve tout sa superbe par son phrasé plus allant, adapté à la dramaturgie, avant de conclure dans le troisième acte sur des « Adieux de Wotan » pleins de ferveur et d'émotion.

Crédits photographiques : © Enrico Nawrath / Bayreuther Festspiele

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Bayreuth. Festspielhaus. 21-VIII-2024. Richard Wagner (1813-1883) : La Walkyrie, première journée du festival scénique L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen) en trois actes sur un livret du compositeur. Mise en scène : Valentin Schwartz. Scénographie : Andrea Cozzi. Costumes : Andy Besuch. Lumières : Nicol Hungsberg. Avec : Michael Spyres, Sigmund ; Vida Miknevičiute, Sieglinde ; Georg Zeppenfeld, Hunding ; Tomasz Konieczny, Wotan ; Christa Mayer, Fricka ; Catherine Foster, Brünnhilde. Chœur et Orchestre du Festival de Bayreuth, direction : Simone Young

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4 commentaires sur “Au Festival de Bayreuth la Walkyrie ou les affres de l’opéra-réalité”

  • Guy Chêne dit :

    c’est payé combien pour assister à cette mascarade ?

  • Richard TREVES dit :

    N’existe-t-il pas une négligence de la direction du festival pour avoir laissé passer cette mise en scène qui m’a écœuré l’an passé ? Pour Siegfried j’avais considéré que les Thenardier étaient en comparaison des bourgeois! Je veux des remises en cause de certaines mises en scène mais pas à ce point! continuez ainsi et dans moins de 5 ans la direction bradera les prix des places!!!! Quelle gâchis

  • ANTOINE MARTIN dit :

    On partage les interrogations de tous sur ces mises en scène ne servant que l’ego du scénographe avec la question subsidiaire suivante : jusqu’ou aller pour choquer l’auditeur ?
    Ecoute isolée pour moi ( et je n’ai donc rien raté ) sur FM samedi dernier et un point de vue un peu mitigé même si comme à chaque fois la beauté de cette musique renverse tout et nous laisse ému ( comme Wotan ) à la fin de l’opéra .
    Simone Young n’est pas un « perdreau » de l’année; GMD pendant de longues années à Hambourg elle a sans doute bcp dirigé Wagner dans l’opéra de ce grand port . Mais son premier acte nous a semblé incertain, manquant de corps et d’extase puis les II et III nous réconcilient avec la chef australienne ; que cet orchestre est beau.
    Le « cast » est bon sauf le Wotan de T Konieczny à la voix trop plebeinne, nous semblant plus adaptée aux Gibichungen type Alberich ou Hagen . Mais le reste est excellent y compris la Brunnhide très féminine de C Foster arrivant au bout de la tragédie en restant émouvante . Le couple Siegmund/Sieglinde est digne des références qui nous sont les plus chères que ce soit M Muller et F Volker ou J King avec Crespin ou Rysanek . M Spyres va régner sur le chant wagnerien pendant de longues années, on l’espère; idem pour la lithuanienne dont le seul tort est d’avoir un nom si compliqué !!!
    Et pourquoi cette seule Walkyrie dur FM .

  • Jean luc bilien dit :

    bonsoir
    j’ai assisté à la représentation du 21 08 dans le festpielehaus
    c’est la première fois que je rends à bayreuth
    j’aime wagner mais j’aime d’autres compositeurs
    la salle et l’acoustique sont absolument
    géniaux : equibre parfait voix orchestre
    voix puissantes direction maîtrisée
    je reste dubitatif sur la mise en scène
    mais c’est bien connu à bayreuth ,chaque époque à ses scandales et hou hou incontournables
    en attendant 2026 les 150 ans
    soirée inoubliable je ne regrette pas

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