Le breaking s’offre ses premiers Jeux Olympiques à Paris, mais ne sera pas à Los Angeles

Le breaking, ou breakdanse, danse urbaine faisant partie intégrante de la culture hip-hop, a fait son apparition pour la première fois en tant que discipline olympique aux Jeux de Paris 2024. Cette décision a été prise par le Comité International Olympique (CIO) dans le cadre de ses efforts pour rendre les Jeux plus modernes et attirer davantage de jeunes. Cependant, elle sera éphémère, la discipline n'a pas été retenue pour figurer aux prochains jeux olympiques de Los Angeles, en 2028.

Le breaking est une danse urbaine qui a émergé dans les années 1970 aux États-Unis, en particulier à New York, dans les communautés afro-américaines et latino-américaines. C'est une discipline très physique, caractérisée par des mouvements acrobatiques, des figures au sol, des rotations sur la tête et des mouvements de danse debout. Le contre-ténor Jakub Józef Orliński en est un adepte, comme il l'a encore démontré lors de la cérémonie d'ouverture des JO. Née dans les cités, cette danse a rapidement gagné un public plus large, et a progressivement gagné les théâtres et les institutions de la danse, comme les centres chorégraphiques nationaux, permettant à plusieurs générations de danseurs de se professionnaliser.

Récemment, le breaking est aussi devenu une discipline sportive, comptant environ 6000 licenciés, et chapeautée par la Fédération française de danse. Certains lycées proposent aujourd'hui des sections breaking en sport-études. Les compétitions olympiques de breaking sont divisées en deux catégories : une pour les hommes et une pour les femmes. Les danseurs, appelés « B-boys » et « B-girls », s'affrontent dans des duels ou battles où ils sont jugés sur des critères comme la technique, la créativité, l'originalité, la musicalité et la performance globale.

Sur la place de la Concorde à Paris, transformée en stade dédié aux sports urbains, les B-Girls et B-Boys se sont affrontés deux jours durant. La musique était mixée en direct par un DJ et les compétiteurs devaient improviser sur chaque run, s'adaptant et répondant aux propositions de leur adversaire.

Le vendredi 9 août, c'est la Japonaise B-Girl Ami qui a décroché la médaille d'or face à B-Girl Nicka, ayant obtenu le score de 3-0 dans un battle de trois runs très serré, remporté 16 votes à 11. B-Girl 671 complète le podium après sa victoire 2-1 contre la Néerlandaise B-Girl India. Du côté des deux Françaises sélectionnées, B-Girl Carlotta n'a pas remporté la moindre battle et n'est pas parvenue à sortir du groupe D. Seule B-Girl Syssy s'est qualifiée pour les phases finales, grâce notamment à une solide victoire (2-0, 18 votes à 0) contre B-Girl Raygun. Elle s'est ensuite inclinée en quarts de finale contre la future championne de la discipline.

Le samedi 10 août, le B-Boy français Danny Dann a remporté la médaille d'argent du breaking masculin, s'inclinant en finale face au Canadien B-Boy Phil Wizard sur le score de 3-0. Toute la journée, le danseur français a fait vibrer la place de la Concorde, en brillant en quarts de finale contre son ami B-Boy Jeffro, puis en remportant sa demi-finale contre B-Boy Victor, vainqueur des championnats du monde de breaking en 2023 et qu'il n'avait encore jamais affronté. Mais la dernière marche était un peu trop haute pour le tricolore, contre le Canadien déjà médaillé d'or lors des Jeux Pan-Américains en 2023, et également champion du monde de sa discipline en 2022. B-Boy Lagget, l'autre Français en lice dans la compétition, n'est pas parvenu à rallier les quarts de finale. (DG)