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Domenico Cimarosa (1749-1801) : L’Olimpiade, opéra en deux actes sur un livret de Pietro Metastasio. Avec Rocío Perez, soprano (Aristea) ; Maite Beaumont, mezzo-soprano (Megacle) ; Josh Lovell, ténor (Clistene) ; Marie Lys, soprano (Argene) ; Mathilde Ortscheidt, mezzo-soprano (Licida) ; Alex Banfield, ténor (Aminta). Les Talens lyriques, direction : Christophe Rousset. 2 CD Château de Versailles Spectacles. Enregistrés du 18 au 22 décembre 2023 à la Salle Colonne de Paris. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Durée totale : 146:04
Château de Versailles SpectaclesUne éblouissante partition et une distribution triée sur le volet. Qu'on s'y précipite !
On ne se posera pas la question de savoir pourquoi, tous les quatre ans, on observe un regain d'intérêt pour les différentes mises en musique de livret de Metastasio L'Olimpiade. Cette année, à l'occasion des JOP de Paris 2024, on aura pu voir à Nice le pasticcio baroque L'Olympiade des Olympiades et à Paris une version scénique de la plus célèbre de ces mises en musique, L'Olimpiade de Vivaldi. Comme pour rappeler que ce se sont plus de 60 compositeurs de l'époque baroque et classique qui se sont penchés sur ce livret, c'est aujourd'hui la version de Domenico Cimarosa qui nous est livrée par le label Château de Versailles.
Nous ne cacherons pas notre enthousiasme pour cette version qui, sans pour autant s'inscrire dans le cadre de la « réforme » prônée dans les années 1750 par Gluck, renouvelle le modèle métastasien en simplifiant la structure du drame (suppression de personnages, fusion des actes 2 et 3 en un acte 2) et en fluidifiant l'alternance systématique récitatif-aria. On compte de très beaux récitatifs accompagnés, des arias courtes mais efficaces, une inventivité orchestrale tout à fait appréciable. En revanche, Cimarosa ne renonce pas à la virtuosité vocale, encore exacerbée au cours des dernières décennies du dix-huitième siècle par la « découverte » de l'extension vers le suraigu, surtout pour le chant féminin. L'opéra se termine par ailleurs sur un ensemble vocal étonnamment développé, précédé d'un quatuor tout à fait inattendu. L'écriture du compositeur se caractérise, de la première à la dernière note de l'opéra, par sa verve et son brio, par une fraîcheur mélodique inépuisable et un sens de la caractérisation qui redynamise une action dans laquelle, pour une fois, on arrive à ne pas se perdre.
La distribution réunie pour ce CD compte beaucoup pour notre enthousiasme. Composée de chanteurs pour la plupart jeunes et encore peu connus, elle ne souffre d'aucun point faible. Pour les rivaux et amis Megacle et Licida, « couple » de héros masculins pour lequel Metastasio sait si bien souligner la gémellité, on a trouvé deux mezzos au timbre relativement semblable. D'une déconcertante facilité dans les aigus et d'une virtuosité vocale à toute épreuve, Maite Beaumont rend parfaitement justice à un rôle autrefois créé par le légendaire Luigi Marchesi, un des derniers grands castrats de l'histoire de l'opéra. À ses côtés Mathilde Ortscheidt est tout à fait convaincante en Licida, même si le rôle est vocalement moins exigeant que celui de Megacle. Très différenciées, les deux sopranos donnent elles aussi toute satisfaction. Dans un rôle conçu autrefois pour la célèbre Franziska Danzi-Lebrun, réputée pour son suraigu, Rocío Pérez utilise toutes les ressources de son soprano léger pour affronter une partie particulièrement ardue. Face à elle, la plus lyrique Marie Lys fait valoir les richesses d'un timbre délicieusement vibré qui n'est pas sans rappeler celui d'Yvonne Kenny, et elle s'acquitte elle aussi avec vaillance des notes les plus élevées de sa partition. Deux ténors complètent la distribution, avec tout d'abord l'excellent Josh Lovell, qui ne fait qu'une bouchée des incroyables difficultés du rôle de Clistene. Alex Banfield fait lui aussi tout ce qu'il y a faire, et ne déçoit à aucun moment même si son rôle du confident Aminta n'est pas des plus palpitants sur le plan dramatique. On pouvait se douter que Les Talens lyriques, sous la baguette de son chef, serait la phalange idéale pour une telle découverte. Énergique sans emportement, tendre et émouvante sans sentimentalisme, la direction Christophe Rousset emmène l'ouvrage vers des hauteurs insoupçonnées. Si tous les ouvrages sérieux de Cimarosa sont de cet acabit, on en redemande. Parmi les grands succès de la période napoléonienne, on parle souvent de Gli Orazi ed i Curiazi, ouvrage souvent donné en Italie mais également à Londres et à Paris. À quand une prochaine version de référence ?
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Domenico Cimarosa (1749-1801) : L’Olimpiade, opéra en deux actes sur un livret de Pietro Metastasio. Avec Rocío Perez, soprano (Aristea) ; Maite Beaumont, mezzo-soprano (Megacle) ; Josh Lovell, ténor (Clistene) ; Marie Lys, soprano (Argene) ; Mathilde Ortscheidt, mezzo-soprano (Licida) ; Alex Banfield, ténor (Aminta). Les Talens lyriques, direction : Christophe Rousset. 2 CD Château de Versailles Spectacles. Enregistrés du 18 au 22 décembre 2023 à la Salle Colonne de Paris. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Durée totale : 146:04
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