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Close Up : Noé Soulier en gros plan à l’Opéra Grand Avignon

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Opéra Grand Avignon, 17-VII-23. Noé Soulier : Close Up. Dans le cadre du Festival d’Avignon. Avec Julie Charbonnier, Yumiko Funaya, Nangaline Gomis, Samuel Planas, Mélisande Tonolo, Gal Zusmanovich et l’Ensemble Il Convito : Christine Busch en alternance avec Sophie Gent (violon), Claire Gratton (viole de gambe), Maude Gratton (clavecin), Amélie Michel (traverso), Ageet Zweistra (violoncelle). Conception et chorégraphie : Noé Soulier. Direction musicale : Maude Gratton. Musique : Jean-Sébastien Bach. Lumière : Kelig Le Bars. Vidéo : Pierre Martin Oriol. Scénographie : Kelig Le Bars, Pierre Martin Oriol, Noé Soulier. Assistanat à la chorégraphie : Stephanie Amurao. Direction technique : François le Maguer. Régie générale : Mathilde Monier. Régie lumière : Nicolas Bazoge. Assistanat lumière et plateau : Martin Mouchère. Régie vidéo et son  : Jérôme Tuncer.

Signé , Close up propose un portrait très rapproché du mouvement pour un sextuor de danseurs à l'Opéra Grand Avignon. Virtuose.

Sur la fosse couverte de l'opéra Grand Avignon, l'ensemble prend place au proscenium, bientôt rejoint par les danseurs qui se produisent à l'avant-scène, au plus près de la rampe. , directeur du Centre national de danse contemporaine d'Angers, a choisi d'accompagner sa nouvelle création, Close Up, par un quintette de clavecin, cordes et traverso jouant différentes pièces de Bach, dont L'art de la fugue.

En jean bleu ou noir et T-shirt simple, six danseur et danseuses puisent dans un vocabulaire gestuel inspiré de verbes d'action (frapper, lancer, attraper) et donc, souvent proche du mouvement sportif (karaté, Taekwondo, volley), pour danser avec élan, rythme et précision, comme il l'avait fait de manière plus expérimentale dans sa pièce Faits et gestes, en 2016, déjà accompagnée au clavecin sur Le clavier bien tempéré de Bach. Si le souffle, haletant, tient parfois lieu de musique, sans avoir le naturel des respirations d'une Anne Teresa De Keersmaeker, nous sommes envoûtés par l'engagement de ces jeunes et talentueux interprètes, tous formidables. Mis à nu dans la dissection et le déploiement de chaque geste, ils se montrent concentrés, au plus près de leur effort physique.

Construite en contrepoint avec la musique, la chorégraphie très structurée s'appuie sur des solos, duos, ou plus, à l'unisson ou en canon, suivant la basse continue ou la ligne mélodique. Ces lignes croisées forment un tableau abstrait dans la première partie du spectacle, où expérimente une écriture chorégraphique et un procédé proche finalement d'un Merce Cunningham ou d'une Trisha Brown, à l'image de la pièce In the fall qu'il a créé pour la compagnie de cette dernière. Dans la deuxième partie, le champ s'élargit et s'approfondit avec l'ouverture du fond et du cadre de scène, mais se rétrécit derrière un rectangle de cinéma, le cadre devant lequel les danseurs vont être filmés par une caméra dont les images vidéo sont projetées en direct au-dessus d'eux. On assiste donc simultanément à l'exécution de la danse en direct, dont on perçoit entièrement l'amplitude des mouvements, et à sa captation live.

Le procédé, assez vertigineux, pourrait virer à l'artifice si les danseurs ne faisaient montre de la même attention et virtuosité que celle dont ils faisaient preuve dans la première partie, faisant et défaisant l'image, qui ne laisse apparaître que des gros plans de membres, tête, hanche, bassin, fesses, perturbant le regard sur le corps. Cette dissection du corps en direct est à la fois tout à fait précise et fascinante.

Crédit photographique : © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Retrouvez le portrait de Noé Soulier sur ResMusica :

Noé Soulier, jeune chorégraphe français d'aujourd'hui

 

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