Geoffroy Couteau et ses amis : l’excellence brahmsienne, tout simplement
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Johannes Brahms (1883-1897) : Sonate pour clarinette et piano n° 1 en fa mineur op. 120 ; Sonate pour clarinette et piano n °2 en mi bémol majeur op. 120 ; Trio pour piano, violon et cor en mi bémol majeur op. 40. Geoffroy Couteau, piano. Amaury Coeytaux, violon, Nicolas Baldeyrou, clarinette, Antoine Dreyfuss, cor. 1 CD La dolce volta. Enregistré à l’Arsenal de Metz en mai 2017 (sonates pour clarinette) et octobre 2022 (trio). Notice de présentation en français, anglais et japonais. Durée : 69:26
La Dolce VoltaPoursuivant une intégrale brahmsienne depuis plus de dix ans, Geoffroy Couteau referme en beauté le corpus chambriste du compositeur allemand en gravant les deux Sonates pour clarinette et piano en compagnie de Nicolas Baldeyrou et le Trio pour piano, violon et cor accompagné d'Amaury Coeytaux au violon et Antoine Dreyfuss au cor.
« Aimez-vous Brahms ? » Inutile et presqu'incongru de poser cette question au pianiste Geoffroy Couteau : Johannes Brahms est inscrit dans ses gènes depuis 2005, lorsqu'il remporta le Premier Prix du concours Johannes Brahms marquant ainsi le début d'un long compagnonnage, passionnant et passionné, avec le compositeur allemand dont il a déjà enregistré l'intégrale de l'œuvre pour piano solo (6 CDs) et l'intégrale de la musique de chambre avec piano (6 CDs) pour le même label « La dolce volta », le présent enregistrement constituant le dernier jalon de ce long fleuve discographique unanimement acclamé.
Clarinette et cor, deux instruments à vents bien différents mais aussi deux époques distinctes dans la vie de Brahms : celle de l'été 1864 faite de bonheur (Brahms retrouve Clara et ses amis à Baden-Baden), et de malheur (la mort de sa mère) dont l'influence se fera cruellement sentir dans le mouvement lent du trio ; celle de 1894, aboutissement de la sagesse, de la maturité presque crépusculaire, où Brahms se confie avec pudeur à la clarinette dans deux sonates inspirées par le clarinettiste virtuose Richard Mühlfeld. Dans une interprétation d'une justesse de ton remarquable, toute de symbiose, d'équilibre, de virtuosité instrumentale et d'écoute mutuelle, Geoffroy Couteau et ses amis rendent parfaitement compte de ces nuances subtiles, de ces états d'âme en demi-teinte oscillant entre passion et méditation, comme autant de moments typiquement brahmsiens.
La Sonate n° 1 op.120 se décline en quatre mouvements : un Allegro au lyrisme tourmenté ; un Andante conduit sur le ton de la confidence, d'une émotion puissante et désolée ; un Allegretto gracieux, tendre et dansant, avant de conclure sur un Vivace virtuose aux allures pastorales pleines d'allant. Trois mouvements seulement pour la Sonate n° 2 op.120, peut-être moins tourmentée, plus sage, qui égrène successivement : un Allegro amabile empreint d'un lyrisme méditatif ; un Andante apaisé, sans pathos, avant un Allegro final habité d'une sérénité joyeuse, sorte de tristesse qui sourd du plus profond bonheur. D'une toute autre veine, le Trio pour piano violon et cor en mi bémol majeur op.40, auquel le cor confère une allure plus rustique s'ouvre sur un Andante haut en couleur où la polyphonie se déploie dans une communion idyllique et mélancolique ; un Scherzo dévastateur, sorte de joute urgente et virtuose qui contraste, en son mitan, avec un trio doucement nostalgique ; un Adagio empreint de déploration tout entier habité du souvenir de sa mère ; un Final libérateur et jubilatoire en forme de chevauchée irrésistible conclut ce superbe enregistrement qui s'affirme à l'évidence comme une nouvelle référence.
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Johannes Brahms (1883-1897) : Sonate pour clarinette et piano n° 1 en fa mineur op. 120 ; Sonate pour clarinette et piano n °2 en mi bémol majeur op. 120 ; Trio pour piano, violon et cor en mi bémol majeur op. 40. Geoffroy Couteau, piano. Amaury Coeytaux, violon, Nicolas Baldeyrou, clarinette, Antoine Dreyfuss, cor. 1 CD La dolce volta. Enregistré à l’Arsenal de Metz en mai 2017 (sonates pour clarinette) et octobre 2022 (trio). Notice de présentation en français, anglais et japonais. Durée : 69:26
La Dolce Volta