Paris l’été danse au Lycée Jacques Decour

Avancé pour cause de Jeux Olympiques, le festival Paris l'été retrouve les cours ombragées du Lycée Jacques Decour, dans le 9^e arrondissement de Paris. Parmi les propositions, une création d'Amala Dianor avec le compositeur Awir Léon et le photographe Grégoire Korganow ou un projet participatif d'Olivier Dubois.

Avec Love you, drink water, les trois artistes ont souhaité présenter une forme hybride entre concert, pièce de danse et performance vidéo. Le spectacle commence comme un concert, Awir Léon mixant en direct sur une console installée par Amala Dianor sur les très belles images de Grégoire Korganow. Amala Dianor prend un malin plaisir à mettre à l'épreuve le chanteur sur un tapis de marche, sur lequel il grimpe lui-même, offrant sa force tranquille en contrepoint.

En vedette, Awir Léon tient la scène, tandis qu'Amala Dianor fait des apparitions ou des solos d'une élégance folle. Derrière sa caméra mobile, Grégoire Korganow fait quelques gros plans. Il tente de suivre le chanteur sur scène, guidé avec malice par Amala Dianor. Ancien danseur, Awir Léon a composé pour Emanuel Gat et est aujourd'hui compositeur et chanteur reconnu. Son style, soul électronique, mixe hip-hop et house. Grégoire Korganow a presque réalisé un clip pour ses chansons, filmé dans une piscine. On regrette, de fait, qu'il n'y ait pas eu davantage de danse dans cette mise en scène onirique pour un concert avec images.

En première partie de soirée, dans le cadre de l'Olympiade culturelle, Olivier Dubois a mis en mouvement 40 sportifs amateurs pour Podium, commande du festival Paris l'été. Boxe, gymnastique rythmique et sportive et aérobic, ce sont les trois disciplines sportives qu'Olivier Dubois a choisi de valoriser, à travers des sportifs amateurs, dans l'une des cours de récréation du Lycée Jacques Decour. Comme dans Tragédie, spectacle d'Olivier Dubois déjà présenté ici, ou Static Shot de Maud Le Pladec, il s'agit de se présenter, défiler et évoluer au rythme d'une musique baroque, puis techno. Les BPM servent de compte, inspirés de l'échauffement et des mouvements spécifiques à chaque sport.

Pas de costume, chacun porte sa tenue d'entraînement habituelle. Souvent les sportifs amateur se mêlent pour des unissons plus chorégraphiques. Grâce au rythme, Olivier Dubois parvient à unifier une forme d'expression autour de la performance et de la démonstration. Les sportifs amateurs de tout âge, et de toute condition physique, se prêtent avec élan à l'exercice, sans risquer une trop grande uniformisation. Dépassement, compétition sont enfin simulés dans le tableau final qui les voit franchir un ruban finish arc-en-ciel.

Crédits photographiques : © Quentin Chevrier