Fondateur de l'ensemble baroque La Fenice, Jean Tubery a été condamné le 27 juin par le tribunal correctionnel de Sens (Yonne) à six mois de prison avec sursis pour « propos à connotation sexuelle imposés de manière répétée « , « par personne ayant autorité ». Ce jugement fait suite à trois plaintes en 2023 (dont une prescrite), d'étudiantes du Cnsmd de Lyon, où le chef est professeur. Il a été condamné également à verser des dommages intérêts aux plaignantes au titre du préjudice moral.
Jean Tubéry a fait appel de cette décision le 1er juillet la qualifiant d' « erreur judiciaire », dénonçant des accusations « calomnieuses et à dessein diffamatoire ». Il lance par ailleurs un appel à témoignages : « j'en appelle à votre soutien et à vos témoignages, afin de clamer haut et fort que j'ai été un collègue ou professeur respectueux et bienveillant, et non l'individu infréquentable qu'un contexte hostile et des médias à sensations ont voulu faire de moi. »
Le chef invoque pour sa défense deux enquêtes datant de 2023, menées avant le procès, et qui ont conclu à l'absence de harcèlement. Il nous a communiqué les courriers de conclusion : une enquête confiée à un cabinet d'avocats (BGR et associés) par la direction du Cnsmd de Lyon et une enquête administrative de la Ville de Paris, Jean Tubéry enseignant également au CRR de Paris.
En 2022, le chef avait été suspendu du Cnsmd de Lyon pendant 5 mois suite à un article publié par Médiacités relatant des accusations de harcèlement. Il a depuis été réintégré. Avec ce jugement, son maintien en poste à Lyon comme à Paris est aujourd'hui en suspens.
Par ailleurs dans un communiqué du 7 juillet, le Conseil d'Administration de la FEVIS a indiqué avoir décidé l'exclusion de l'ensemble La Fenice. La fédération considère suite au jugement rendu en 1ère instance que « l'existence de faits concordants est désormais suffisamment établie« . Elle note aussi que « face à l'évidence de ces manquements graves, l'ensemble La Fenice ne s'est pas désolidarisé de Jean Tubéry ; celui-ci en reste actuellement le directeur artistique. »
(NF)
Mis à jour le 12/07/2024
Jean Tubéry a aussi été condamné à 3 ans d’inéligibilité. Quant aux deux enquêtes de 2023, elles ont conclu à l’absence de PREUVES de harcèlement, ce qui n’est pas pareil (cf les PJ transmises par Jean Tubéry). Elles n’ont d’ailleurs porté que sur un panel très restreint des élèves auquel il a enseigné (non seulement en cornet mais aussi en musique de chambre, ornementation plus un grand projet annuel) en 33 ans de pédagogie.