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À Garnier, l’obsession Barbe-Bleue de Pina Bausch

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Paris. Opéra Garnier. 2-VII-2024. Barbe-Bleue, En écoutant un enregistrement sur bande magnétique de l’opéra de Béla Bartók Le Château de Barbe-Bleue. Une pièce de Pina Bausch. Chorégraphie et mise en scène : Pina Bausch. Scénographie et costumes : Rolf Borzik. Collaboration : Rolf Borzik, Marion Cito, Hans Pop. Musique enregistrée : D’après un enregistrement sur bande magnétique de l’opéra de Béla Bartók Le Château de Barbe-Bleue. Direction artistique : Beatrice Libonati. Direction des répétitions : Michael Carter, Silvia Farias Heredia, Lucas Lopes Pereira, Sara Valentin. Adaptation de la scénographie : Gerburg Stoffel. Adaptation des costumes : Petra Leidner. Conseil son : Andreas Eisenschneider, Karsten Fischer. Adaptation de la lumière : Fernando Jacon.
Avec : Takeru Coste, Barbe-Bleue ; Léonore Baulac, Judith et les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris.

Entrée au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris de « Barbe Bleue, En écoutant un enregistrement sur bande magnétique de l'opéra de Le Château de Barbe-Bleue » de , une pièce sur l'emprise et l'ultra violence dans le couple. Un ballet sombre, violent et crépusculaire.

Dans un château mystérieux, qui évoque le conte de Charles Perrault, un homme seul écoute compulsivement la bande sortant d'un magnétophone installé sur scène. Cheveux longs hirsutes, large manteau d'hiver, il est ce monstre qui eut sept femmes et les tua, l'une après l'autre. C'est l'image forte et persistante de ce Barbe-Bleue, présenté il y a deux ans par le au Théâtre du Châtelet, et qui entre aujourd'hui au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris.

, qui joue Judith, la dernière femme de Barbe-Bleue, et dans le rôle-titre, tiennent entièrement la pièce lors de cette huitième représentation. Leur forte présence et leur détermination dominent une distribution composée de jeunes danseurs et danseuses qui font tapisserie. Soumission des hommes qui défilent, tête baissée, en se tenant par la main, obsession des femmes pour leurs cheveux, dans une attitude d'imploration, vis-à-vis de leur bourreau et maitre. Rire nerveux et agitation des jeunes femmes tournent à vide tant les interprétations sont désincarnées et naïves.

Dans la seconde partie, Barbe-Bleue revient sur la relation mortifère avec chacune de ses femmes, en chemise de nuit et draps blancs. Chaque danseuse a le droit à un solo identique, course-poursuite ou cache-cache ludique avec Barbe-Bleue qui se termine par la mort de la jeune femme… la litanie se poursuit. Mais ce n'était qu'un jeu, après tout !

Au bord de la folie, offre une profonde épaisseur à son personnage, et l'ensemble, dans un chaos glissant de feuilles mortes, baigné dans la lumière théâtrale de grandes fenêtres, semble un naufrage difficile à supporter. « Ouvre la septième porte », lui demande sa femme, qui, après avoir été revêtue de sept robes et avoir distribuée sept oreillers, disparaît. La dignité revient dans la partie finale, crépusculaire et sombre. Cette fin, cynique et dramatique est du pur .

On reste dubitatif devant le choix de ce ballet pour compléter le répertoire de la chorégraphe allemande déjà existant à l'Opéra de Paris : Orphée et Eurydice, Le Sacre du printemps et Kontakthof, pièces toutes très différentes et enrichissant avec pertinence la connaissance par la compagnie de l'univers bauschien. Reste le bouleversant duo formé par et , obstiné et passionné, à l'image du couple formé au cinéma par Liz Taylor et Richard Burton.

Crédits photographiques : © Agathe Poupeney / Opéra national de Paris

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Paris. Opéra Garnier. 2-VII-2024. Barbe-Bleue, En écoutant un enregistrement sur bande magnétique de l’opéra de Béla Bartók Le Château de Barbe-Bleue. Une pièce de Pina Bausch. Chorégraphie et mise en scène : Pina Bausch. Scénographie et costumes : Rolf Borzik. Collaboration : Rolf Borzik, Marion Cito, Hans Pop. Musique enregistrée : D’après un enregistrement sur bande magnétique de l’opéra de Béla Bartók Le Château de Barbe-Bleue. Direction artistique : Beatrice Libonati. Direction des répétitions : Michael Carter, Silvia Farias Heredia, Lucas Lopes Pereira, Sara Valentin. Adaptation de la scénographie : Gerburg Stoffel. Adaptation des costumes : Petra Leidner. Conseil son : Andreas Eisenschneider, Karsten Fischer. Adaptation de la lumière : Fernando Jacon.
Avec : Takeru Coste, Barbe-Bleue ; Léonore Baulac, Judith et les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris.

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