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Montpellier Danse : une ouverture très internationale

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Week-end d’ouverture du Festival Montpellier Danse

Théâtre des 13 vents, Domaine de Grammont. 22-VI-2024. City Theater & Dance Group / Robyn Orlin : …How in salts desert it is possible to blossom… Un projet de Robyn Orlin avec Garage Dance Ensemble et uKhoiKhoi. Avec 5 danseurs de la compagnie Garage Dance Ensemble : Byron Klassen, Faroll Coetzee, Crystal Finck, Esmé Marthinus et Georgia Julies. Musique originale et interprétée par uKhoiKhoi avec Yogin Sullaphen et Anelisa Stuurman. Costumes : Birgit Neppl. Vidéo : Éric Perroys. Conception lumière : Vito Walter.

Théâtre de l’Agora. 23-VI-2024. Compagnie Karas / Saburo Teshigawara : Voice of desert. Mise en scène, chorégraphie, conception lumière, costumes : Saburo Teshigawara. Collaboration artistique : Rihoko Sato. Avec : Saburo Teshigawara, Rihoko Sato, Kei Miyata, Rika Kato, Izumi Komoda. Coordination technique, assistant lumière : Sergio Pessanha.

Studio Bagouet / Agora, Montpellier. 23-VI-2024. Institut des Croisements / Arkadi Zaides : The Cloud. Concept et direction : Arkadi Zaides. Dramaturgie : Igor Dobricic. Développement de l’IA et son : Axel Chemla–Romeu-Santos. Interprétation : Axel Chemla–Romeu-Santos, Misha Demoustier, Arkadi Zaides. Cinématographie : Artur Castro Freire. Lumière : Jan Mergaert. Direction technique : Étienne Exbrayat

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La danse du monde entier était réunie pour les soirées d'ouverture de la 44e édition de , qui sera la dernière sous la direction de Jean-Paul Montanari.

Du Royaume-Uni, avec la création mondiale Deepstaria de Wayne McGregor au Japon, avec , en passant par l'Afrique du Sud, avec , en passant par le biélorusse , de nombreuses compagnies ont choisi Montpellier pour la première mondiale de leur création.

: Voice of desert

Au Théâtre de l'Agora balayé par le mistral, les éléments inspirent à un lent poème méditatif et contemplatif où souffle le vent, passent les nuages et rugit l'orage. Il confie à la danseuse et collaboratrice l'essentiel du spectacle pour de longs solos où elle se déploie comme un roseau ondoyant, avec un raffinement et une souplesse inouïs. Elle est magnifique, à l'instar de Saburo Teshigawara lui-même qui, de gestes vifs, semble un calligraphe pris dans l'acte d'écriture en mouvement.

Qui sont ces personnages ibseniens qui ont l'air de porter le fardeau du monde sur le dos ? se demande t-on tout au long du spectacle, en admirant sa concision, sa limpidité et sa pureté. Entourés de Kei Miyata, fondatrice de la compagnie et de deux plus jeunes danseuses, ces deux danseurs complices sont d'une dignité et d'une grâce exceptionnelles.


: …How in salts desert is it possible to blossom…

À grand renfort d'effets spéciaux vidéo, fait fleurir des marguerites colorées dans un désert de sel avec les danseurs du Garage Dance Ensemble et les musiciens de Ukhoikhoi. Un spectacle du peuple arc-en-ciel joyeux et très coloré !

Pour les interprètes hilares du Garage Dance Ensemble, tout a l'air sujet de curiosité et d'étonnement. On partage leur étonnement devant ces cordes formant entrelacs et ces accumulations de hardes dont ils sont costumés, pour une heure de concert, de chant et de danse. Filmée d'au dessus de la scène, ou depuis des téléphones placés directement sur la scène, la vidéo est un personnage à part entière du spectacle. L'image permet de décaler la vision et de zoomer sur des expressions, des mouvements ou de proposer des angles de vue originaux. Les interprètes s'en amusent et s'en saisissent avec délice.

Tout au long de la pièce, les deux musiciens de Ukhoikhoi juchés sur une estrade en fond de scène livrent une superbe prestation vocale et musicale, chaude et intense. C'est aux danseurs que revient cependant l'art de la transformation, de la mutation d'une terre aride en parterre fertile. Ils font de ce spectacle entraînant une ode à la vie qui parle de l'histoire des Coloured people d'Okiep, une ville et un township situés au nord de l'Afrique du Sud, à la frontière de la Namibie, où la chorégraphe s'est rendue.

: The Cloud

Ce spectacle du chorégraphe d'origine biélorusse croise deux nuages : le nuage nucléaire provoqué par l'explosion de la centrale de Tchernobyl, et le nuage de l'IA, intégrant les éléments de sa propre biographie. Une histoire personnelle qui part de l'Union soviétique, pour arriver en Israël à l'époque de la guerre Iran-Irak, pour rebondir sur la crise du COVID, puis l'invasion de l'Ukraine. C'est à cette période que le plasticien et chorégraphe prend conscience de ses origines familiales ukrainiennes. Citant le livre Voices of Tchernobyl, il s'intéresse aux 600 000 liquidateurs utilisés au péril de leurs vies par les autorités de l'Union soviétique pour nettoyer la zone interdite de Tchernobyl.

Après un récit à la première personne, enregistré et transcrit en direct par ordinateur, le récit s'enrichit et s'illustre de photos commentées en live par Arkadi Zaides, et qui sont rattachées à des images de ses archives personnelles ou d'archives nationales. Il travaille en direct à associer mots et images. On s'aperçoit petit à petit que toutes les photos projetées sont fausses, créé par l'IA comme des photos d'archives : visage déformés, inscriptions illisibles, ce qui conduit à réaliser que l'ensemble du récit peut être faux lui aussi. Le mélange en direct de ce matériau vrai et/ou faux prend forme sur l'écran géant situé à l'arrière et sur le côté gauche de la scène. Les données et les images se télescopent, nourrissant l'IA qui les restitue dans un mapping documentaire.

Arkadi Zaides revêt le costume sommaire de liquidateur et laisse la place à un danseur pour un solo, avec, en toile de fond, un film effrayant montrant les volontaires envoyés pelleter les éléments radioactifs sur le toit du réacteur. Harnachés de plomb, on sait qu'ils mourront quand même à cause de cette minute et demie d'exposition intense aux radiations nucléaires. Un bonus de 800 roubles et un certificat d'honneur de l'Union soviétique, voici ce qu'ils reçoivent en remerciement de cet acte suicidaire. Le danseur est leur jeune corps d'aujourd'hui, un corps qui crie. Tout se délite, tout est déformé. Le solo se transforme alors en duo relayé par des images vidéo tournées en forêt.

Crédits photographiques © Laurent Philippe

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Théâtre des 13 vents, Domaine de Grammont. 22-VI-2024. City Theater & Dance Group / Robyn Orlin : …How in salts desert it is possible to blossom… Un projet de Robyn Orlin avec Garage Dance Ensemble et uKhoiKhoi. Avec 5 danseurs de la compagnie Garage Dance Ensemble : Byron Klassen, Faroll Coetzee, Crystal Finck, Esmé Marthinus et Georgia Julies. Musique originale et interprétée par uKhoiKhoi avec Yogin Sullaphen et Anelisa Stuurman. Costumes : Birgit Neppl. Vidéo : Éric Perroys. Conception lumière : Vito Walter.

Théâtre de l’Agora. 23-VI-2024. Compagnie Karas / Saburo Teshigawara : Voice of desert. Mise en scène, chorégraphie, conception lumière, costumes : Saburo Teshigawara. Collaboration artistique : Rihoko Sato. Avec : Saburo Teshigawara, Rihoko Sato, Kei Miyata, Rika Kato, Izumi Komoda. Coordination technique, assistant lumière : Sergio Pessanha.

Studio Bagouet / Agora, Montpellier. 23-VI-2024. Institut des Croisements / Arkadi Zaides : The Cloud. Concept et direction : Arkadi Zaides. Dramaturgie : Igor Dobricic. Développement de l’IA et son : Axel Chemla–Romeu-Santos. Interprétation : Axel Chemla–Romeu-Santos, Misha Demoustier, Arkadi Zaides. Cinématographie : Artur Castro Freire. Lumière : Jan Mergaert. Direction technique : Étienne Exbrayat

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