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Sasha Waltz met In C de Terry Riley en mouvements

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Philharmonie de Paris. 18-VI-24. Sasha Waltz & Guests : Terry Riley « In C ». Concept, chorégraphie : Sasha Waltz. Musique : Terry Riley « In C ». Création costume : Jasmin Lepore. Création lumière : Olaf Danilsen. Concept, dramaturgie : Jochen Sandig. Sasha Waltz & Guests et Ensemble intercontemporain

A la Philharmonie de Paris, chorégraphie sur In C de , première œuvre minimaliste américaine. Une performance tant musicale que chorégraphique.

La chorégraphe explore à nouveau depuis quelques années les liens entre musique et chorégraphie, comme elle l'a fait récemment avec Beethoven 7 ou SYMPHONIE MMXX. En 2021, c'est sur In C, composition de 1964 de considérée comme la première œuvre minimaliste, que son époux Jochen Sandig lui a fait découvrir pendant le confinement, qu'elle a conçu une chorégraphie extrêmement sophistiquée, mixant 53 phrases chorégraphiques dans un ordre chronologique. Elle répond en cela au procédé et au concept musical imaginé par , qui présente dans une partition d'une seule page, sans indication d'instrumentation, les 53 motifs qui doivent être interprétés par les musiciens (dont le nombre n'est pas défini) sur une pulsation inamovible.

La chorégraphie fait rentrer de l'aléatoire dans la composition, puisque chaque danseur peut enchaîner les phrases chorégraphiques au moment qui lui semble le plus opportun. Musiciens comme danseurs avancent à leur propre rythme dans l'enchaînement des motifs qu'ils répètent plus ou moins longtemps, tout en veillant à éviter un décalage trop important avec les autres interprètes. La composition chorégraphique se module ainsi avec l'intensité de la musique. Il y a aussi une part importante de jeu dans les interactions entre les danseurs, qui se regardent beaucoup pour le placement et l'évolution dans l'espace. Mais on en voit surtout l'impact lors des rares unissons.

Sur un cyclo qui se teinte de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, les danseurs, eux aussi vêtus d'une palette de couleurs vives, se détachent d'abord en ombres chinoises sur fond rouge, dans une très belle image. Le concept est intéressant, mais si on le compare à l'écriture de chorégraphes comme Lucinda Childs, c'est la gestuelle de Sacha Waltz qui froisse le regard. Simple en apparence, aucun mouvement ne semble complètement abouti, et il flotte des ports de bras, des jambes fléchies, des genoux pliés, des pieds pas tout à fait tendus, comme une impression d'inachevé. Le niveau des danseurs est hétérogène puisque la chorégraphe déclare que la chorégraphie peut être dansée par n'importe qui.

Le résultat est fascinant par sa complexité, mais n'est pas forcément très esthétique. Il faut dire que le rapport scène-salle est très mauvais dans la grande salle de la Philharmonie, peu adaptée pour la danse, le public étant placé en contrebas d'une scène un peu petite, sur laquelle sont également disposés les musiciens virtuoses de l'. Ceux-ci y livrent un excellent travail sur le rythme et l'accélération, pour une partition à géométrie variable, mouvante, très musicale et atemporelle.

Crédits photograhiques © Quentin Chevrier

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Philharmonie de Paris. 18-VI-24. Sasha Waltz & Guests : Terry Riley « In C ». Concept, chorégraphie : Sasha Waltz. Musique : Terry Riley « In C ». Création costume : Jasmin Lepore. Création lumière : Olaf Danilsen. Concept, dramaturgie : Jochen Sandig. Sasha Waltz & Guests et Ensemble intercontemporain

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