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Vingt projets, dix français et dix internationaux, avaient été sélectionnés pour concourir à la 8ème édition de Danse Elargie au Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt, parmi 366 dossiers reçus de 48 pays. Les règles étaient simples : présenter une pièce de 10 minutes maximum pour 3 interprètes minimum, devant un jury d'artistes internationaux et un jury jeunes. Retransmises en direct sur la chaîne YouTube du Théâtre de la Ville (et encore disponibles pendant une semaine), les épreuves du samedi 15 juin ont vu s'affronter les 20 projets retenus, tandis que le dimanche après-midi, 16 juin, les dix finalistes se présentaient à nouveau. A l'issue du concours, cinq prix ont été décernés.
1er PRIX
S.T.U.C.K. | Mounia Nassangar
Cette pièce, qui remporte le 1er Prix Danse élargie est la toute première chorégraphie de Mounia Nassangar, issue de la scène Waacking, technique principalement utilisée dans ce quintette féminin mettant en scène cinq personnalités fortes, disposées en cercles ou alignées à l'avant-scène. Une proposition néanmoins plus faible conceptuellement et en termes d'écriture chorégraphique que la plupart des autres finalistes.
2e PRIX & PRIX DU JURY JEUNES Gush is Great | de l'impertinence # 2 – Simon Le Borgne, Julie Botet, Max Gomard, Philomène Jander, Zoé Lakhnati, Ulysse Zangs
Formés dans les meilleures écoles et danseurs des meilleures compagnies, ces interprètes, dont le premier danseur de l'Opéra de Paris Simon Le Borgne, désormais chez Terrain, ont créé un collectif à Sète au sein du laboratoire artistique et culturel de l'impertinence. Dans Gush is great, il y a une intensité de la mise en scène et une puissance dramatique scotchante ! Les cinq performeurs avancent serrés, regard fixe, depuis le fond de scène, se détachant de manière impavide d'objets, aliments et accessoires divers. Sorte d'installation « in progress » avec une puissance conceptuelle incontestable, par cinq interprètes d'exception, que l'on aurait bien vu recevoir le 1er Prix.
3e PRIX
FICTIONS | Annabelle Dvir
Pour la chorégraphe israélienne, déjà plusieurs fois primée dans son pays, FICTIONS est l'occasion d'installer un trio énergique et vociférant, comme une sorte de western en jupons. Sur un quatuor à cordes de Debussy et des classiques du rock, trois viragos en jupes noires et chemisiers blancs construisent un univers très fort et ultra tonique, mâtiné de chant lyrique.
MENTION SACD & PRIX DE LA TECHNIQUE
L'heure du thé | Rebecca Journo
Déjà bien repérée sur la scène contemporaine, Rebecca Journo et sa compagnie La Pieuvre remporte la mention SACD et le Prix de la technique. Il est vrai que pour ce « tea time » très particulier, les trois interprètes féminines et le designer sonore qui les accompagnent créent un univers singulier, sophistiqué et très travaillé. Rebecca Journo explore la dimension figée de la figure féminine, en « représentation ». Assises sur des chaises de type Bob Wilson, les trois interprètes progressent pas à pas, comme en images arrêtées. Ce bal des faux semblants semble presque produit par une IA, mais est diablement impressionnant.
MENTION SPÉCIALE SACD
Gueule au brou | Samuel Planas
Samuel Planas, étudiant en Master au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et à Paris 8, a travaillé avec de nombreux chorégraphes, dont Wim Wandekeybus, Boris Charmatz et Noé Soulier. Un beau palmarès déjà pour ce jeune homme qui rend hommage à son grand-père mineur de fond dans Gueule au brou. Un spectacle autant musical que chorégraphique, avec du chant et un « human beat box » perforé en pantalon noir et le torse nu. Un voile noir descend des cintres, invoquant l'obscurité de la mine. (DG)