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Avant l'événement des 3 et 4 juillet à la Scène Musicale qui verra la création mondiale de la version reconstruite et restaurée du Napoléon (1927) d'Abel Gance avec la musique de Simon Cloquet-Lafollye (donnée en direct par les deux orchestres ainsi que le chœur de Radio France sous la direction de Frank Strobel), la cinémathèque française a présenté à la presse dans son intégralité, en deux journées de projection, le film muet du réalisateur, scénariste et producteur français Abel Gance (1889-1981) en la présence du compositeur. Ce projet de partition est pharaonique, qui a pris trois ans de réalisation, donnant lieu à l'une des plus longues bandes-son de l'histoire du cinéma, soit quelques sept heures de musique. Compositeur, arrangeur, pianiste et chef d'orchestre dévoué à la musique de film, Simon Cloquet-Lafollye est allé chercher dans le vaste répertoire de la musique écrite, de Mozart à Schönberg, en passant par Bartók, Beethoven, Massenet, Offenbach, Rossini, Mendelssohn Mahler (parmi les plus entendus) des extraits recouvrant tous les genres et tous les styles qui puissent coller aux images du film, soit une cinquantaine (ou peut-être plus) de compositeurs visités et autant de séquences sonores arrangées et montées. Un joueur de vièle à roue est même convoqué pour sonoriser les toutes premières images où l'on voit jouer le vielleux au côté de Bonaparte.
La seconde partie du film, de la Terreur à la conquête de l'Italie par Bonaparte, se termine par le fameux triple écran souhaité par le cinéaste, sans doute pour donner à la première campagne d'Italie du général sa dimension spectaculaire et inédite. Réalisée par les techniciens de la cinémathèque grâce aux ressorts du numérique, cette projection triscopique de la dernière partie d'une demi-heure environ est une apothéose, sous la musique tellurique de Mahler (premier mouvement de la Sixième symphonie) qui en magnifie la vision.
Cette version inédite de 7h, « reconstruite et restaurée » par la Cinémathèque française, sera projetée lors des week-end de juillet dans les cinémas Pathé et dans le cadre du Festival Radio France Occitanie Montpellier à l'Opéra Berlioz les 18 et 19 juillet, avant peut être une diffusion Netflix, partenaire de cette reconstitution titanesque.
(MT)
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