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Au Théâtre des Abbesses, Botis Seva peine à convaincre avec Until We Sleep

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Paris. Théâtre de la Ville – Les Abbesses. 4-VI-2024. Botis Seva : Until we sleep. Mise en scène et chorégraphie : Botis Seva. Décors : Matter Design. Costumes : Ryan Dawson-Laight ; Rosie Whiting. Lumière : Tom Visser. Accessoires : Bek Palmer. Photographie : Camilla Greenwell, Tom Visser. Avec : Jordan Douglas, Shangomola Edunjobi, Larissa Koopman, Joshua Nash, Rose Sall Sao, Joshua Shanny-Wynter, Victoria Shulungu

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Avec Until We Sleep, la compagnie anglaise ne répond pas à sa promesse de déconstruire les stéréotypes. Seule la précision de la danse et la technique tirent leur épingle du jeu.

La petite brochure distribuée aux spectateurs à l'entrée de la salle promettait dès les premières lignes la déconstruction des stéréotypes, ceux qu'on attend d'une troupe de danseurs de hip-hop noirs, d'un père en proie à des remises en question existentielles, d'un artiste issu de la banlieue pauvre de Londres. Face à la mise en scène proposée par pour Until We Sleep, difficile pourtant d'interpréter cette promesse autrement que comme un trait d'ironie.

Dans une ambiance angoissante, Jordan Douglas, Shangomola Edunjobi, Larissa Koopman, Joshua Nash, Rose Sall Sao, Joshua Shanny-Wynter et Victoria Shulungu exécutent des mouvements d'inspiration hip-hop, mais aussi break et contemporaine avec une précision remarquable. De toute évidence, la troupe a fourni un travail extraordinaire et, si l'on s'en tient à l'interprétation proposée par les artistes, la danse, en elle-même, ne laisse pas insensible. Au début du spectacle, la course sur place d'un des danseurs, comme filmée au ralenti, transmet bien le sentiment de détresse voulu par le chorégraphe, et, lorsqu'un peu plus tard, il est rejoint par la troupe pour exécuter les mêmes mouvements, l'émotion est palpable parmi les spectateurs. C'est plutôt au travail de lumière, isolant un par un les danseurs victimes d'étranges malaises, que l'on doit une impression de lourdeur dont il est difficile de se départir. La répétition du procédé tout le long du spectacle, ponctué par l'apparition un peu grotesque d'un étrange personnage revêtu d'une haute coiffe en feuilles, provoque le rire plus qu'autre chose.

De fait, difficile de s'identifier à la détresse des danseurs quand la chorégraphie se rapproche presque de la pantomime, à force de mains portées à la poitrine et d'agenouillements ampoulés sur la scène des Abbesses, sans proposer pour autant une histoire lisible pour le public. Faute de narration à laquelle s'accrocher, et comme on pouvait déjà le soupçonner à la figure maternelle devenue cheffe de tribu puis entité métaphysique un peu fourre-tout évoquée par la brochure, l'attention de l'assistance se perd. Le manque de créativité du côté des décors, et de la structure chorégraphique, ne permet malheureusement pas de compenser cette absence par une ambiance immersive, qui hypnotiserait les spectateurs le temps de la représentation.

Si par certains partis pris chorégraphiques entend déconstruire les clichés, et y parvient peut-être sur le plan de la technique, il entérine cependant un lieu commun à la peau dure : celui d'une scène contemporaine davantage intéressée par ses tourments artistiques que par la préservation d'un dialogue sensible et ouvert entre un metteur en scène et son public.

Crédits photographiques : © Tom Visser

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Paris. Théâtre de la Ville – Les Abbesses. 4-VI-2024. Botis Seva : Until we sleep. Mise en scène et chorégraphie : Botis Seva. Décors : Matter Design. Costumes : Ryan Dawson-Laight ; Rosie Whiting. Lumière : Tom Visser. Accessoires : Bek Palmer. Photographie : Camilla Greenwell, Tom Visser. Avec : Jordan Douglas, Shangomola Edunjobi, Larissa Koopman, Joshua Nash, Rose Sall Sao, Joshua Shanny-Wynter, Victoria Shulungu

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