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Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) : Le Carnaval du Parnasse. Ballet héroïque en un prologue et trois actes, sur un livret de Jean-Louis Fuzelier, créé à l’Académie royale de musique à Paris en 1749. Avec Gwendoline Blondeel (Florine, Thalie) ; Hélène Guilmette (Licoris) ; Hasnaa Bennani (Clarice, Euterpe, une suivante de Terpsichore, une vieille) ; Matthias Vidal (un berger, Apollon) ; David Witczak (Momus) ; Adrien Fournaison (Dorante, un suivant d’Euterpe, un suivant de Terpsichore). Chœur de chambre de Namur. Les Ambassadeurs-La Grande Écurie, direction : Alexis Kossenko. 2 CD Château de Versailles Spectacles.. Enregistrés en mars 20203 à Namur. Notice de présentation en français, anglais, allemand. Durée : 127:54
Avec Les Ambassadeurs-La Grande Écurie et le Chœur de chambre de Namur, Alexis Kossenko signe ici la première discographique du Carnaval du Parnasse, le deuxième opéra de Mondonville.
Destiné à la marquise de Pompadour, ce ballet héroïque fantasque met en scène un marivaudage plein de couleurs où Apollon et ses Muses dansent sur le Mont Parnasse en comparant les vertus de leurs arts respectifs. Dès le prologue, Florine s'illustre dans le léger et Clarice dans le tendre. Cette opposition entre le brillant et le pathétique met en lumière les deux grandes tendances de l'opéra français de l'époque, mais aussi, selon le Mercure de France « deux dames d'un goût différent se disputent sur les agréments de la musique française et de l'italienne », comme une sorte de prélude à la fameuse querelle des Bouffons.
L'ouvrage connut un éblouissant triomphe à sa création en 1749, au point de faire de l'ombre au Zoroastre de Rameau, avec de nombreuses reprises, toujours couronnées de succès jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Dédié à la marquise de Pompadour, égérie des arts et favorite omnipotente du roi, ce joyeux carnaval est un doux marivaudage.
Pour le livret, Mondonville a fait appel à Louis Fuzelier, l'un des librettistes les plus expérimentés et célèbres de l'époque. Auteur d'une quinzaine de poèmes lyriques, il inventa la forme du ballet héroïque et signa également les livrets des Indes galantes et du Zoroastre de Rameau.
L'argument d'une pauvreté certaine se résume à un aimable badinage entre dieux et muses déguisés en bergers, s'adonnant aux plaisirs de l'amour dans une nature paisible. Deux couples prétendent fuir l'amour, mais une fois déguisés et sans se reconnaître, ils cèdent à ses charmes. On pourrait se croire dans une bluette à la Rousseau, mais à la différence du promeneur solitaire, Mondonville compose une partition à son image, brillante, virtuose, kaléidoscopique et de l'avis unanime, irrésistible. Le Mercure de France parle « d'airs agréables et faciles, tant pour le chant que pour les danses, qui se répètent et se retiennent par les spectateurs ».
Mondonville déploie une virtuosité prodigieuse, dépeint des couleurs orchestrales inouïes et imagine des danses débridées et de vastes chœurs d'apparat dignes de ses grands motets. À la science d'écriture de Rameau, il oppose une virtuosité joyeuse à la rythmique implacable, particulièrement pour les cordes, dont il a retranché ou volontairement omis les parties d'altos. L'ensemble présente toutefois une harmonie très complète.
La direction énergique d'Alexis Kossenko emmène les Ambassadeurs et la Grande Écurie de façon jubilatoire, vive et colorée sans la moindre baisse d'intensité. Les danses aux rythmes effrénés (gigues, tambourins, contredanses, menuets, airs en chaconne) dynamisent l'ensemble selon une rythmique et des harmonies dignes de Rameau. Très présent, le Chœur de chambre de Namur est à son affaire avec aisance et une grande souplesse.
La distribution vocale s'accorde au mieux avec la vitalité et la couleur de l'orchestre. En Florine et Thalie, Gwendoline Blondeel développe charme et élégance, particulièrement dans l'air « Loin de nos bois » à la fin du premier acte. En Licoris, que la marquise de Pompadour aurait elle-même incarné, Hélène Guilmette est la sensualité même avec une diction superbe et un sens théâtral achevé. Avec des rôles multiples (Clarice, Euterpe et une vieille), Hasnaa Bennani déploie une superbe ligne vocale. Les hommes ne sont pas en reste avec Mathias Vidal en grande forme qui campe un Apollon facétieux jouant un berger amoureux et attendri, selon une riche palette de nuances. Enfin, le Momus de David Witczak développe une verve et une gouaille réjouissantes avec sobriété et une grande intelligibilité du texte.
Cette redécouverte, qui évoque avec gourmandise les fastes de la cour de Louis XV, est un bonheur total de la première à la dernière note.
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Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) : Le Carnaval du Parnasse. Ballet héroïque en un prologue et trois actes, sur un livret de Jean-Louis Fuzelier, créé à l’Académie royale de musique à Paris en 1749. Avec Gwendoline Blondeel (Florine, Thalie) ; Hélène Guilmette (Licoris) ; Hasnaa Bennani (Clarice, Euterpe, une suivante de Terpsichore, une vieille) ; Matthias Vidal (un berger, Apollon) ; David Witczak (Momus) ; Adrien Fournaison (Dorante, un suivant d’Euterpe, un suivant de Terpsichore). Chœur de chambre de Namur. Les Ambassadeurs-La Grande Écurie, direction : Alexis Kossenko. 2 CD Château de Versailles Spectacles.. Enregistrés en mars 20203 à Namur. Notice de présentation en français, anglais, allemand. Durée : 127:54