L'Opéra national de Bordeaux vient d'annoncer sa nouvelle saison, qui sera également la première dans les lieux du nouveau directeur musical de l'ONBA, Joseph Swensen. Le chef américain, également violoniste et compositeur, ouvrira la saison symphonique (26 dates) avec la Neuvième symphonie de Beethoven le 20 septembre et dirigera par la suite l'une de ses compositions, Saga Trilogy, en trois parties (octobre, mars, juin). Joseph Swensen a déjà été invité à plusieurs reprises par l'orchestre et depuis sa nomination à l'unanimité il y a un an, a dirigé avec lui son Ring Odyssey qui sortira en disque en septembre chez Alpha. Le directeur de l'Opéra, Emmanuel Hondré, annonce par ailleurs la nomination de la violoniste Marie-Astrid Hulot comme Super-soliste de l'Orchestre National de Bordeaux. La jeune musicienne est lauréate de la fondation Banque Populaire, révélation classique de l'Adami en 2019 et récompensée par de nombreux concours.
Pour la saison lyrique, Joseph Swensen dirigera Fidelio dans une nouvelle production signée Valentina Carrasco. La metteuse en scène a souhaité inclure dans le chœur des personnes condamnées suivies par un service pénitentiaire d'insertion. Les Sentinelles, opéra de Clara Olivaves sur un livret et dans une mise en scène de Chloé Lechat, dirigé par Lucie Leguay, avec Anne-Catherine Gillet. Autres nouvelles productions : Il Cappello di Paglia di Firenze de Nino Rota signé Julien Duval, « Le Barbier de Séville revisited » par l'Académie de l'ONB, ainsi que deux premières françaises : Le Pavillon aux pivoines par la troupe d'opéra kunqu de Shanghai et L'Elisir d'amour façon opéra participatif par Manuel Renga.
Autant Dimitri Boutleux, le président du Conseil d'administration qu'Emmanuel Hondré, le revendiquent : le zéro achat doit devenir la marque de fabrique de la maison en permettant de développer de nouveaux savoirs-faire et des partenariats (stockage et échange de costumes, de décors…) La maison s'enorgueillit d'avoir une femme à la direction technique (Caroline Boulay), alors qu'elles sont seulement deux à ce poste en France sur 25 opéras ! (NF)
Côté danse, le Ballet de Bordeaux tire son épingle du jeu. Avec quatre productions d'importance, Eric Quilleré, le directeur de la compagnie, a fait un équilibre parfait entre classique et contemporain. Deux grands ballets entrent au répertoire : un nouveau Casse-Noisette signé Kaloyan Boyadjiev (lauréat du Grand Prix de Biarritz en 2022), en coproduction avec le Ballet de Leipzig , et l'arrivée imposante du Corsaire (musiques d'Adolphe Adam, Cesare Pugni, Léo Delibes et Riccardo Drigo) que José Martinez, le directeur du Ballet de l'Opéra de Paris avait crée pour le ballet de l'Opéra national d'Estonie en 2022. Deux productions venues de l'Est de l'Europe, preuve que c'est aussi là que naissent de grosses productions chorégraphiques. Versant contemporain, Bordeaux reprend à son compte Mythologies que Preljocaj était venu créer avec les danseurs bordelais et sa propre compagnie, et le traditionnel programme « Quatre tendances » donnera de courts ballets signés Wayne McGregor, Leon&Lightfoot, Xenia West (en création mondiale) ainsi qu'une œuvre du lauréat de concours de jeunes chorégraphes. Un gala d'Étoiles rassemblera sur le même plateau des danseurs des Opéra de Bordeaux, Paris, et Munich, trois maisons dirigés par d'anciens danseurs… de l'Opéra de Paris. Enfin, Mourad Merzouki, François Chaignaud (dans un solo autour du Boléro de Ravel), le Ballet royal du Cambodge et la compagnie de Sharon Eyal sont les invités de la saison 2024/2025. (AD)
Modifié le 15/06/2024 à 8h26
