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Rebecca Journo et Olga Dukhovna enivrantes à La Dynamo de Pantin

Double programme sous le signe de la performance, de la proximité et de la convivialité à La Dynamo de Banlieues Bleues, à Pantin, dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.

Deux ans après Portrait, signe un nouveau quatuor : Les amours de la pieuvre. Dans une ambiance de laboratoire futuriste pastel, Mathieu Bonnafous, Véronique Lemonnier, Jules Bourret et , forts de six années de collaboration au sein de la compagnie La Pieuvre, s'adonnent sans pudeur aux démonstrations les plus farfelues. En un heure de spectacle, les quatre interprètes couverts de latex se brossent les dents, gobent des morceaux de raisin à même le sol, s'appliquent des ventouses partout sur la peau, exécutent de savants mouvements de danse contemporaine, tantôt robotiques, tantôt lascifs, transbordent d'une bouche à l'autre un étrange liquide vert et mangent à grands bruits un morceau de pastèque.

Les spectateurs, laissés libres de leurs mouvements au cours de la représentation, tirent de cette atmosphère érotique et énigmatique un étonnant sentiment de proximité vis-à-vis des artistes. En refusant de maintenir physiquement la distance habituelle entre le public et les interprètes, contourne habilement la caricature de la performance visant la provocation, et lui substitue une véritable expérience d'altérité qui ne peut qu'intriguer et charmer les spectateurs.

C'est donc l'esprit encore hypnotisé par la compagnie La Pieuvre que les spectateurs se dirigent vers la petite salle de la Dynamo pour assister à la seconde représentation de la soirée, Hopak.

La chorégraphe et François Mal, en costumes d'inspiration traditionnelle, brodés de tresses et de fils pailletés, imaginent dans Hopak une évolution de la danse ukrainienne en dehors de l'influence du ballet classique, imposée par la colonisation russe. Au fur et à mesure du spectacle, les partenaires épuisent les figures du répertoire ukrainien et finissent, allongés sur le sol, par tenter maladroitement de se relever pour achever la représentation. Si cette métaphore un peu lourde risque un instant de mettre en péril le plaisir des spectateurs, à l'issue d'un court jeu de lumières sur fond de musique électro, le retour des deux danseurs sur scène, nommant une à une les figures qu'ils exécutent dans un dernier geste de transmission à l'intention du public, propage une émotion palpable à travers la salle. Un spectacle qui sera à nouveau proposé au public du festival Les Tombées de la nuit les 6 et 7 juillet au Grand Huit, à Rennes.

À l'issue du spectacle, l'audience est récompensée d'un pot offert par Les Rencontres chorégraphiques de Seine Saint-Denis, qui font de ces moments de convivialité une priorité afin de faciliter les échanges et l'expérience commune.

Crédits photographiques : Les amours de la pieuvre © Laurent Paillier ; Hopak © Geoffrey Montagu

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