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Paris. Théâtre national de Chaillot. 24-V-2024. Firmamento. Marcos Moreau : idée, conception artistique et chorégraphie en collaboration avec les danseurs. Musique originale, son : Juan Cristóbal Saavedra. Musique : Laurie Anderson. Décor : Max Glaenzel. Costumes : Silvia Delagneau. Danseurs : Àngela Boix, Jon López, Núria Navarra, Lorena Nogal, Marina Rodríguez, Shay Partush
Au Théâtre de Chaillot, avec la compagnie La Veronal, le chorégraphe catalan Marcos Morau présente sa nouvelle pièce Firmamento, destinée à un public adolescent.
Pour Marcos Morau, chorégraphe et directeur artistique de la compagnie espagnole La Veronal, Firmamento (le firmament en français) c'est le passage de l'enfance à l'adolescence : « le moment de bascule où la sensibilité est à vif et les émotions exacerbées. » D'ailleurs, Morau a conçu avant tout ce spectacle pour les adolescents en quête de réponse. Mais il invite aussi tous les spectateurs à s'interroger sur l'après et l'ailleurs. À remettre en question nos certitudes, à envisager un ailleurs peuplé d'êtres intelligents, à ne pas nous penser comme le centre de l'univers mais faisant partie de quelque chose de bien plus vaste.
Sur scène, six danseurs de la compagnie La Veronal qui ont participé à la création chorégraphique, évoluent dans un décor élaboré et évolutif, de manière robotique. Les mouvements sont saccadés et d'une précision millimétrée mais il faut attendre la moitié du spectacle, très théâtral, pour comprendre de quoi il s'agit. La musique est souvent anxiogène, les danseurs au look identique multiplient les gestes mécaniques et semblent être pris dans une spirale, mais laquelle ?
Firmamento donne finalement quelques clés avec l'apparition d'une marionnette et d'une voix off qui se lance dans un long monologue qui a le mérite de situer ce que nous regardons. Comme dans Sonoma, le dernier spectacle qu'il a présenté en 2022 sur la scène du Théâtre de Chaillot, les trouvailles visuelles sont nombreuses, oscillant entre la poésie et l'anxiété, augmentée par les musiques de Laurie Anderson et Juan Cristóbal Saavedra qui propose des remix hallucinants. Les clins d'œil sont nombreux, notamment au film de Stanley Kubrick 2001 L'Odyssée de l'espace. D'ailleurs, la pièce se termine avec les danseurs installés dans des fauteuils de cinéma, face au public. Et si tout cela n'était qu'un rêve, une création de notre imagination ?
Firmamento ne laisse pas indifférent, dérange même par instant, mais a le mérite de faire réfléchir. Les danseurs sont d'une précision et d'une intensité folles, au service de la vision de Marcos Morau, natif de Valence et enseignant à la Sorbonne Nouvelle notamment, qui livre là un travail très personnel, à la limite entre la danse et le théâtre.
Crédit photographique : © Albert Pons
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Paris. Théâtre national de Chaillot. 24-V-2024. Firmamento. Marcos Moreau : idée, conception artistique et chorégraphie en collaboration avec les danseurs. Musique originale, son : Juan Cristóbal Saavedra. Musique : Laurie Anderson. Décor : Max Glaenzel. Costumes : Silvia Delagneau. Danseurs : Àngela Boix, Jon López, Núria Navarra, Lorena Nogal, Marina Rodríguez, Shay Partush