Invitation au voyage en mélodies fauréennes avec Stéphane Degout
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Gabriel Fauré (1845-1924) : Poème d’un jour op. 21, La Bonne Chanson op. 61, Ballade pour piano op. 19, Le Jardin clos op. 106, Mirages op. 113, L’Horizon chimérique op. 118. Stéphane Degout, baryton ; Alain Planès, piano. 1 CD Harmonia Mundi. Enregistré en mai 2023 à l’Abbaye de Royaumont (France). Notice de présentation et poèmes en français et en anglais. Durée : 60:21
Harmonia MundiLe baryton Stéphane Degout et le pianiste Alain Planès nous proposent un riche panorama des mélodies de Gabriel Fauré, avec cinq cycles majeurs dont La Bonne Chanson et L'Horizon chimérique. Une invitation au voyage plus sombre et aride qu'il n'y paraît.
L'année du centenaire de la mort de Gabriel Fauré (1845-1924) ne pouvait se concevoir sans un hommage à l'immense mélodiste qu'il fut. Le genre de la mélodie, très prisé dans les salons français du milieu du XIXᵉ siècle jusqu'à l'aube du XXᵉ siècle, a accompagné Fauré tout au long de sa vie. Il en composa une centaine, dont son premier opus Le Papillon et la fleur (1861), écrit à l'âge de 16 ans, jusqu'au testamentaire cycle L'Horizon chimérique op. 118 (1921), composé à l'âge de 77 ans. Autant de petits cailloux semés, fil intime de la vie de Fauré où se mêlent rêves et doutes, angoisses et joies, classicisme mondain comme audaces harmoniques.
Le grand baryton français Stéphane Degout et le pianiste Alain Planès nous proposent ainsi de parcourir cette existence à travers une copieuse anthologie de cinq cycles de mélodies. Du juvénile Poème d'un jour op. 21, composé en 1878, à l'orée de la carrière de Fauré, jusqu'au tragique L'Horizon chimérique, en passant par le délicieux cycle La Bonne chanson op. 61 sur des poèmes de Verlaine, mais également l'amoureux Jardin clos op. 106 ou encore le symbolisme des Mirages op. 113.
On connaît Stéphane Degout comme grand chanteur d'opéra, au timbre large et à la diction parfaite. Ce sont ces mêmes qualités que l'on retrouve dans cet enregistrement où le souffle ample et la puissance du chanteur donnent des couleurs germaniques aux mélodies de Fauré qui n'en demandent peut-être pas tant. Les qualités de Stéphane Degout pourront donc apparaître aussi comme un défaut, l'intimisme de Fauré nécessitant parfois plus d'humilité dans le timbre. On se souvient de la tendresse et du poli des vieux enregistrements de Gérard Souzay dans ce même répertoire. Stéphane Degout nous emmène dans un pays plus sombre et aride, qui peut se justifier dans le tragique des dernières mélodies, mais moins dans la douceur nostalgique du Jardin clos.
Alain Planès, sur un piano Pleyel « Grand patron » de 1892 à la sonorité ouatée, se révèle bien plus qu'un accompagnateur dans ces partitions toujours changeantes et complexes. À l'image de la redoutable Ballade pour piano op. 19, en milieu de programme, que même Franz Liszt eut du mal à dompter…
Cette anthologie, en proposant cinq cycles majeurs de mélodies de Gabriel Fauré, s'impose d'abord par la pertinence de son programme. Mais l'interprétation exigeante de Stéphane Degout et Alain Planès déconcertera sans doute les amateurs d'un Fauré plus « aimable ». À écouter par petites touches.
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Gabriel Fauré (1845-1924) : Poème d’un jour op. 21, La Bonne Chanson op. 61, Ballade pour piano op. 19, Le Jardin clos op. 106, Mirages op. 113, L’Horizon chimérique op. 118. Stéphane Degout, baryton ; Alain Planès, piano. 1 CD Harmonia Mundi. Enregistré en mai 2023 à l’Abbaye de Royaumont (France). Notice de présentation et poèmes en français et en anglais. Durée : 60:21
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