Les quatre sonates pour violoncelle seul de Weinberg italianisées par Mario Brunello
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Mieczysław Weinberg (1919-1996) : Les 4 sonates pour violoncelle seul. 1 CD Arcana. Enregistré du 21 au 27 mars 2022 à Antiruggine, Vallà (Italie). Notice de présentation en anglais, français et italien. Durée : 87:25
ArcanaMario Brunello a travaillé sur les manuscrits originaux des quatre sonates pour violoncelle seul de Mieczysław Weinberg, dont il livre une interprétation engagée et dramatique.
Avec ses quatre sonates pour violoncelle, Weinberg a réalisé un corpus essentiel durant trois décennies de pleine maturité, qui permet de nous confronter à l'aide d'une matière brute et directe, au génie d'une figure majeure de l'histoire de la musique, bien trop souvent encore évoquée dans l'ombre de son illustre aîné, Chostakovitch.
Le compositeur s'est littéralement mis à nu dans les séries de sonates qu'il a écrites pour instrument à cordes solo : trois pour alto (1964-1979), quatre pour violon (1971-1983), une pour contrebasse (1971) et quatre pour violoncelle (1960-1986). Rostropovitch est le dédicataire – comme nombre d'autres œuvres du XXᵉ siècle – de la première, Valentin Berlinsky – le violoncelliste du quatuor Borodine – de la seconde et de la quatrième. Notons que le premier enregistrement mondial, dû à Josef Feigelson, de l'intégralité du cycle, date de la fin des années 1990, peu de temps après le décès de l'auteur.
Comme bien souvent avec Weinberg, les enregistrements auxquels se référer restent très limités en matière de quantité. Mais heureusement pour nous, les artistes qui osent s'investir dans son impressionnant corpus font preuve d'un réel engagement artistique. C'est le cas ici avec le violoncelliste italien Mario Brunello. Si on veut le confronter avec Josef Feigelson, le premier à les avoir enregistrées, on pourra dire que celui-ci est beaucoup plus lisse et pédagogique que son collègue italien, ce qui est somme toute logique puisque Brunello a travaillé d'après les manuscrits originaux de Weinberg. La Sonate n°2 est d'ailleurs très différente de la version révisée donnée par Brunello, et donc parfaitement complémentaire. De son propre aveu, Brunello théâtralise les sonates, les imaginant « comme quatre histoires, comédies, récits qui explorent à fond et de façon autonome la personnalité d'un personnage hypothétique. » Idée qui se défend, et dont le côté narratif, « libéré » en quelque sorte des éventuelles contraintes qu'il peut y avoir lors d'une première mondiale, est bien perçu pendant l'écoute. Le violoncelle Maggini du début du 17è siècle, enrichit par son anachronisme, les couleurs d'une écriture qui donne un nouveau langage à l'instrument : c'est le cas notamment dans les mouvements entiers (un par sonate) joués avec sourdine en continu.
Si l'ombre de Bach plane sur de nombreux pans du répertoire solo du violoncelle, Weinberg a quant à lui su s'en émanciper définitivement, pour notre plus grand bonheur.
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Mieczysław Weinberg (1919-1996) : Les 4 sonates pour violoncelle seul. 1 CD Arcana. Enregistré du 21 au 27 mars 2022 à Antiruggine, Vallà (Italie). Notice de présentation en anglais, français et italien. Durée : 87:25
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