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La São Paulo Dance Company dans toute sa splendeur avec Aquarela do Brasil

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Le Parvis, scène nationale Tarbes Pyrénées. 21-V-2024. São Paulo Dance Company : Aquarela do Brasil.
Agora (2019). Chorégraphe : Cassi Abranches. Conception musicale : Sebastian Piracés. Lumière : Gabriel Pederneiras. Costumes : Janaína Castro. Avec : Clara Judithe, Gabrielly Juvêncio, Hiago Castro, Kaynan de Oliveira, Luciana Davi, Luiza Yuk, Mateus Rocha, Nielson Souza, Thamiris Prata, Vinicius Lopes, Yoshi Suzuki.
Ngali… (2016). Chorégraphe : Jomar Mesquita, en collaboration avec Rodrigo de Castro. Musique : Por Toda a Minha Vida de Tom Jobim et Vinícius de Moraes ; Melancolia e Uma Canção pra Você de Assucena Assucena ; Segunda Chance composé et interprété par Johnny Hooker ; Volta de Lupicínio Rodrigues ; O Desejo do Desejo do Desejo de Celso Sim et Pepe Mata Machado ; Vai Saber de Adriana Calcanhoto. Lumière : Joyce Drummond. Costumes : Fernanda Yamamoto. Avec : Ammanda Rosa, Alex Akapohi, Carolina Pegurelli, Hiago Castro, Joca Antunes, Leiticia Forattini, Luciana Davi, Luiza Yuk, Mateus Rocha, Patrick Amaral, Vinicius Lopes.
L’Oiseau de Feu (2010). Chorégraphie et costumes : Marco Goecke. Musique : L’oiseau de feu (berceuse et final) par Igor Stravinsky. Dramaturgie : Nadja Kadel. Lumière : Udo Haberland. Avec : Ammanda Rosa et Nielson Souza.
Umbó (2021). Chorégraphe : Leilane Teles. Musique : Nzambi Kakala Ye Bikamazu, Muloloki et Para a Poetisa Íntima, de Tiganá Santana et Mama Kalunga, chanté par Virgínia Rodrigues. Costumes : Teresa Abreu. Lumière : Gabriele Souza. Avec : Ammanda Rosa, Carolina Pegurelli, Clara Judithe, Gabrielly Juvêncio, Hiago Castro, Kaynan Oliveira, Leticia Forattini, Mateus Rocha, Nielson Souza, Patrick Amaral, Thamiris Prata, Vinicius Lopes.

Actuellement en tournée dans toute la France, la était de passage au Parvis, scène nationale de Tarbes, pour présenter un programme réunissant quatre pièces contemporaines, un véritable florilège d'esthétiques et de virtuosité.

C'est avec une sélection de pièces très récentes que la a fait le choix cette année de traverser l'Atlantique, mettant en lumière un Brésil aux facettes multiples dans Aquarela do Brasil.

Et la soirée commence avec Agora (2019) de , chorégraphe de la cérémonie d'ouverture des jeux paralympiques de Rio 2016 et actuellement résidente de la Cie Grupo Corpo à Belo Horizonte. Dans ce travail sur le temps sous toutes ses acceptions, porter une attention toute particulière à la rythmique était une évidence, à travers notamment un travail effectué sur les jeux de jambes digne d'un orfèvre. En se basant sur les différents tempos de la composition aux sonorités afro-contemporaines de , les onze danseurs enchaînent pendant une vingtaine de minutes des déplacements et des croisements de pieds engageant tout le corps, sans faiblir un seul instant. Simple de par ses costumes unis aux couleurs chaudes et ses lumières assorties, mais aussi de par sa thématique unique bien développée, Agora ouvre avec brio une soirée consacrée au Brésil contemporain, fier de son héritage culturel.

Ngali… (2016) nous entraîne ensuite dans une ambiance tout autre et commence par une image forte : cinq couples allongés l'un sur l'autre, dans l'intimité d'un lit subtilement suggéré par la présence au sol d'un oreiller lumineux. Les cinq duos, les pieds vers le public, entament alors un délicat ballet de jambes sensuel, qui entre dans le vif du sujet des relations amoureuses. En effet, le chorégraphe s'est ici inspiré de La Ronde du dramaturge autrichien . À L'instar des personnages de la pièce, les danseurs enchaînent les conquêtes, symbolisées par un temps de danse en couples, hommes et femmes prenant tour à tour la place du ou de la partenaire précédente dans une succession ininterrompue. Très genrée et à la limite du cliché dans sa représentation du couple, la pièce du fondateur de , l'une des rares compagnies professionnelles de danses de salon dans le monde, s'avère néanmoins être une ingénieuse adaptation mélangeant danse contemporaine et danses de couple brésiliennes, sur fond de MPB.

Après un court entracte, un duo insolite fait son apparition le temps de deux mouvements de L'oiseau de feu d'. Parée d'un bustier en velours rouge et d'un pantalon de costume noir, Ammanda Rosa file sur la pointe des pieds, à tout petits pas rapides, et poursuit avec une première phrase dans un style purement contemporain, très inspiré de la gestuelle saccadée des oiseaux. Rejointe par Nielson Souza, le prince et l'oiseau s'adonnent à un dialogue chorégraphique écrit par le chorégraphe allemand en 2010, à l'occasion du Holland Dance Festival. Le buste très tenu, bras, jambes et tête se plient, se déplient et ondulent autour de cet axe vertical, pour dessiner des lignes géométriques intenses en jouant sur les différentes vitesses. D'un format très court, cette œuvre qui flirte avec la caricature a le mérite de faire forte impression.

Pour clôturer le spectacle, c'est au tour de la chorégraphe de prendre les rênes avec Umbó (2021), de nouveau sur des musiques afro-brésiliennes suaves, composées et interprétées par . Chaque morceau amenant sa propre énergie, un groupe de danseurs se forment après avoir apporté une nouvelle touche à son costume initial (bodies manches longues pour les hommes, culottes taille haute et crop tops moulants pour les femmes). Viennent s'ajouter des jupes volantes, des vestes, des pantalons, tandis que les interprètes tracent de larges volumes délicats, grâce à des mouvements amples, initiés par ricochets dans les différentes parties du corps. Une conclusion en apothéose, digne de cette belle soirée haute en couleur.

Crédit photographique : © Marcelo Machado et Wilian Aguiar

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Le Parvis, scène nationale Tarbes Pyrénées. 21-V-2024. São Paulo Dance Company : Aquarela do Brasil.
Agora (2019). Chorégraphe : Cassi Abranches. Conception musicale : Sebastian Piracés. Lumière : Gabriel Pederneiras. Costumes : Janaína Castro. Avec : Clara Judithe, Gabrielly Juvêncio, Hiago Castro, Kaynan de Oliveira, Luciana Davi, Luiza Yuk, Mateus Rocha, Nielson Souza, Thamiris Prata, Vinicius Lopes, Yoshi Suzuki.
Ngali… (2016). Chorégraphe : Jomar Mesquita, en collaboration avec Rodrigo de Castro. Musique : Por Toda a Minha Vida de Tom Jobim et Vinícius de Moraes ; Melancolia e Uma Canção pra Você de Assucena Assucena ; Segunda Chance composé et interprété par Johnny Hooker ; Volta de Lupicínio Rodrigues ; O Desejo do Desejo do Desejo de Celso Sim et Pepe Mata Machado ; Vai Saber de Adriana Calcanhoto. Lumière : Joyce Drummond. Costumes : Fernanda Yamamoto. Avec : Ammanda Rosa, Alex Akapohi, Carolina Pegurelli, Hiago Castro, Joca Antunes, Leiticia Forattini, Luciana Davi, Luiza Yuk, Mateus Rocha, Patrick Amaral, Vinicius Lopes.
L’Oiseau de Feu (2010). Chorégraphie et costumes : Marco Goecke. Musique : L’oiseau de feu (berceuse et final) par Igor Stravinsky. Dramaturgie : Nadja Kadel. Lumière : Udo Haberland. Avec : Ammanda Rosa et Nielson Souza.
Umbó (2021). Chorégraphe : Leilane Teles. Musique : Nzambi Kakala Ye Bikamazu, Muloloki et Para a Poetisa Íntima, de Tiganá Santana et Mama Kalunga, chanté par Virgínia Rodrigues. Costumes : Teresa Abreu. Lumière : Gabriele Souza. Avec : Ammanda Rosa, Carolina Pegurelli, Clara Judithe, Gabrielly Juvêncio, Hiago Castro, Kaynan Oliveira, Leticia Forattini, Mateus Rocha, Nielson Souza, Patrick Amaral, Thamiris Prata, Vinicius Lopes.

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