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Aux Abbesses, Ben Duke confronte Romeo & Juliet aux tourments du couple moderne

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Paris. Théâtre de la Ville–Les Abbesses. 14-V-2024. Ben Duke : Romeo & Juliet. Conception : Ben Duke ; Solène Weinachter. Mise en scène : Ben Duke. Décors et costumes : James Perkin. Lumière : Jackie Shemesh. Avec : Kip Johnson, Romeo ; Solène Weinachter, Juliet.

 

En réinterprétant le classique de Shakespeare Roméo et Juliette, rassemble les spectateurs autour d'une question simple : le grand amour peut-il survivre à la banalité du quotidien ?

Ce sont peut-être les quinze années de méditation de dans la campagne anglaise qui lui ont transmis, au moment de l'écriture, l'ambiance intimiste qui se dégage de Romeo & Juliet. Par une entrée progressive tout en interaction avec le public, puis de régulières adresses aux spectateurs au cours de la soirée, les interprètes et ne laissent aucun répit à l'assistance, entre séquences burlesques désopilantes où Romeo enchaîne les allers-retours rampant sur le plateau du théâtre des Abbesses pour embrasser sa Juliet, et confidences agitées sur la vie de couple imaginée par pour ces deux personnages, dans une version où Romeo et Juliet, ayant survécu aux potions de Frère Laurent, élèvent leur fille Sophie dans un petit appartement à Paris.

Particulièrement réussies, les scènes de danse sur une playlist soignée (I want you (She's so heavy) des Beatles, Nothing compares 2 U de Sinead O'Connor, ou encore Ain't no mountain high enough de Marvin Gaye) soulignent la cohésion des deux interprètes et ne peuvent qu'émouvoir les spectateurs.

Cependant, aux réflexions légèrement attendues sur la condition de mère, ou au déroulement des difficultés habituelles traversées par les couples après des années de vie commune, on aurait peut-être préféré un travail un peu plus minutieux sur le lien qui unit les deux personnages. Sans doute par souci d'inclure un maximum de spectateurs, le propos peine par moment à dépasser le simple lieu commun. Si la question de la durabilité de la relation est clairement posée et débattue au cours du spectacle, l'expérience de couple proposé par les Romeo et Juliet de Ben Duke permet difficilement aux spectateurs d'aller au bout de la réflexion, et a donc, en définitive, du mal à dégager ce qui fait peut-être la longévité d'une relation amoureuse : la spécificité du rapport avec l'autre et, à la différence de ce que propose Ben Duke, l'impossibilité à réduire cette relation aux grands mythes de la littérature, et à des considérations semblant tout droit tirées de statistiques sociologiques sur la probabilité de divorce passé dix ans de mariage.

Si en 1h15 de spectacle le fond du sujet n'est donc pas épuisé bien évidemment, le public se laisse tout de même séduire par une ambiance chaleureuse peu commune, et les partenaires de jeu, attendrissants de complicité, sont très applaudis.

 Crédit photographique : © Paul Blakemore

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Paris. Théâtre de la Ville–Les Abbesses. 14-V-2024. Ben Duke : Romeo & Juliet. Conception : Ben Duke ; Solène Weinachter. Mise en scène : Ben Duke. Décors et costumes : James Perkin. Lumière : Jackie Shemesh. Avec : Kip Johnson, Romeo ; Solène Weinachter, Juliet.

 
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