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Papapapapa ou les difficultés de la vie conjugale

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Eauze. Cinéma-théâtre. 12-V-2024. Papapapapa, opéra de chambre d’après divers opéras de Mozart. Compagnie lyrique des Cadets. Livret et mise en scène : Emmanuel Gardeil. Costumes : Madeleine Nicollas ; décors : Julien Bréan ; lumières : Marion Jouahandeau. Papagena : Clémence Garcia, soprano ; Papageno : Philippe Estèphe, baryton. Piano : Émilie Véronèse. Avec la participation des petits chanteurs de Saint-Taurin.

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Avec Sarastropark en 2018, Jean-François Gardeil avec la compagnie des Chants de Garonne, s'était déjà amusé à inventer une suite à La Flûte enchantée de Mozart. C'est avec la toute jeune , que son fils Emmanuel reprend l'exercice en se focalisant sur le couple Papageno-Papagena dix ans après.

Si les contes de fée s'achèvent souvent par la formule consacrée « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants », il s'agit ici d'imaginer ce qu'est devenu le couple formé par l'oiseleur Papageno et sa compagne Papagena avec une très nombreuse progéniture. Papageno a gardé sa candeur et son goût prononcé des plaisirs simples de la vie, tandis que Papgena frôle le burn out en assumant seule la plupart des tâches incombant à une mère de famille nombreuse. Après une vive dispute, elle fait croire à son mari qu'elle est gravement malade, le temps qu'il se ressaisisse brièvement, mais la feinte est vite éventée. Ils regrettent l'insouciance de leur vie de jeune couple sans enfants, mais prise de douleurs, Pagagena s'apprête à pondre trois nouveaux œufs ! Cela transforme Papageno soudainement devenu sévère, économe, préférant le travail aux moments de tendresse. Cela désespère autant son épouse qui le menace de chercher ailleurs quelqu'un d'attentionné. Et pourquoi pas ce Tamino qui jadis, invente-t-elle, lui faisait de l'œil ?

La famille à l'opéra

Cet opéra de chambre en forme de pasticcio, traite d'un sujet généralement négligé par les librettistes, le couple et les parents. L'art lyrique met certes en scène des mères et des pères, mais dans des relations conflictuelles avec des enfants en âge de se marier. Quant au couple, il se forme au finale ou il vit une crise avancée. Avec Papapapapa, l'opéra oublie les grandes scènes de la mythologie, les actions héroïques et les effusions amoureuses éthérées pour la banalité de la vie quotidienne. Nous sommes loin des amours d'une soprano et d'un ténor contrariés par un baryton, mais dans un foyer modeste qui se chipote et surnage au milieu des soucis du quotidien. Et a choisi le génie mozartien pour raconter ce joyeux bazar, fait aussi de feintes et de quiproquos. Aux dots, aux jeunes filles séquestrées par leur tuteur ou envoyées de force dans un couvent, succèdent la charge mentale, la répartition des tâches, l'épuisement nerveux et l'éducation selon Montessori.

La musique est présente, ô combien, et nous sommes à la fois surpris et amusés d'entendre des airs de la Flûte Enchantée, de Cosi fan tutte, des Noces de Figaro, voire de Don Giovanni, en français sur des paroles de la plus grande banalité. Saluons au passage l'impressionnant travail de prosodie réalisé par , qui a finement adapté son texte à la partition mozartienne. Cela fonctionne parfaitement et l'effet comique est garanti.

L'ensemble est naturellement traité sur le ton d'une comédie légère avec des réparties d'une grande drôlerie, servies selon un abattage certain par le talent d'acteur que l'on connaît à (Papageno) et à (Papagena), sans oublier une ligne de chant superbe, qui fait leur caractéristique. Le piano tantôt discret, tantôt vif d' structure le spectacle avec efficacité.

Pour leur première expérience scénique, les petits chanteurs de l'école Saint-Taurin font bonne figure et s'amusent naturellement. ​À l'attention de tous les publics, ce spectacle est destiné à tourner aussi dans les écoles.

Crédit photographiques :  © Constance Richard

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Eauze. Cinéma-théâtre. 12-V-2024. Papapapapa, opéra de chambre d’après divers opéras de Mozart. Compagnie lyrique des Cadets. Livret et mise en scène : Emmanuel Gardeil. Costumes : Madeleine Nicollas ; décors : Julien Bréan ; lumières : Marion Jouahandeau. Papagena : Clémence Garcia, soprano ; Papageno : Philippe Estèphe, baryton. Piano : Émilie Véronèse. Avec la participation des petits chanteurs de Saint-Taurin.

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