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Paavo Järvi face à un Orchestre philharmonique de Munich à la peine

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Munich. Isarphilharmonie. 8-V-2024. Gustav Mahler : Kindertotenlieder, sur des poèmes de Friedrich Rückert ; Hans Rott : Symphonie n° 1. Okka von der Damerau, mezzo-soprano ; Münchner Philharmoniker ; direction : Paavo Järvi

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D'un passionnant programme unissant Mahler et , on ne gardera que des interrogations renouvelées sur la santé de l'orchestre.

Il y a des programmes dont la logique saute aux yeux : des Lieder de Mahler en contrepoint de l'opus magnum de son condisciple , trop tôt disparu, c'est presque une évidence, d'autant que les artistes ont choisi le plus sombre des cycles mahlériens. L'interprétation d', hélas, ne convainc guère : une interprétation toute en intériorité pourrait nous toucher, plus même que de grands accents dramatiques, mais on attend en vain l'émotion : le problème tient sans doute au travail du texte, dont on peine à entendre les consonnes, et quelques effets de timbre pas très heureux ne parviennent pas à dissiper la monotonie qui s'installe. L'orchestre n'est pas plus convaincant : depuis le départ forcé (et inévitable) de Valery Gergiev au printemps 2022, et en attendant l'arrivée de son successeur Lahav Shani à la rentrée prochaine, les performances de l'orchestre sont en dents de scie, comme le montrait en septembre dernier leur concert berlinois. Les cordes sont aux abonnés absents, laissant une impression de magma de vents qui ne donne qu'une esquisse de la partition – les individus ne sont pas en cause, dès lors qu'on choisit de se concentrer sur tel solo du hautbois ou de la flûte, mais l'impression d'ensemble est désastreuse.

La première et unique symphonie de qui suit ne fait que confirmer ce constat inquiétant. en a réalisé en 2010 un enregistrement généralement considéré comme une référence ; que le résultat de ce soir ait été aussi loin des attentes laisse bien penser qu'il n'est pas à l'origine des problèmes de la soirée. Sa battue est claire, et ses options interprétatives ne semblent pas avoir fondamentalement changé, dans le sens d'une lecture légère et fluide qui s'éloigne autant que possible des stéréotypes « germaniques », mais on n'en entend cette fois que l'esquisse. On aurait aimé profiter du concert pour rentrer plus profondément que ne le permet le disque dans les secrets de cette œuvre si singulière.

Crédits photographiques : © Co Merz

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Munich. Isarphilharmonie. 8-V-2024. Gustav Mahler : Kindertotenlieder, sur des poèmes de Friedrich Rückert ; Hans Rott : Symphonie n° 1. Okka von der Damerau, mezzo-soprano ; Münchner Philharmoniker ; direction : Paavo Järvi

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