Le manifeste d’Andrea Peña au Carreau du Temple

La chorégraphe colombienne Andrea Peña livre une performance puissante au Carreau du Temple pour la première française de 6.58: Manifesto, avec des danseurs d'exception.

Après avoir ouvert la 17^e Biennale de Venise, la chorégraphe Andrea Peña présente pour la première fois en France son triptyque chorégraphique 6.58: Manifesto, créé en 2018, qui mixe les arts et les disciplines en combinant musique électronique, danse de club et mathématiques.

Originaire de Colombie, diplômée en design industriel, Andrea Peña a démarré sa carrière de danseuse à Montréal avec le Ballet BC et Les Ballets Jazz de Montréal. À la tête de sa compagnie depuis 2014, c'est une artiste multidisciplinaire dont la pratique explore plusieurs champs artistiques : installation, chorégraphie, design… Dans ses œuvres, elle construit des univers performatifs qui questionnent la place de l'individu et de la technologie au sein de la société dans une approche plus conceptuelle que chorégraphique.

Dans 6.58: Manifesto, sorte de manifeste dansé, une table arithmétique géante est dessinée sur le sol avec des scotchs verts. Dans chaque case, les danseurs – transformés en robots humains – exécutent les mouvements délivrés par la consigne d'une voix synthétique. L'ensemble est un peu répétitif, mais efficace.

Les danseurs revêtent ensuite des pantalons de latex couleur chair et se lancent dans une danse charnelle et hypnotique inspirée de la musique de club, dans une esthétique proche du travail de Sharon Eyal. Avec leurs torses nus et transpirants, ils sont très sensuels.

Seul le chant d'une soprano placée à l'avant-scène les délivrera de leurs rituels obsédants, dans une partie finale plus lyrique. Des couples se forment, s'enlacent, et dansent de façon plus organique pour la troisième et dernière partie de ce triptyque.

Crédits photographiques : © Lian Benoit