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Paris. Théâtre de l’Athénée. 25-IV-2024. L’impresario de Smyrne d’après L’Impresario de Smyrne et Le Théâtre Comique de Carlo Goldoni. Traduction et adaptation : Agathe Mélinand. Mise en scène et costumes : Laurent Pelly. Lumières : Michel le Borgne. Avec : Natalie Dessay, Tognina, chanteuse vénitienne ; Julie Mossay, Annina, chanteuse bolognaise ; Jeanne Piponnier, Lucrezia, chanteuse florentine ; Eddy Letexier, Ali, marchant de Smyrne et Nibio, impresario ; Thomas Condemine, Carluccio, castrat ; Damien Bigourdan, Pasqualino, ténor et ami de Tognina ; Cyril Collet, le Comte Lasca, ami des chanteuses et des chanteurs ; Antoine Minne, Maccario, pauvre et mauvais poète dramatique. Ensemble Masques, direction musicale : Olivier Fortin
Au Théâtre de l'Athénée, L'Impresario de Smyrne mêle les genres pour entraîner le monde de l'opéra en « simple » pièce de théâtre. Avec succès.
Ne pouvant être qualifié de théâtre musical au regard de la place de la musique des trois musiciens de l'ensemble Masques et des trois petits airs chantés, ce sera assurément la principale frustration à la sortie du spectacle face à la qualité des voix de Natalie Dessay (Tognina, chanteuse vénitienne), Julie Mossay (Annina, chanteuse bolognaise) et Damien Bigourdan (Pasqualino), alors que le chant n'est ici que prétexte. Pourtant, beaucoup d'attentes de lyricomanes seront satisfaites après avoir vu L'Impresario de Smyrne.
L'adaptation d'Agathe Mélinand du livret d'opéra de Carlo Goldoni est fluide, dynamique et virevoltante pour mettre en exergue le combat de chaque jour de ces artistes lyriques afin de trouver un cachet – à leur hauteur ! – et construire une carrière. La caractérisation de chaque personnage est particulièrement aboutie, le spectateur s'attachant à chacun d'entre eux, cette caricature d'egos surdimensionnés se révélant parfaitement calibrée pour que les rouages de cette comédie bonne enfant plaisent à tout instant. Il faut bien avouer que chaque comédien – la troupe comprenant également des chanteurs lyriques – excelle dans son rôle, mené par une direction d'acteurs au cordeau. Chaque performance est drôle (quel beau castrat de Thomas Condemine !), chaque intervention habitée. Les déplacements de groupe font parties intégrantes de cette réussite, la connivence de la troupe jouant à plein.
Laurent Pelly choisit habilement de mélanger les genres en faveur de l'efficacité : la mise à l'honneur du précurseur de la commedia dell'arte avec ces visages poudrés de blanc ; l'ampleur des apparats vestimentaires du XVIIIe siècle mieux adaptés à l'imaginaire du spectateur pour représenter des artistes lyriques italiens ; la clarté de la scénographie où le bateau de ce projet d'une nouvelle production lyrique à Smyrne chancelle face à la difficulté de trouver une prima donna pour ce Turc novice en la matière.
Alors quand une soprano vedette, dix ans après avoir mis fin à sa carrière à l'opéra, rejoue les divas pour obtenir ce rôle de prima donna, c'est sous un regard complice que se déploient les négociations de ce groupe d'artistes.
Crédits photographiques : © Dominique Bréda
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Paris. Théâtre de l’Athénée. 25-IV-2024. L’impresario de Smyrne d’après L’Impresario de Smyrne et Le Théâtre Comique de Carlo Goldoni. Traduction et adaptation : Agathe Mélinand. Mise en scène et costumes : Laurent Pelly. Lumières : Michel le Borgne. Avec : Natalie Dessay, Tognina, chanteuse vénitienne ; Julie Mossay, Annina, chanteuse bolognaise ; Jeanne Piponnier, Lucrezia, chanteuse florentine ; Eddy Letexier, Ali, marchant de Smyrne et Nibio, impresario ; Thomas Condemine, Carluccio, castrat ; Damien Bigourdan, Pasqualino, ténor et ami de Tognina ; Cyril Collet, le Comte Lasca, ami des chanteuses et des chanteurs ; Antoine Minne, Maccario, pauvre et mauvais poète dramatique. Ensemble Masques, direction musicale : Olivier Fortin