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Street Scene de Kurt Weill à la MC93

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Bobigny. MC93. Salle Oleg Efremov. 25-IV-2024, 20h. « Street SceneS ». Kurt Weill (1900-1950) : Street Scene (1947). Ted Huffman, mise en scène et scénographie. Jenny Ogilvie, chorégraphie. Astrid Klein, costumes.. Artistes en résidence à l’Académie de l’Opéra national de Paris : Margarita Polonskaya, soprano ; Teona Todua, soprano ; Sima Ouahman, soprano ; Lisa Chaïb-Auriol, soprano ; Seray Pinar, mezzo-soprano ; Sofia Anisimova, mezzo-soprano ; Kevin Punnackal, ténor ; Ihor Mostovoi, baryton ; Luis Felipe Sousa, baryton-basse ; Adrien Mathonat, basse. Artistes invités : Cornelia Oncioiu, mezzo-soprano ; Lindsay Atherton, comédienne ; Francesco Lucii, ténor ; Jeremy Weiss, bariton ; Robson Broad, comédien ; Teddy Chawa, comédien. Artistes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine : Jurgis Margiris Paberzis, Marc-David Sopi. Musiciens en résidence à l’Académie de l’Opéra national de Paris et musiciens de l’orchestre Ostinato ; Yshani Perinpanayagam, direction.

Entre tradition lyrique européenne, comédie musicale et jazz : une fête virevoltante pour les yeux et les oreilles !

« Street SceneS » est la version écourtée de Street Scene (1947) de d'après une pièce de théâtre d'Elmer Rice, œuvre qualifiée d'« opéra américain » par le compositeur, lui-même émigré aux États-Unis depuis 1935. Les habitants d'un immeuble new-yorkais de l'East Side sont accablés par une canicule. La tension monte…

Il convient sans doute de louer tout d'abord l'association vertueuse de la Maison de la culture de Seine-Saint-Denis (Bobigny) et de l'Académie de l'Opéra national de Paris, qui produit ici le meilleur et rassemble un public très mélangé autour d'une œuvre naturaliste dont l'argument montre les difficultés à vivre et les rêves de locataires aux origines diverses.

Salle Oleg Efremov de la MC93 : une grande volée de fauteuils semble tomber sur la petite fosse d'orchestre dominée par une coursive – la scène où évolueront les chanteurs-danseurs – tandis que, de l'autre côté, remonte une autre série, beaucoup plus petite, de cinq rangs de sièges. L'ambiance est immédiatement et très bien rendue avant même que commence la musique par la simple apparition d'un garçon en culottes courtes marchant sur la scène – la rue au pied de son habitation – et faisant rebondir une balle de tennis. n'est pas allé par quatre chemins pour rendre le caractère vériste de l'histoire, qui rappelle bien sûr West Side Story. Aucune faute de goût : la mise en scène, la scénographie, la chorégraphie () et les costumes (Astrid Klein) nous transportent directement dans l'univers de la pièce d'Elmer Rice. Laquelle est construite autour des histoires croisées, dans la famille Maurrant, d'une mère écrasée par sa brute de mari jaloux qui trouve de la douceur et de la compréhension dans les bras d'un laitier, et, de l'autre, sa fille, Rose, belle comme la vie, dont les aspirations vers un autre monde doivent composer avec les sollicitations de plusieurs prétendants.

La formation, environ 35 musiciens, réunit des interprètes de l'Académie de l'Opéra national de Paris et de l'. Elle est dirigée par la fougueuse , également pianiste et compositrice. Comme elle le signale dans une interview, la pièce de représente une véritable gageure pour les musiciens, car, elle n'est ni un opéra ni une comédie musicale, ni un va-et-vient entre les deux, mais les deux à la fois. Or, l'enchaînement sur des tempi et des climats différents des airs de solistes, des duos, des tutti et des passages à l'orchestre d'un style à un autre se fait très naturellement. Souplesse est le mot : le swing et la tragédie se marient très bien ! Remarquables aussi sont les chanteurs, à l'anglais impeccable, en particulier ceux incarnant les personnages principaux : les sopranes (Rose Maurrant) et (Anna Maurrant), le ténor (Sam Kaplan, amoureux éperdu de Rose Maurrant) et le baryton (Frank Maurrant).

L'œuvre est cyclique : après l'assassinat par Frank Maurrant de sa femme et de son amant revient l'air de départ, où les habitants se plaignent de la chaleur étouffante. La vie continue.

Standing ovation amplement méritée pour cette pépinière de jeunes talents.

Crédit photographique : © Vincent Lappartient Studio j'adore ce que vous faites ! OnP

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Bobigny. MC93. Salle Oleg Efremov. 25-IV-2024, 20h. « Street SceneS ». Kurt Weill (1900-1950) : Street Scene (1947). Ted Huffman, mise en scène et scénographie. Jenny Ogilvie, chorégraphie. Astrid Klein, costumes.. Artistes en résidence à l’Académie de l’Opéra national de Paris : Margarita Polonskaya, soprano ; Teona Todua, soprano ; Sima Ouahman, soprano ; Lisa Chaïb-Auriol, soprano ; Seray Pinar, mezzo-soprano ; Sofia Anisimova, mezzo-soprano ; Kevin Punnackal, ténor ; Ihor Mostovoi, baryton ; Luis Felipe Sousa, baryton-basse ; Adrien Mathonat, basse. Artistes invités : Cornelia Oncioiu, mezzo-soprano ; Lindsay Atherton, comédienne ; Francesco Lucii, ténor ; Jeremy Weiss, bariton ; Robson Broad, comédien ; Teddy Chawa, comédien. Artistes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine : Jurgis Margiris Paberzis, Marc-David Sopi. Musiciens en résidence à l’Académie de l’Opéra national de Paris et musiciens de l’orchestre Ostinato ; Yshani Perinpanayagam, direction.

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