Lors d’une présentation de presse à laquelle étaient présents le directeur général Stefano Pace, le directeur musical Giampaolo Bisanti ainsi que deux metteurs en scène, la nouvelle saison de l’Opéra de Liège a été dévoilée à la presse française ce jeudi. Directeur depuis octobre 2022, Pace présente sa première vraie saison intégralement préparée par lui, avec pas moins de sept nouvelles productions – ce nombre montant à huit dès la saison suivante. Raison principale de cette dynamique : la Tax Shelter, qui permet un avantage fiscal très intéressant pour les mécènes et entreprises et doit exclusivement être orientée par les destinataires des budgets vers des projets artistiques. Paradoxe de ce système : cela rend plus intéressant pour l’opéra belge de créer de nouvelles productions que d’en reprendre d’anciennes !
Non seulement ce système permet donc au directeur de présenter de nouvelles mises en scène, mais aussi de programmer tous les ouvrages qu’ils souhaitent, avec une orientation beaucoup moins italienne du répertoire que ne l’était celle de son prédécesseur Stefano Mazzonis, même si la saison ouvre avec La Traviata de Verdi. Dès octobre, l’opéra tchèque est à l’honneur avec, après Rusalka de Dvořák cette saison, Káťa Kabanová de Janáček dans une mise en scène d’Aurore Fattier, nouvelle directrice de la Comédie de Caen, présente à Paris pour présenter son projet. Seule reprise de la saison 2024-25, La Périchole d’Offenbach reprend en fin d’année la mise en scène de Laurent Pelly vue en 2022 au TCE, 2025 étant ouverte par Tristan und Isolde de Wagner, dirigé par Bisanti, avec dans le rôle d’Isolde la soprano arménienne Lianna Haroutounian face au Tristan de Michael Weinus et à la Brangäne de Violeta Urmana. Guillaume Tell de Rossini mettra face à face Alaimo et Osborne, avant un Werther avec Clémentine Margaine en avril, dans une production de Fabrice Murgia, également présent pour expliciter son projet.
En mai, Don Pasquale verra apparaître sur la scène liégeoise Ambrogio Maestri, avant une dernière production en juin pour mettre Mozart à l’honneur, grâce à des Noces de Figaro avec Davide Luciano en Conte Almaviva. Si Giselle d’Adam est le seul ballet au programme, la saison est aussi marquée par une volonté de faire monter en compétence l’orchestre, dont beaucoup de musiciens ont été renouvelés récemment et qui pourra profiter d’une série de dix concerts de chambre, en plus de concerts symphoniques dirigés par Bisanti, dont une Damnation de Faust (avec Grigolo, Boulianne et Schrott) et un hommage à Puccini pour fêter les 150 ans de sa naissance. Des projets jeunes publics s’insèrent également pour conquérir les mélomanes de demain, en plus de la 3ème édition du concours de chef d’orchestre d’opéra en février, le premier prix de 2022 ayant été remporté par Dayner Tafur-Díaz, auquel sera confié la direction musicale de la production de Don Pasquale. (VG)
