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La vitalité des cordes avec José Manuel López López

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José Manuel López López (né en 1956) : Cuarteto de cuerda n°1 ; Trio III, pour violon, violoncelle et piano ; Cuarteto de cuerda n°2 « Infinita domenica » ; Quatuor Arditti : Irvine Aditti, Ashot Sarkissjan, violon ; Ralf Ehlers, alto ; Lucas Fels, violoncelle ; Alberto Rosado, piano. 1 CD Kairos. Enregistré à l’Auditorium de Zaragoza, Salle Mozart (Espagne) en janvier 2023. Notice de présentation en anglais, espagnol et allemand. Durée : 63;00

 

Servis par l'incomparable , les deux quatuors à cordes et le Trio avec piano (Alberto Rosado) du compositeur, pianiste et chef d'orchestre espagnol dévoilent une écriture du timbre et un geste compositionnel nourri d'une pensée électronique.

Formé au côté des plus grands, comme Luis de Pablo mais aussi Messiaen, Boulez, Berio, se familiarise avec les nouvelles technologies lors du cursus de composition et d'informatique musicale de l'Ircam. Dans Cuarteto de cuerda n°1 qui débute cet enregistrement, le compositeur met l'écoute au cœur du son, travaillant toutes les facettes de la matière (allure, cinétique, dynamique) à travers un geste énergétique et hyperactif. À la marge du bruit ; l'écriture complexe et virtuose (superposition de rythmes, pluie de pizzicatos avec plectre) est à la mesure des musiciens qui l'interprètent.

Le piano est préparé dans Trio III (2008) et les hauteurs s'effacent au profit de l'énergie rythmique et des contrastes de dynamique : violence voire excès de geste (impacts résonnants dans les graves du piano, claquements des « pizz Bartók ») d'une musique qui flirte avec la saturation ; l'écriture balance entre musique stochastique et complexité spectrale, découvrant de somptueuses images sonores. La cadence du piano irradiée par les harmoniques des cordes, à la fin de l'œuvre, est rien moins qu'impressionnante.

Le violoncelliste est seul en scène au début du Cuarteto de cuerda n°2 Infinita domenica (2020), nous dit le compositeur dans sa note d'intention. Les trois autres musiciens sont positionnés aux extrémités de la salle et se rapprochent progressivement (la prise de son le laisse clairement entendre), donnant l'illusion d'une écoute en 3D. Énergie du geste, granulation, jeu sur le chevalet, pizziccatos glissés, gettato, saltando, etc. : López López diversifie les modes de jeu et articule les figures sonores, entre pulvérisation de la matière et densité des trames, micro-polyphonie scintillante des quatre instruments et fréquences quasi électroniques des harmoniques suraiguës. L'écoute est en alerte et les Arditti au cœur de la matière, conférant à cette marquèterie sonore une étonnante vitalité.

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José Manuel López López (né en 1956) : Cuarteto de cuerda n°1 ; Trio III, pour violon, violoncelle et piano ; Cuarteto de cuerda n°2 « Infinita domenica » ; Quatuor Arditti : Irvine Aditti, Ashot Sarkissjan, violon ; Ralf Ehlers, alto ; Lucas Fels, violoncelle ; Alberto Rosado, piano. 1 CD Kairos. Enregistré à l’Auditorium de Zaragoza, Salle Mozart (Espagne) en janvier 2023. Notice de présentation en anglais, espagnol et allemand. Durée : 63;00

 
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