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Prague. Rudolfinum. 05-IV-2024. Leoš Janáček (1854-1928) : La Petite Renarde Rusée (Příhody lišky Bystroušky), opéra en trois actes d’après la bande dessinée par Stanislav Lolek inspirée par le roman Liška Bystrouška de Rudolf Těsnohlídek. Avec : Elena Tsallagova, la Renarde ; Kateřina Kněžíková, le Renard ; Svatopluk Sem, le Garde-Chasse ; Jarmila Vantuchová, Lapák (un chien) ; Jaroslav Březina, Maître d’École/Moustique ; Jiří Sulženko Parson/Blaireau ; Jiří Brückler, Harašta (Un braconnier) ; Veronika Chamolová, Chocholka (une Poule)/Jay ; Maria Kobielska, Mrs Forester/Chouette ; Alžběta Vomáčková Un Pivert/Mrs Pásková ; Petr Levíček, Pásek ; Amálie Motošická, Coq. Kühnův dětský sbor (Chefs du Chœur d’Enfants : Jiří Chvála, Petr Louženský). Sbor Státní opery (Chef de Chœur : Adolf Melichar). Coopération artistique : Tomáš Ondřej Pilař. Česká filharmonie, direction : Jakub Hrůša.
Sous la direction dense de Jakub Hrůša, l’Orchestre Philharmonique Tchèque commémore à Prague les 100 ans de La Petite Renarde Rusée de Leoš Janáček, dans une version concertante où Elena Tsallagova tient le rôle-titre.
Une semaine après une tournée entièrement dédiée à Antonín Dvořák sous la coupe de son directeur musical Semyon Bychkov, la Česká Filharmonie retrouve le Rudolfinum de Prague et son premier chef invité pour fêter le centenaire de la création à Brno de La Petite Renarde Rusée (Příhody lišky Bystroušky). Antépénultième opéra de Leoš Janáček, l’ouvrage est inspiré au compositeur par une bande dessinée parue en feuilleton dans le journal Lidové noviny, elle-même produite par Stanislav Lolek d’après un roman de Rudolf Těsnohlídek.
En trois actes et un peu plus d’une heure et trente minutes, l’œuvre est aujourd’hui souvent montée à l’opéra, mais aussi jouée en version de concert ou demi-scénique, comme on avait pu l’entendre en clôture de saison 2018-2019 à la Philharmonie de Paris, avec à la direction le prochain premier chef invité du Philharmonique Tchèque, Sir Simon Rattle. En attendant l’arrivée du maître anglais, la baguette est encore dans les mains du premier chef invité depuis 2018, Jakub Hrůša, originaire de la ville de Moravie dont vient aussi le compositeur de l’œuvre. À son habitude et bien qu’ayant étudié sous l’ancien directeur musical Jiří Bělohlávek, ce quarantenaire tchèque dont la carrière brille surtout en terres germaniques privilégie un son touffu, souvent très fort dans cette magnifique acoustique où le volume monte rapidement, bien que l’orchestre ne comporte pour l’occasion qu’une soixantaine de musiciens.
Attentif, Hrůša choisit une option très symphonique qui, au risque de paraître parfois trop grasse, notamment dans les scènes de renardeaux ou dans la scène d’amour, n’en reste pas moins lyrique et très ample pour toujours mettre en valeur l’ensemble. Plus concentré sur la densité du son que sur les coloris dont est pourtant empli le Philharmonique Tchèque, le chef prend souvent des tempi relativement lents et valide en cela une option également retenue par Rattle il y a quelques années, là où l’on peut attendre des interprétations plus souples et plus fraiches, comme celles des salles de provinces du pays.
Au chant se trouve comme à chaque fois que La Petite Renarde est donnée en République Tchèque une enfant soliste pour la première scène, et bien sûr un chœur d’enfants pour les scènes de renardeaux. Préparé par Jiří Chvála et Petr Louženský, le Kühnův dětský sbor utilise surtout de jeunes renardes, même si l’on remarque bien quelques jeunes renards en cravate placés de chaque côté. D’adultes, le Sbor Státní opery (Chœur de l’Opéra d’État) dirigé par Adolf Melichar, donne de la vigueur à ses quelques parties, réussissant bien à dépasser le volume de l’orchestre.
Pour le rôle-titre, aucun risque n’a été pris puisque l’on retrouve la soprano russe Elena Tsallagova, entendue dans cette partie dès 2008 à Bastille, où elle reviendra fureter l’an prochain. Toujours aussi brillante, elle garde un chant éclatant à l’aigu face à l’étincelant Renard de la soprano Kateřina Kněžíková. Jan Martiník devait être le Garde-Chasse, mais il a laissé sa place à Svatopluk Sem, très clair par sa projection et joueur dans ce rôle qu’il connaît bien, comme l’est aussi le Maître d’École du ténor Jaroslav Březina. Parfaitement à l’aise avec le texte, le reste de la distribution majoritairement issue de l’Opéra National fait la part belle aux scènes d’animaux grâce aux poule et coq caquetants de Veronika Chamolová et Amálie Motošická, à la chouette hululante de Amálie Motošická, ou aux aboiements sonores du chien de Jarmila Vantuchová. Espérons que l’on commémore de la même manière le centenaire de L’Affaire Makropoulos en 2026 !
Crédits photographiques : © Petr Kadlec
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Prague. Rudolfinum. 05-IV-2024. Leoš Janáček (1854-1928) : La Petite Renarde Rusée (Příhody lišky Bystroušky), opéra en trois actes d’après la bande dessinée par Stanislav Lolek inspirée par le roman Liška Bystrouška de Rudolf Těsnohlídek. Avec : Elena Tsallagova, la Renarde ; Kateřina Kněžíková, le Renard ; Svatopluk Sem, le Garde-Chasse ; Jarmila Vantuchová, Lapák (un chien) ; Jaroslav Březina, Maître d’École/Moustique ; Jiří Sulženko Parson/Blaireau ; Jiří Brückler, Harašta (Un braconnier) ; Veronika Chamolová, Chocholka (une Poule)/Jay ; Maria Kobielska, Mrs Forester/Chouette ; Alžběta Vomáčková Un Pivert/Mrs Pásková ; Petr Levíček, Pásek ; Amálie Motošická, Coq. Kühnův dětský sbor (Chefs du Chœur d’Enfants : Jiří Chvála, Petr Louženský). Sbor Státní opery (Chef de Chœur : Adolf Melichar). Coopération artistique : Tomáš Ondřej Pilař. Česká filharmonie, direction : Jakub Hrůša.