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Renaud Capuçon et Alexandre Kantorow en sonate à la Philharmonie de Paris

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Paris. Philharmonie de Paris ; Grande Salle Pierre Boulez. Le 24-III-2024. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate pour violon et piano n°3 en mi bémol majeur, op. 12 n°3. Johannes Brahms (1833-1897) : Sonate pour violon et piano n°3 en ré mineur, op. 108. Richard Strauss (1864-1949) : Sonate pour violon et piano en mi bémol majeur, op. 18. Renaud Capuçon, violon ; Alexandre Kantorow, piano.

À la Philharmonie de Paris, et s'associent le temps d'un après-midi pour interpréter trois sonates de Beethoven, Brahms et .


En première partie, la Sonate n°3 de Beethoven précède la n°3 de Brahms. Le Steinway affiche immédiatement les qualités d', avec un style aussi fluide que joueur, tandis que le violon de met plus de temps à s'échauffer. D'abord très feutrée, sa sonorité se montre petite à l'Allegro con spirito et ne s'ouvrira vraiment qu'au final, Rondo : Allegro molto. Sans chercher à prendre l'ascendant et en s'adaptant par le volume sonore, ressort tout de même largement de cette première œuvre, d'une dextérité toujours confondante, qui lui permet de jouer subtilement avec les accentuations quand il le souhaite, tandis que Capuçon reste toujours plus fermé, loin de sa prestance pour son enregistrement Erato il y a quinze ans (avec Frank Braley).

Plus chaud et aussi plus volumineux, l'instrument et le jeu de Capuçon convainquent bien mieux à la Sonate n°3 de Brahms, en tous les cas dans les mouvements I et IV, les deux médians retrouvant un caractère plus réservé, comme si le soliste se livrait plus au début et à la fin, tandis que son approche plus chambriste au milieu ressemble plutôt à une interprétation de salon. Sans être incohérent avec la sentimentalité de l'Adagio, cela ne parvient plus à porter le mouvement suivant, auquel on préfère le jeu redynamisé du final, Presto agitato.  Kantorow profite aussi de l'archet plus épanoui de Capuçon et d'une partition qui laisse une belle place au piano pour en ressortir encore plus que dans l'œuvre précédente.

Attentif l'un envers l'autre, les deux musiciens jouent les deux premières pièces sans faire cependant état d'une véritable complicité, mais sans non plus jamais apparaître en désaccord, ni encore moins montrer le moindre problème rythmique ou conflictuel. Cependant, il faut véritablement attendre la seconde partie pour que le récital prenne l'ampleur attendue avec de tels musiciens, grâce à la Sonate en mi bémol majeur, opus 18 de . Cette fois, le violon de s'épanche tout à fait dans la recherche du beau son, pur et lumineux qu'on lui connait, ici particulièrement adapté à la musique du compositeur allemand. L'Improvisation (Andante cantabile) en bénéficie spécifiquement, là où le finale plus sombre permet surtout au pianiste de rechercher d'autres couleurs et d'appliquer plus de poids sur son clavier.

Avait-on véritablement besoin d'un Liebeslied de Kreisler puis d'une Sicilienne de Maria Theresia von Paradis en bis, plutôt qu'une pièce plus en accord avec le programme et plus à même de mettre en valeur le piano ? En tous les cas, cela semble conquérir une partie du public présent, très chaleureux dans ses applaudissements.

Crédits photographiques : © ResMusica

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Paris. Philharmonie de Paris ; Grande Salle Pierre Boulez. Le 24-III-2024. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate pour violon et piano n°3 en mi bémol majeur, op. 12 n°3. Johannes Brahms (1833-1897) : Sonate pour violon et piano n°3 en ré mineur, op. 108. Richard Strauss (1864-1949) : Sonate pour violon et piano en mi bémol majeur, op. 18. Renaud Capuçon, violon ; Alexandre Kantorow, piano.

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