Cette troisième saison d'Olivier Mantei à la direction de la Philharmonie de Paris sera riche en anniversaires qu'on retrouvera dans les axes de la programmation : les 10 ans de la Philharmonie de Paris, les 30 ans de la Cité de la Musique, les 100 ans de la naissance de Pierre Boulez, les 150 ans de la naissance de Maurice Ravel, les 50 ans de la mort d'Oum Kalthoum. Cette riche actualité intervient quand une autre la percute, celle de la « crise de la pensée », regrette le directeur général qui présentait hier la nouvelle saison. Ces extrêmes, cette décomplexion plutôt que d'entrainer un repli doit pousser à un renouveau, à repenser la convivialité. Face aux menaces de réduction d'activité quand les difficultés budgétaires sont là, il est ainsi indispensable de « faire vivre ce projet, en lui donnant les moyens d'exister demain », ajoute-t-il. Pour cela les ressources propres (40% des 120 millions d'euros de budget) couvrent à elles seules l'artistique, ne le rendant pas dépendant des baisses de subventions, le protégeant contre un risque d'appauvrissement.
Comme toujours, place aux jeunes et au « nouveau public », et même si les tarifs ont un peu augmentés pour suivre l'inflation, ils restent toujours très intéressants pour les – de 28 ans, une catégorie de spectateurs qui a augmenté de 58% depuis 2 ans, nous dit-on, pour un taux de remplissage total de près de 90%. 10740 séances éducatives seront proposées et 439 concerts et spectacles, dont certains s'ils ne sont pas mis en scène, s'accompagneront d'une scénographie, de costumes et de lumières pour les rendre plus attractifs. Ravel et son Boléro feront l'objet d'une exposition, tout comme le disco, tandis que le Musée de la musique va se transformer et « renouveler son approche » afin de mieux mettre en avant les instruments extra européens, comme participant d'un tout patrimonial.
Dans une programmation foisonnante, il sera possible de voir une nouvelle production de Rituel par Benjamin Millepied ou Résurrection de Castellucci, les deux avec l'Orchestre de Paris dirigé par Esa-Pekka Salonen ou bien Donnerstag aus Licht de Stokhausen par Le Balcon, d'écouter A house of call d'Heiner Goebbels ou Barbe-Bleue avec Asmik Grigorian et Matthias Goerne. La saison verra, entre autres, la venue du Lucerne Festival Orchestra avec Riccardo Chailly, de l'Orchestre symphonique de Montréal avec Rafael Payare, de l'Orchestre Simon Bolivar avec Gustavo Dudamel ou encore du Métropolitain de Montréal avec Yannick Nézet-Séguin. Lang Lang ou Krystian Zimerman seront également de retour… pour ne citer qu'eux. (NF)
