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Olivier Dubois féminise Les Mémoires d’une seigneure au 104

adapte la pièce Les Mémoires d'un seigneur créé il y a huit ans pour un casting entièrement féminin, composé d'une danseuse professionnelle et de quarante danseuses amateur. Un très puissant et envoûtant moment choral.

Tyrannie, insurrection, civilisation, ce sont les trois concepts politiques autour desquels se construit Les Mémoires d'une seigneure, d', récit de l'affrontement d'une reine déchue et de son peuple.

D'abord seule et calculatrice, la reine tyrannique se retrouve encerclée par son peuple hostile, qu' a imaginé en une foule silencieuse de femmes aux seins nus. Cette impressionnante image sera suivie de beaucoup d'autres, au fur et à mesure de la chute de la despote. Femmes en lutte, femmes puissantes, femmes dans l'urgence, il y a un peu de tout cela dans ces quarante amatrices, issues de l'espace de pratique artistique individuelle du Centquatre Paris, qui participent à ce projet collectif très fort.

Au milieu d'elles, la danseuse , compagne de route d'Olivier Dubois, brandit son sabre contre une foule d'amazones, et se laisse déborder par la violence et la rage de son peuple. Corps chuchotants, corps implorants, corps inanimés, toutes les images – dans une lumière parfois un peu trop parcimonieuse -, sont belles. La danseuse est la reine que l'on abat ou que l'on porte en terre, la maîtresse qui devient esclave.

Le chorégraphe Olivier Dubois, toujours sur le fil d'une sobre radicalité, a su trouver dans ce dispositif mis en scène avec des danseuses amatrices le juste équilibre entre danse et dramaturgie.

Crédits photographiques : © François Stemmer

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