Nous apprenons le décès d'Eugen Indjic, le 28 février. Il aurait eu 77 ans le 11 mars prochain. Né dans la famille d'une Russe (pianiste amateur) et d'un Serbe (officier supérieur), il émigre avec sa mère à Springfild, près de Boston. Il s'est intéressé à la musique par hasard, en écoutant un enregistrement de la Fantaisie-Impromptu en do dièse mineur et de la Polonaise en la bémol majeur de Chopin. Comme il souhaitait ardemment jouer ces morceaux, il a commencé, à l'âge de huit ans, à prendre des cours de piano sous la tutelle de Lubov Stephani. Au bout de deux ans, son professeur le présente à Aleksander Borowski, qui sera son maître de piano pendant les cinq années suivantes (1959-1964). Il étudie le piano à la Juilliard School of Music de New York avec Lee Thompson et Mieczyslaw Münz (1965-1968) et simultanément à l'université de Harvard (1965-1969) avec Lorin Berman et Leon Kirchner (théorie, composition). Il se perfectionne également aux côtés d'Arthur Rubinstein, Nadia Boulanger, Witold Małcużyński et Clifford Curzon.
Eugen Indjic est lauréat du 4e prix au Concours international de piano Frédéric-Chopin (Varsovie, 1970), du 3e prix du Concours international de piano de Leeds (1972, Murray Perahia étant le vainqueur) et du 2e prix du Concours international de piano Arthur-Rubinstein (Tel-Aviv, 1974, le premier prix ayant été décerné à Emanuel Ax).
Eugen Indjic donne des concerts dans tous les pays européens (à l'exception de la Bulgarie et de la Hongrie), en Amérique du Nord et en Amérique centrale, en Afrique et dans les pays du Moyen-Orient et de l'Extrême-Orient.
Eugen Indjic réalise de nombreux enregistrements pour Polskie Nagrania « Muza », Columbia, RCA Victor, Claves, Calliope et plus récemment DUX. Son jeu se caractérise par le sens du legato et la rondeur du toucher, alliant énergie et poésie dans le but de faire chanter les phrasés. (MCH)