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Kurt Atterberg, pour les 50 ans de sa mort

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Violoncelliste virtuose, compositeur souvent inspiré, chambriste passionné, ingénieur en électricité, chef d’orchestre habile, administrateur civil hors pair, critique respecté, homme impliqué dans les divers aspects de la vie musicale de son époque, la qualité de l’héritage de Kurt Magnus Atterberg mérite d’être rappelée et fêtée, aujourd’hui en 2024. Pour accéder au dossier complet : Kurt Magnus Atterberg, pour les 50 ans de sa mort

 
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Le 15 février 1974 s'éteignait une personnalité majeure du monde musical suédois : Kurt Magnus Atterberg. Violoncelliste virtuose, compositeur souvent inspiré, chambriste passionné, ingénieur en électricité, chef d'orchestre habile, administrateur civil hors pair, critique respecté, homme impliqué dans les divers aspects de la vie musicale de son époque, la qualité de son héritage mérite d'être rappelée et fêtée, aujourd'hui en 2024.

À plus d'un titre, (1887-1974) fut un personnage singulier. D'abord par ses multiples activités professionnelles qu'elles soient musicales, administratives ou littéraires. Ensuite par la stabilité de son ancrage esthétique tout au long de son existence. Il exerça en effet très longtemps – toute sa carrière en somme – une profession non musicale, ce qui ne l'empêcha nullement d'être connu et reconnu comme compositeur, chef d'orchestre, violoncelliste, chroniqueur et administrateur de la vie musicale suédoise. Tout cela au plus haut niveau.

En lien avec ses goûts musicaux invariables, il aima et défendit toute sa vie, un certain idéal romantique et national, ou pour reprendre ses propres termes, classique nationaliste. S'il put paraître aux yeux de certains plutôt moderniste, il fut critiqué vers la fin de son parcours pour l'immobilisme de son style musical. Tout cela ne préjuge en rien bien sûr de la valeur intrinsèque de ses partitions musicales.

paraît une demi-génération après les figures suédoises majeures que furent (1872-1960), (1867-1942) et (1871-1927) qui ont marqué l'histoire de la musique scandinave comme compositeurs mais également comme chefs d'orchestre, solistes et comme critiques. Parmi les contemporains suédois notables de notre compositeur, relativement traditionalistes mais doués de fortes personnalités, nés autour de 1887, on citera Natanael Berg, Ture Rangström, Oscar Lindberg, Knut Håkanson, Josef Jonsson.

Knut Atterberg naquit le 12 décembre 1887 à Göteborg, la deuxième grande ville de Suède. et sont âgés de 22 ans, Gustav Mahler de 27 ans et de 23 ans. Sa famille compte des scientifiques (son père est ingénieur et inventeur, son oncle chimiste). Son grand-père maternel est un fameux chanteur d'opéra. La musique tient une place importante, mais au niveau amateur exclusivement, au sein de cette famille conservatrice. Dès l'âge de sept ans, Kurt souhaite apprendre le piano mais ses parents refusent. Cette activité semble réservée à sa sœur aînée. Plus tard, la découverte au concert du Quatuor à cordes op. 52 n° 2 de Beethoven lui donne l'envie d'apprendre le violoncelle et il se passionne de plus en plus avec avidité pour la musique et semble fasciné par l'esthétique de . A quatorze ans, il achète son premier violoncelle et étudie aussi la guitare. Âgé de 18 ans, il prend des leçons auprès d'un violoncelliste de l'Orchestre symphonique de Göteborg et s'enthousiasme pour la musique de chambre. « La musique de chambre fut ma véritable école de composition », dira-t-il plus tard. En 1906, il joue du violoncelle lors d'une représentation du Requiem de Brahms à Göteborg sous la direction de et participe à plusieurs concerts, en renfort. Ses études secondaires achevées en 1907, il connaît une frénésie de compositions mais entreprend des études d'électrotechnique à l'École technique supérieure royale de Stockholm où, dès lors, il vivra pour le restant de son existence.

(1866-1914), une figure importante de la vie musicale suédoise, le contacte et lui propose de rejoindre la prestigieuse Société de musique de chambre Mazérska en 1908 et de participer aux activités de l'Orchestre de l'Union des Concerts, futur Orchestre philharmonique de Stockholm. Il fréquente assidûment l'Opéra, peu intéressé par les opéras français et italiens, il s'exalte pour le Ring de Richard Wagner et la Salomé de . Nous sommes en 1909, ses premières compositions n'ont rien d'impérissables, il n'opte pas franchement pour la voie musicale, ne prend pas de cours de composition mais par contre la musique absorbe de plus en plus son énergie.

Il compose avec plus d'inspiration une Rhapsodie pour piano et orchestre (op. 1 ; 1908-09) qui ne remporte pas un grand succès et qu'il révisera plus tard, mais également un Quatuor à cordes n° 1 et surtout sa première réalisation majeure : la Symphonie n° 1 en si mineur (1909-1911), son opus 3, en quatre mouvements, qui porte les traces du romantisme allemand et scandinave (Brahms, Bruckner, Alfvén) où il déploie de grandes lignes harmonieuses, construit de robustes fresques, des cantilènes délicates et s'inspire également d'airs populaires. À son sujet, il confie que ses seuls véritables manuels de compositions furent les partitions de Beethoven, Brahms et Dvořák. La création a lieu à Göteborg sous la baguette du jeune homme le 10 janvier 1912 et contribue à sa réputation de compositeur et de chef d'orchestre. L'œuvre enregistre un énorme succès peu après à Stuttgart (1913) sous la direction du chef allemand Max von Schillings, elle plaira beaucoup au public sous la conduite de puis elle est de nouveau dirigée par le compositeur à Stockholm. Elle sera plus tard programmée par Léopold Stokowski et .

En 1910, époque où il achève sa Première Symphonie, Atterberg entre dans la classe de composition d'Andreas Hallén (1846-1925) et assiste à de nombreux concerts. Une bourse de composition lui permet de se rendre en Allemagne (Munich) et la même année, 1912, d'effectuer son service militaire. Il a obtenu son diplôme d'ingénieur en décembre 1910 et entre à l'Office suédois des brevets et ainsi restera à l'abri des soucis financiers toute sa vie. Dans le même temps, une bourse lui permet d'aller étudier à Munich, il termine son Ouverture de concert et commence une nouvelle symphonie.

La Symphonie n° 2 en fa majeur op. 6 connaît deux versions : la première de 1911-1912, en deux mouvements est donnée sous sa direction le 12 décembre 1912 à Göteborg, la deuxième en trois mouvements est présentée le 27 juillet 1913 à Sonderhausen (Thuringe) sous la direction de Carl Corbach. Elle sera dirigée plus tard (1914) par des chefs renommés tels que Siegfried von Hausegger, Arthur Nikisch et . Esthétiquement, elle s'inscrit dans la lignée de sa devancière avec beaucoup de brillant, d'enthousiasme, de riches sonorités, de développements thématiques (avec des similitudes avec ). Il dirige pour la première fois ses œuvres orchestrales à Göteborg le 30 novembre 1912, puis il étudie à Berlin (1912) et Stuttgart (1913).

Les partitions suivantes comprennent plusieurs musiques de scène dont Jephta, une Suite orientale, un Concerto pour violon et orchestre (1913) créé à Göteborg en février 1914 sous la direction du compositeur qui le défendra aussi à Berlin (1916). La presse estima que le Concerto appartenait vraiment à la modernité et était fondé sur la cacophonie ! Il se marie avec la pianiste Ella Peterson en 1915 et divorceront en 1923.

« Images de la Côte Ouest », tel est le titre de la Symphonie n° 3 en ré majeur, op. 10, écrite dans un petit village situé sur une île à proximité de Göteborg. Ses trois mouvements : Soldis (Poudroiement de soleil), Storm (Tempête) et Sommarnatt (Nuit d'été) ont été joués indépendamment avant d'être réunis avec le titre de symphonie proposée comme telle à Stockholm le 28 novembre 1916 sous l'autorité du chef finlandais renommé Armas Järnefelt, par ailleurs compositeur et beau-frère de Sibelius. De nombreuses exécutions suivirent dont celles de Nikisch et Richard Strauss à Leipzig en 1919 avec une excellente réception publique. La critique suédoise fut presque toujours négative. La symphonie conserve globalement les caractéristiques des deux premières (avec des mélodies populaires) mais se pare en plus de touches impressionnistes (on peut distinguer des traits évoquant En Skägårdssagen d'Alfvén et La Mer de Debussy). Des pages mélancoliques alternent avec des sections expressives, en particulier les mesures confiées aux trompettes dans le magnifique deuxième mouvement, son atmosphère se rapprochant des poèmes symphoniques de Richard Strauss.

Il dirige pour la première fois le Philharmonique de Berlin le 30 novembre 1917 avec au programme ses propres œuvres. Il dirigera souvent sa musique et celles d'autres suédois à l'étranger. L'année suivante il participe à la fondation de la Société suédoise des droits d'auteur musicaux (STIM) dont deviendra président en 1924.

Atterberg ne se cantonne pas au monde symphonique et compose un Quatuor à cordes en si mineur, de la musique de scène, une Suite n° 3 pour violon, alto et cordes (très populaire), des pièces pour orgue et pour piano et un opéra Harvard le Harpiste (1918) puis se lance la même année dans la composition de sa Symphonie n° 4 (Sinfonia piccola) en sol mineur op. 14 qui marque une avancée créatrice notable avec des éléments polytonaux et un travail nettement plus personnel de la forme et des sources populaires authentiques. La somptuosité de son deuxième mouvement Andante-Tranquillo est à signaler.

D'une vingtaine de minutes, en quatre mouvements enchaînés, elle reçoit sa création à Stockholm en mars 1919 sous la direction d'un remarquable chef finlandais Georg Schnéevoigt. Elle sera aussi défendue par les légendaires à Amsterdam (1922) et Stokowski à Philadelphie (1927). Ses quatre mouvements (Con forza, Andante, Scherzo et Finale. Rondo) bénéficient d'un traitement motivique généreux, harmonique et morphologique très personnels et attachants, et des thèmes populaires enchanteurs la rendent tout à fait plaisante, poétique, séduisante et luxuriante justifiant pour certains sa place de symphonie préférée du cycle.

À l'automne 1919 il est embauché comme critique musical au journal Stockholms-Tidningen. Il y travaillera jusqu'en 1957. Atterberg compose une nouvelle série de partitions : musique de scène de Turandot, cantate, musiques de ballet De fävitska jungfrurna (Les vierges sages) créé à Paris au Théâtre des Champs Élysées le 18 novembre 1920 par les Ballets suédois, qui enregistre un réel succès et Bergslags-Serenad pour quatuor à cordes ou orchestre à cordes et contrebasse ad libitum. Dans le journal Die Post, le chroniqueur assure que notre musicien « maniait la baguette de direction avec une confiance et une spiritualité supérieure comparée à ceux qui ont dirigé le Philharmonique de Berlin quotidiennement… Il est encore très jeune, c'est véritablement un artiste authentique comme il en existe peu au monde. » Certains vont même jusqu'à le qualifier de « Strauss Nordique ». En 1921, il dirige à Vienne et Berlin, sa réputation en terre germanique s'accroît davantage encore.

En 1922, il s'attelle à sa Symphonie n° 5 en ré mineur op. 20 dite « Sinfonia funèbre ». Conçue en trois mouvements (Pesante allegro, Lento, Allegro molto-Tempo di Valse), sa première exécution se tient à Berlin en janvier 1923 par l'Orchestre philharmonique de la ville sous la direction du compositeur. Au programme, la création du Concerto pour violoncelle. On l'entend peu après à Hambourg et à Leipzig sous la conduite de Wilhelm Furtwängler ; Stockholm la découvre en février 1923. « Elle correspond à une sorte de chant d'adieu à mes espérances de pouvoir donner forme à la vie dans tous ses aspects… » Toutefois elle véhicule les canons du post-romantisme d'obédience germanique qui plut au public qui lui réserva un accueil positif et chaleureux tout comme une bonne partie de la critique. Ainsi cette phrase de l'Allgemeine Musik Leitung : « On pourrait dire que cette musique est enveloppée dans un vêtement d'un violet profond, sur lequel flottent des voiles noirs ; des plaintes douloureuses, passionnées, une espérance à moitié résignée et, dans le dernier mouvement, une gaité forcée, ironique, une passion tragique et une blessure de l'âme sont les sentiments dont cette musique est imprégnée. »

Élaboré parallèlement à la Symphonie n° 5, le Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur reçut sa création le 6 janvier 1923 à l'Académie de chant de Berlin avec au programme la susdite symphonie. On y déguste une réelle fraîcheur et une adéquation du créateur avec son instrument soliste qui fait montre d'inventivité dans cette pièce d'allure rhapsodique.

Une série de partitions orchestrales de grandes qualités enrichissent le catalogue du Suédois. On citera simplement des pièces qui manifestement méritent une écoute gratifiante pour la plupart. La Suite n° 3 dite « Barocco » (1923), l'opéra Bäckahästen (Le Cheval blanc), de nouvelles musiques de scène dont celle pour Antoine et Cléopâtre (1926), la Suite n° 3 « Légende orientale », le Rondeau rétrospectif (1925) et encore une Sonate pour violoncelle et piano en si mineur (1925), sans oublier le puissant Concerto pour cor et orchestre en la majeur (1926) créé le 20 mars 1927 dans la capitale suédoise. Elle fut souvent jouée, elle opte pour le schéma traditionnel mais s'enrichit de caricatures de jazz. Il se marie avec Margareta Dalsjö en 1925 et est élu à l'Académie royale de musique l'année suivante.

La Symphonie n° 6 en ut majeur, op. 31, de 1927-28, qui sera plus tard surnommée la « Symphonie dollar » bénéficia d'une renommée internationale. Elle remporta en effet le premier prix du concours symphonique international organisé par la Columbia Gramophone Company de New York pour le centenaire de la mort de Schubert. On proposait de primer une œuvre orchestrale inspirée par l'esprit du maître viennois. Il n'était pas interdit de s'appuyer sur un thème de Schubert, ce que fit Atterberg dans le dernier mouvement Vivace en s'appuyant sur des mélodies. Cinq cents partitions venant de 26 pays furent adressées et appréciées par un jury international majoritairement d'obédience conservatrice. remporta le concours avec cette symphonie qu'il avait commencée avant d'entendre parler de l'événement et posta son travail le 8 avril puis apprit dans la presse sa sélection le 2 mai 1928. Il remporta le concours à l'issue de la finale qui se déroula pendant cinq jours à Vienne en juin. Avec son gain, il acheta une voiture Ford et prit des leçons de conduite.

La répétition générale se déroula à Cologne (la première à Vienne) le 15 octobre 1928. Dirigée par Hermann Abendroth, elle enregistra les faveurs du public. Au même moment, le chef britannique Thomas Beecham en réalisa un enregistrement discographique et la même année, Atterberg la grava également tandis qu'en 1943 le chef italien Arturo Toscanini la dirigea et l'enregistra à son tour. La Symphonie n° 6 recèle de nombreux ingrédients typiques du symphoniste. S'y trouvent regroupés et habilement exploités d'amples développements mélodiques en arc et un travail harmonique recherché, pas très éloignés du style habituel de ses symphonies antérieures avec de riches couleurs sonores, des passages émouvants (en particulier le deuxième mouvement) et une structure globale non étrangère au classico-romantisme teinté de folklorisme) propre à son travail créateur. Des critiques accompagnèrent sa présentation pour diverses raisons mais sa renommée internationale s'en trouva confortée.

Devenu un des principaux personnages de la vie musicale, il en dirige deux organisations et s'impose comme un authentique représentant de son pays natal. En 1931, il devient officier permanent à l'Office des Brevets. Riche de projets de musiques de toutes sortes, il compose, entre autres, le poème symphonique Alfvén (1929-31), la Suite pastorale op. 32, l'opéra Fanal (1929-32) créé deux ans plus tard à Stockholm avec Jussi Björling dans le rôle principal, En Värmlandsrapsodie (Une Rhapsodie du Värmland) en 1933 pour le 75e anniversaire de Selma Lagerlöf, Ballade et Passacaille, sur un thème folklorique suédois (1936) qui jouit d'un succès international et sera dirigé par Bruno Walter et Hans Schmidt-Isserstedt, un Concerto pour piano et orchestre en si bémol mineur, op. 32 aux multiples qualités (on songe parfois à Rachmaninov) voit le jour en janvier 1936, l'opéra en trois actes Aladdin (1929-32) est créé à Stockholm en 1941 et est présenté à Chemnitz (Allemagne) la même année en pleine guerre mondiale. Il donne des concerts à Paris et Wiesbaden en 1935 et ses responsabilités administratives augmentent encore par ses fonctions de secrétaire de l'Académie royale de musique en 1940.

Il écrit sa Symphonie n° 7, au sous-titre anachronique de « Sinfonia romantica », op. 45, entre 1941-42 et la révisera en 1972. Ses trois mouvements (Drammatico, Semplice et Feroce) semblent redevables de l'atmosphère de l'opéra Fanal. Herman Abendroth exécuta la version en quatre mouvements à Francfort en 1943. Si le compositeur demeure parfaitement habile et à l'aise dans le maniement orchestral, il semble que son inspiration ne soit plus aussi brillante que jadis à une époque où le romantisme est battu en brèche.

Deux années plus tard, il compose une Symphonie n° 8 (1944-45) en quatre mouvements présentés avec succès en création mondiale à Helsinki le 9 février 1945 sous la direction du compositeur. Après le concert, lui adressa un message téléphonique (« Merci pour votre symphonie merveilleuse, achevée »). L'œuvre fut donnée en Suède sous la direction de Tor Mann le 8 octobre 1945. Elle est contemporaine de deux œuvres majeures bien distinctes : la Symphonie n° 3 de Chostakovitch et la Symphonie n° 5 de Prokofiev. Atterberg travaille une fois encore des motifs folkloriques suédois ce qui lui permet d'en justifier, à ses yeux, la simplicité, la proximité avec les formes symphoniques traditionnelles.

Une longue série de pièces nouvelles se succèdent dont la Sinfonia pour cordes « Osxsia » en 1952-53, avant qu'il ne se consacre à son ultime Symphonie n° 9 qu'il sous-titre « Sinfonia Visionaria » op. 54 pour solistes (mezzo-soprano, et baryton), chœur et orchestre que Nils-Erik Fougstedt créera le 26 février 1957 avec l'Orchestre philharmonique d'Helsinki. Elle sera jouée à Göteborg en 1975 pour l'anniversaire de sa mort. L'œuvre dure environ 40 minutes, se présente en un seul mouvement et s'apparente en quelque sorte à une cantate.

Kurt Atterberg n'a jamais caché sa fascination pour Ludvig van Beethoven et le confirme en choisissant ses effectifs et un numéro 9 pour son dernier opus symphonique mais demeure, in fine, à distance de l'incomparable Neuvième de Beethoven. Il s'inspire de Völupsa (Paroles de la voyante), un ancien texte islandais ayant pour thème une vision pessimiste païenne du début et de la fin du monde. Notons que pour figurer le diable il utilise un motif de 12 tons et d'autres traits d'une modernité à laquelle il n'adhère absolument pas. On relève également à l'occasion une tonalité wagnérienne (Tétralogie). Après l'avoir entendue Sibelius lui écrit : « Félicitations, votre belle sonorité et votre langage tonal m'ont profondément saisi. »

Il composera encore Stormen un opéra écrit en 1946-47, Indians Tunes créé à Indianapolis en 1950, un Quatuor à cordes op. 53, le Double Concerto pour violon et violoncelle avec orchestre à cordes op. 57 en 1960, Vittoriosa en 1962 et Adagio Amoroso, sa dernière œuvre datée de 1967.

En 1968, après 56 ans passés à l'Office des Brevets, il se retire. Il a 81 ans. Il décède le 15 février 1974, âgé de 86 ans.

Bibliographie

ÅSTRAND Hans et WALLNER Bo, Atterberg, Kurt, New Grove Dictionary of Music and Musicians, Macmillan Publishers, 1980.

CARON Jean-Luc, Kurt Atterberg (1887-1974), bulletin de l'Association Française n° 33, 2003, 57 p.

CARON Jean-Luc, Musique romantique suédoise. Abrégé historique, biographique et esthétique, L'Harmattan, 2019.

QUIST Robert, The History of Modern Swedish Music. An Introduction to Nineteen Composers, The Edwin Mellen Press, 2010.

Image libre de droit : Portrait de Kurt Atterberg

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