The Power (of) the fragile, la revanche des doux par Mohamed Toukabri

Le 1 février 2024 par Delphine Goater

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Théâtre de la Bastille, Paris. 26-I-24. Dans le cadre du festival Faits d’hiver. Mohamed Toukabri : The Power (of) the fragile. Concept et chorégraphie : Mohamed Toukabri. Performance : Mimouna (Latifa) Khamessi et Mohamed Toukabri. Dramaturgie : Diane Fourdrignier. Création lumière et scénographie : Lies Van Loock. Conception sonore et conseil artistique : Annalena Fröhlich. Coordination technique de la tournée : Matthieu Vergez. Régie son : Paola Pisciottano. Costumes : Ellada Damianou. Recherche et développement : Eva Blaute. Stagiaire : Constant Vandercam. Remerciements : Estelle Baldé, Radouan Mriziga, Rim Toukabri, Bachir Toukabri, Sofiane Ouissi, Julia Reist, Maria-Carmela Mini, Synda Jebali, Yasmin Dammak, Elise Cnockaert et Liz Kinoshita.

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Formé à PARTS, le danseur belge Mohamed Toukabri entraîne sa mère, Latifa, dans un duo touchant au Théâtre de la Bastille, dans le cadre du festival Faits d'hiver.

Émouvant moment de complicité entre un fils et sa mère, The Power (of) the fragile est un duo sur le fil. Danseur et chorégraphe tunisien qui a quitté sa famille à 15 ans pour étudier au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, puis continuer chez PARTS à Bruxelles, Mohamed Toukabri n'avait jamais, ou presque, pu faire venir sa mère pour assister aux moments importants de sa réussite. Aujourd'hui, elle est partie prenante d'un projet artistique qui met en scène la rencontre entre mère et fils autour de la danse.

Tout commence par une visite guidée de la scène et de ses coulisses en arabe, anglais et quelques mots de français. C'est Latifa au Théâtre de la Bastille. Émerveillée et intimidée comme une petite fille, elle se prête avec docilité aux propositions de son fils : danser Le Sacre du printemps, raconter sa vie ou se laisser porter dans un magnifique duo. La confiance que la mère met dans son fils est totale, elle n'a jamais peur quand il la soulève ou la bascule dans le vide. La personnalité de la mère, rieuse, tente parfois de prendre le dessus sur celle de son fils. Frondeuse, elle voudrait aussi avoir un peu de place.

C'est une pièce sur l'exil, les regrets de ne pas être parti, la séparation d'avec ceux qui nous sont chers, mais surtout une pièce sur le désir d'intégration. Quand Mohamed Toukabri, devenu citoyen européen, transforme sa mère en icône, puis en statue de l'intégration, on applaudit !