Maxim Emelyanychev dans deux symphonies majeures de Mendelssohn
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Felix Mendelssohn (1809-1847) : Symphonie n° 3 en la mineur « Écossaise », op. 56 ; Symphonie n° 5 « Reformation », op. 107. Orchestre de chambre écossais, direction : Maxim Emelyanychev. 1 CD Linn. Enregistré au Caird Hall, Dundee (Grande-Bretagne) du 14 au 18 février 2022. Notice de présentation en anglais, français et allemand. Durée : 64:56
LinnUne interprétation enthousiasmante et vibrante de Mendelssohn sous la baguette d'un jeune chef déjà chevronné et talentueux , pour son second disque chez Linn avec le Scottish Chamber Orchestra.
Combien de prestigieuses carrières de chef d'orchestre ont vu leur démarrage inopiné à l'occasion d'un remplacement de dernière minute d'un chef renommé obligé de renoncer à se produire comme attendu ? Les exemples sont nombreux. Ce fut le cas du chef Maxim Emelyanychev qui a rencontré un grand succès en magnifiant la Symphonie n° 9 de Schubert, en dirigeant au pied levé le Scottish Chamber Orchestra. Sans tarder les musiciens de l'Orchestre l'ont adopté et nommé directeur musical en 2018. Choix sans aucun doute judicieux car il transparait de cet enregistrement des Symphonies n° 3 et 5 de Mendelssohn une complicité et une dynamique dont bénéficient ces deux chefs-d'œuvre.
Le chef et sa phalange britannique réussissent à séduire intensément par leurs timbres délicats, leurs phrasés naturels et leurs enchainements parfaits des différentes articulations des œuvres, preuves d'une connivence véritable et opportune. Aux prises avec la Symphonie n° 3 dite « Écossaise », achevée en 1842, les protagonistes rendent magistralement le climat brumeux et mystérieux du premier mouvement Andante con moto – Allegro un poco agitato et retrouvent une ambiance ombreuse mais non désespérée dans le troisième mouvement Adagio en dépit, ou en raison, d'un tempo des plus rapides. En ce qui concerne le dernier mouvement noté Allegro vivacissimo – Allegro vivace – Allegro maestoso, l'interprétation mérite les éloges, surtout si l'on tient compte de l'effectif réduit de l'orchestre de chambre contrastant notablement avec l'orchestre au complet comme on l'apprécia, par exemple, dans la version de Claudio Abbado à la tête de l'Orchestre symphonique de Londres dans son intégrale Deutsche Grammophon gravée en 1985.
La Symphonie n° 5 « Résurrection » éditée en 1868, bien après la mort du maître en 1847, appartient au meilleur de son art du maniement et de l'inspiration orchestrale, situation bien appréhendée par nos interprètes qui apportent une contribution valeureuse à une partition généreuse (Allegro vivace), romantique (Andante), riche rythmiquement et toujours porteuse d'une humanité intemporelle et communicative. La concurrence dans ce domaine s'avère rude et riche de pépites inaltérables et l'on citera après l'héritage d'Abbado, des maîtres plus anciens (Munch, Karajan, Bernstein), les apports plus récents de John Elliot Gardiner (LSO Live 2014-2018), Thomas Dausgaard (BIS, 2016), Yannick Nézet-Seguin (DG, 2016) et Alexis Kossenko (Aparté, 2022).
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