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Modigliani et Leonkoro pour finir la Biennale de quatuors à cordes

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Biennale de quatuors à cordes.
Paris. Cité de la Musique, amphithéâtre du Musée de la Musique. 19-I-2024. Leoš Janáček (1854-1928) : Quatuor à cordes n° 1 « Sonate à Kreutzer » ; Johannes Brahms (1833-1897) : Quatuor à cordes n° 1, op. 51 n°1. Quatuor Leonkoro.
Paris. Cité de la Musique, salle des concerts. 19-I-2024. Igor Stravinski (1882-1971) : Trois pièces pour quatuor ; Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : Quatuor n° 3 op. 73 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Quatuor n° 7 op. 59 n° 1. Quatuor Modigliani.
Paris. Philharmonie, Grande Salle Pierre Boulez. 21-I-2024. Anton Webern (1883-1945) : Langsamer Satz (mouvement lent). Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Octuor à cordes. Edvard Grieg (1843-1907) : Quatuor n° 1 op. 27, version pour orchestre à cordes. Quatuor Modigliani ; Quatuor Leonkoro (Mendelssohn, Grieg) ; musiciens d’autres quatuors.

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Le vole la vedette à ses aînés les Modigliani, qui ne convainquent pas.

La fin de cette édition de la Biennale de quatuors laisse une large place au , avec un concert le vendredi soir et une sorte de carte blanche le dimanche à la Philharmonie. Avant leur concert du vendredi, le public peut découvrir le jeune fondé il y a cinq ans (autrement dit hier dans le parcours de long terme qui forge les grands quatuors) et qui a déjà souvent partagé la scène avec les Modigliani : ils sont l'une des rares découvertes de cette édition. Jouant debout, ils séduisent d'abord par leur énergie, leur technique et leur cohésion d'ensemble. Un Janáček aux angles décidés et à la progression irrésistible, un Brahms chaleureux et sensuel, voilà qui présage bien de la suite de la soirée.

En revanche le concert des Modigliani ne tient pas ses promesses. Les Trois pièces de Stravinsky manquent de vivacité, de mordant rythmique, d'inventivité, tout ce qui fait la valeur de la seule contribution de Stravinsky au genre. Mais le Quatuor n°3 de Chostakovitch qui suit aggrave encore la situation : ainsi transformée en bluette, déchargée de tout malaise, de tout poids émotionnel, l'œuvre se trouve cruellement dénaturée. Le quatuor de Beethoven qui suit (op. 59/1) souffre moins de ce traitement, si ce n'est que la fascinante capacité d'invention de Beethoven disparaît au profit d'un divertissement sans conséquence. La beauté sonore, l'homogénéité et la cohésion de l'ensemble ne sont pas en cause : c'est toujours très beau, avec une sonorité brillante où l'assise grave est moins présente que le brio des violons, mais sans vie intérieure, sans engagement interprétatif.

Le dimanche soir, c'est à la Philharmonie que le public doit se rendre pour un concert au programme improbable. Les Modigliani ouvrent le concert avec le mouvement isolé écrit par le jeune Webern en 1905 : dans leur interprétation, pas de sensualité post-romantique, mais à nouveau une succession d'épisodes peu reliés entre eux. Dans l'Octuor de Mendelssohn, où les Modigliani sont rejoints par les Leonkoro : la mélodie initiale du premier violon se retrouve écrasée, sans élan, sous les doigts d'Amaury Coeytaux, et cela donne le ton d'une interprétation terriblement impersonnelle et parfois brouillonne (notamment au début du 4e mouvement).

Mais le pire reste à venir avec une version pour orchestre à cordes du Quatuor op.27 de Grieg. L'idée est pour le moins étrange, la réalisation laisse franchement perplexe. Une bonne vingtaine de musiciens sont présents sur scène, les membres des Modigliani et Leonkoro étant rejoints par ceux d'autres quatuors et par deux contrebassistes. On est tout de suite frappé par la lourdeur du son orchestral qu'ils produisent, sans transparence, sans diversité de couleurs. Le premier mouvement en particulier tombe dans une caricature dramatique, dans les grands sentiments et les effets de manche.

Il y a bien des quatuors qui auraient mérité une place dans ce qui fut une des plus stimulantes entreprises de valorisation de la musique de chambre : par exemple le Quatuor Goldmund, qui avait fait sensation à la Biennale 2020, le Quatuor Brentano, ou encore le Quatuor Danel.

Crédits photographiques : © (DR)

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Paris. Cité de la Musique, amphithéâtre du Musée de la Musique. 19-I-2024. Leoš Janáček (1854-1928) : Quatuor à cordes n° 1 « Sonate à Kreutzer » ; Johannes Brahms (1833-1897) : Quatuor à cordes n° 1, op. 51 n°1. Quatuor Leonkoro.
Paris. Cité de la Musique, salle des concerts. 19-I-2024. Igor Stravinski (1882-1971) : Trois pièces pour quatuor ; Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : Quatuor n° 3 op. 73 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Quatuor n° 7 op. 59 n° 1. Quatuor Modigliani.
Paris. Philharmonie, Grande Salle Pierre Boulez. 21-I-2024. Anton Webern (1883-1945) : Langsamer Satz (mouvement lent). Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Octuor à cordes. Edvard Grieg (1843-1907) : Quatuor n° 1 op. 27, version pour orchestre à cordes. Quatuor Modigliani ; Quatuor Leonkoro (Mendelssohn, Grieg) ; musiciens d’autres quatuors.

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