Cyrille Dubois et Tristan Raës célèbrent le centenaire de la mort de Maître Gabriel Fauré
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Paris. Amphithéâtre de la Cité de la Musique. 25-I-2024. Œuvres de Nadia Boulanger, Ernest Chausson, Claude Debussy, Théodore Dubois, Henri Duparc, Gabriel Fauré, Benjamin Godard, Maurice Ravel, Jean Roger-Ducasse, Camille Saint-Saëns, Florent Schmitt. Cyrille Dubois, ténor. Tristan Raës, piano
Récitaliste réputé, le ténor Cyrille Dubois dresse un impressionnant paysage de la mélodie française à l'occasion du centenaire de la mort de Gabriel Fauré (1848-1924), accompagné de son fidèle pianiste Tristan Raës.
Possédant à leur actif un important corpus d'enregistrements consacrés aux mélodies françaises (Félicien David, Lili et Nadia Boulanger – Clef d'or ResMusica –, intégrale des mélodies de Fauré récompensée par une Clef ResMusica…), Cyrille Dubois et Tristan Raës font revivre le temps d'un concert ce genre musical qui connut son âge d'or au tournant du XIXe siècle. Il s'agit d'un genre particulier combinant l'expression musicale la plus intime et la poésie la plus raffinée dans une symbiose dont Gabriel Fauré reste une figure iconique, entouré pour l'occasion de nombre de ses maitres, disciples et collègues.
Formidable diseur capable d'exprimer toute la sensibilité unique et intimiste de ces mélodies par son timbre chaleureux, par son impeccable diction et par son legato sublime tout en assumant avec perfection toutes les difficultés d'une prosodie souvent complexe, le ténor nous livre une interprétation parfaitement juste, sobre, en symbiose totale avec le piano, sans emphase, au travers de laquelle on peut suivre l'évolution musicale et esthétique du Maitre.
Dans l'imposant corpus fauréen de 103 mélodies, Cyrille Dubois et Tristan Raës ont choisi une sélection suivant un fil chronologique débutant avec la beauté simple des premières mélodies (Sérénade toscane op. 3, Lydia op. 2, L'Absent op. 5). Le long de ce fil rouge chronologique, nos deux musiciens (formant le Duo Contraste) convoquent d'autres compositeurs, certains plus anciens, d'autres plus jeunes, qui apportent chacun une contribution singulière au genre de la mélodie française. Se rapprochant du style plus ancien de la Romance, on citera « Je respire où tu palpites » de Benjamin Godard, joliment nuancé, « La Solitaire » de Camille Saint-Saëns ou le langoureux « Écoute la symphonie » de Théodore Dubois avec ses vers de mirliton à la rime facile. Parmi les mélodies centrales du corpus, caractérisées par leur fluidité délicate, on retiendra tout particulièrement le splendide legato des Berceaux op. 23, la prosodie du Colibri d'Ernest Chausson, le savoureux contraste né de la juxtaposition de la rare, intrépide et exigeante Fée aux chansons op. 27 et le plus sage Clair de Lune op. 46 dont on rapprochera l'émouvante et célèbre Invitation au voyage d'Henri Duparc. Parmi les mélodies plus tardives, celles de la maturité (et de la surdité débutante), on apprécie la méconnue Arpège op. 76, la délicate « Puisque l'aube grandit » op. 61 extraite du cycle La Bonne Chanson de Verlaine, la complexe Apparition de Claude Debussy sur un texte de Mallarmé et les modernes et mystérieuses Heures ternes de Nadia Boulanger tirées de Maeterlinck. Dans le corpus plus tardif encore, on est séduit par l'épure, l'ascèse essentielle et l'intériorité de Dans la forêt de septembre op. 85 et du Don silencieux op. 92, sans oublier la souplesse de la ligne, la complicité avec le piano de Reflets dans l'eau op. 113 et les ultimes et douloureux Vaisseaux op. 118 extraits de l'Horizon chimérique. D'autres compositeurs accompagnent Fauré dans cette dernière section du récital : Florent Schmitt avec Les Barques ; Jean Roger-Ducasse avec Le cœur dans l'eau et Maurice Ravel avec le poétique et humoristique Cygne.
Devant l'attente insistante du public de l'amphithéâtre, plusieurs généreux « bis » concluent ce beau voyage musical parmi lesquels on mentionnera le très religieux Noël et l'émouvant et incontournable Après un rêve.
Crédit photographique : © Matteo de Fina
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Paris. Amphithéâtre de la Cité de la Musique. 25-I-2024. Œuvres de Nadia Boulanger, Ernest Chausson, Claude Debussy, Théodore Dubois, Henri Duparc, Gabriel Fauré, Benjamin Godard, Maurice Ravel, Jean Roger-Ducasse, Camille Saint-Saëns, Florent Schmitt. Cyrille Dubois, ténor. Tristan Raës, piano