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Myung-Whun Chung dans Bruckner, Emmanuel Ax dans Mozart : l’un séduit, l’autre pas…

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 22-I-2024. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano n° 17 en sol majeur, K 453 ; Anton Bruckner (1824-1897) : Symphonie n° 7 en mi majeur. Emmanuel Ax, piano. Royal Concertgebouw d’Amsterdam, direction : Myung-Whun Chung

Régulièrement invité à diriger le Royal Concertgebouw Orchestra depuis ses débuts en 1984 face à la prestigieuse phalange amstellodamoise, associé pour un soir au pianiste Emmanuel Ax offrent au public parisien un concert contrasté qui voit se succéder un bien terne Concerto pour piano n° 17 et une lumineuse et prégnante Symphonie n° 7 d'.

Composé en 1784 à l'attention d'une de ses élèves, Babette Ployer, le Concerto pour piano n° 17 de Mozart privilégie l'expression à la virtuosité, et c'est bien là que le bât blesse… Car Emmanuel Ax nous en livre ce soir une interprétation bien terne et prosaïque, sans émotion, enchainant un Allegro initial sans fantaisie, ni cantabile, à la sonorité lourde, où l'on s'attache plus à la belle prestation des vents du RCO qu'à la performance du soliste ; un Andante égrenant des notes vides où la poésie fait cruellement défaut malgré, là encore, une belle implication des bois (hautbois, flute et basson) ; un Allegretto final, sans doute le mouvement le mieux réussi, qui voit piano et orchestre s'engager enfin dans un dialogue complice et plein d'allant pour achever de belle façon cette lecture qui vaut surtout par la beauté et la pertinence de l'accompagnement orchestral.

Ce que Mozart nous refuse dans cette interprétation bien insipide, Schubert nous l'offre dans un magnifique Ständchen plein d'émotion donné en bis.

Tout autre climat en deuxième partie avec la Symphonie n° 7 (1884) d' dont , comme à son habitude sans partition, et le RCO donnent une interprétation en tout point remarquable, d'une lumineuse clarté, très spiritualisée, verticale et tendue portée par l'enthousiasmante plastique de la phalange batave, tous pupitres confondus.

Entamé par les violoncelles sur des trémolos de violons bientôt relayé par les cors, le premier mouvement Allegro moderato, dont Chung fait une vaste méditation, impressionne par sa puissance autant que par sa ferveur et sa tension sans faille dans l'alternance de crescendos cuivrés et d'épisodes plus lyriques, soutenus par une dynamique pleine d'allant riche en nuances. Ouvert par les tubas wagnériens et les cordes graves, l'Adagio, musique de deuil toute entière habitée de la déploration faisant suite à la mort de Wagner, déploie un long lamento profond et solennel, sorte de noble élégie chantée par les timbres voilés des tubas wagnériens mêlés à la ferveur lyrique des cordes et de la flute consolatrice jusqu'au climax marqué par un violent coup de cymbales avant un progressif retour au silence. Annoncé par un appel de trompette, le Scherzo unit vents, cordes et timbales dans une cavalcade haletante impeccablement mise en place encadrant un Trio plus lyrique et apaisé (cordes et bois). Véritable patchwork musical dont le maintien de la cohésion constitue tout l'enjeu, le Finale est une fois encore superbement négocié par dans une péroraison grandiose, claire et tendue entre terre et ciel, alliant force et vénération pour conclure cette interprétation mémorable saluée par une standing ovation bien méritée.

Crédit photographique : © Brescia  & Amisano

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 22-I-2024. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano n° 17 en sol majeur, K 453 ; Anton Bruckner (1824-1897) : Symphonie n° 7 en mi majeur. Emmanuel Ax, piano. Royal Concertgebouw d’Amsterdam, direction : Myung-Whun Chung

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