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Décès du metteur en scène Jean-Marie Villégier

 

Nous apprenons le décès du metteur en scène de théâtre et d'opéra la nuit dernière à l'âge de 87 ans.

Formé à l'Ecole normale supérieure, agrégé de philosophie, poursuit d'abord une carrière universitaire, il devient ensuite responsable du Centre de dramaturgie de l'Opéra de Paris, avant de se lancer dans la mise en scène de théâtre puis d'opéra. Ses premiers spectacles en collaboration avec Marcel Bozonnet sont Léonce et Léna de Georg Büchner en 1969 et Héraclius de Corneille en 1971. En 1984, Villégier met en scène Cinna de Corneille et La Mort de Sénèque de Tristan L'Hermite à la Comédie-Française dans un décor unique, en 1985 Le Couronnement de Poppée de Monteverdi à l'Opéra de Nancy. La même année, il fonde sa propre troupe, l'Illustre Théâtre, en hommage à Molière, une compagnie qui accompagne ensuite nombre de ses productions. Il a également été directeur du Théâtre National de Strasbourg de 1990 à 1993.

Indissociable de l'Opéra Comique, signe en 1987 la production mythique d'Atys de Lully dirigée par William Christie. Un spectacle qui connut un succès allant jusqu'à New York. Pour ce spectacle le parti pris dramaturgique du metteur en scène « était de monter l'œuvre comme une pièce racinienne, de mettre en évidence sa structure classique dans un décor unique, sans recours à la machinerie complexe de l'opéra. » Une exigence littéraire qui se matérialise par l'attachement aux mots, à la déclamation et à l'éloquence verbale. Les danseurs chantent et les chanteurs dansent. Au delà de la réussite esthétique, le spectacle marque l'époque et en ouvre une nouvelle, celle de la compréhension de l'interprétation musicale baroque et de la renaissance de l'opéra baroque, en même temps qu'il fait redécouvrir Lully. L'Opéra Comique fera appel à l'ensemble de William Christie dans lequel jouaient alors de futurs directeurs de formations baroques : Christophe Rousset, Marc Minkowski, Hugo Reyne, Hervé Niquet, Emmanuelle Haïm… Une collaboration avec Les Arts Florissants qui se prolonge avec Le Malade imaginaire en 1990, Médée en 1993Hippolyte et Aricie en 1996, Rodelinda en 1998, Les Métamorphoses de Psyché en 1999. A l'Opéra Comique Jean-Marie Villégier met en scène La Fée Urgèle de Favart et Duni en 1991.

Son travail sur la mise en scène du théâtre lyrique a marqué la redécouverte du répertoire baroque par le grand public. (NF)

 

 

 

 

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