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Hillary Hahn sublime dans les sonates pour violon seul d’Ysaÿe

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Eugène Ysaÿe (1858-1931) : Six sonates pour violon seul op. 27. Hillary Hahn, violon. 1 CD Deutsche Grammophon. Enregistré en novembre et décembre 2022 à Boston, Fraser performance studio. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 64:36

 

Le cycle des six sonates pour violon seul composées au début des années 1920 par s'est imposé au fil du temps comme un sommet de la littérature violonistique, à côté des sonates et partitas de Bach. Hillary Hahn, l'une des plus grandes violonistes actuelles, aborde à son tour cet opus magistral.

Violoniste légendaire en son temps, dédicataire des plus grands chefs d'œuvre de son époque comme la sonate de Franck ou le poème de Chausson (parmi bien d'autres partitions), (1858-1931) fut aussi un chef d'orchestre éminent et un compositeur remarquable. Son œuvre culmine incontestablement dans ses six sonates pour violon seul réunies sous le numéro d'opus 27 qu'il composa en 1923 et 1924 et qu'il dédia à six grands confrères de son temps: Joseph Szigeti, Jacques Thibaud, George Enesco, Fritz Kreisler, Mathieu Crickboom (second violon du quatuor Ysaÿe) enfin Manuel Quiroga. Ysaÿe explore toutes les formes, de la sonate en un seul mouvement (la 3° et la 6°) à la forme classique de la 2°. Mais dans ce qui s'est imposé au fil des ans comme un sommet de la littérature pour violon seul, digne de se placer aux côtés des sonates et partitas de Bach, il invente un langage d'une liberté et d'une audace technique folles.

Certes la discographie s'est désormais beaucoup étoffée, notamment avec des versions de très haut vol (Korcia, Kremer, Zehetmair notamment) mais l'interprétation d'Hillary Hahn nous emporte dans un monde de sonorités et d'émotions littéralement inouïes, et se hisse au niveau des plus belles. Au-delà de son habituelle maîtrise technique phénoménale, elle trouve le ton juste pour chaque sonate, quasiment rhapsodique pour la « Ballata » dédiée à Enesco, incluant délicatement des échos de Habanera dans celle dédiée à Quiroga, se situant dans la descendance de Bach pour celle dédiée à Kreisler. Mais c'est surtout la poésie de la 5° sonate en deux mouvements (« l'aurore » et « danse rustique ») qui éblouit, la liberté dans la rigueur de la construction de la 1° qui fascine, le sommet de l'album résidant dans une géniale 2° sonate dédiée à Jacques Thibaud ; Ysaÿe y mêle réminiscences de Bach (la partita en mi majeur) et citations récurrentes du « Dies irae »au long de quatre mouvements dans lesquels Hillary Hahn développe une palette de sonorités et de timbres proprement inouïe, dépassant en inventivité et en émotion tout ce qu'on a pu entendre jusqu'à présent dans cette pièce.

Sans renier les très grandes versions citées auparavant, on ne peut que reconnaître le coup de génie que représente cet album (récompensé par un ICMA 2024) qui rappelle qu'Hillary Hahn est l'une des plus grandes violonistes actuelles, de sa génération et au-delà.

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Eugène Ysaÿe (1858-1931) : Six sonates pour violon seul op. 27. Hillary Hahn, violon. 1 CD Deutsche Grammophon. Enregistré en novembre et décembre 2022 à Boston, Fraser performance studio. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 64:36

 
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