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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 11-I-2024. Zoltán Kodály (1882-1967) : Danses de Marosszék. Danses de Galánta. Frédéric Chopin (1810-1849) : Concerto pour piano et orchestre n°2 en fa mineur, op. 21. Roger Muraro, piano. Antonín Dvořák (1841-1904) : Suite tchèque, B. 93, op.39. Orchestre de Chambre de Paris, direction : Gábor Káli
Invité à diriger l'Orchestre de chambre de Paris pour accompagner Roger Muraro dans le Concerto n° 2 de Chopin, Gábor Káli propose un programme intégralement slave, avivé par les danses de Kodály.
Sur cette scène internationale où les chefs présentent de plus en plus un son commun appliqué à tous les répertoires, il est rafraichissant d'entendre encore des artistes emprunts de tradition, à l'instar de Gábor Káli avec le folklore hongrois. Pour ce concert de l'Orchestre de chambre de Paris, on croirait ainsi dès la première danse écouter une formation slave, boisée et chaude par les cordes, un peu aigre par les vents. Vivantes, énergiques, effusives même parfois, les Danses de Zoltán Kodály ouvrent et referment le programme, d'abord avec celles de Marosszék, puis avec celles de Galánta, d'où se démarquent tant la première violon Deborah Nemtanu que la flûte, le hautbois et la clarinette solo.
Pièce maîtresse du concert, le Concerto pour piano n°2 de Chopin apporte un peu de Pologne, même s'il respire souvent la France dans le toucher de Roger Muraro, pas forcément attendu avec ce répertoire et pourtant plutôt inspiré, surtout au Larghetto. Moins agile que certains grands noms de la scène mondiale actuelle, le spécialiste de Messiaen limite l'Allegro vivace par un rythme un peu trop mesuré, bien suivi cependant par le chef, qui s'accorde toujours aux tempi du pianiste sans jamais le mettre en difficulté. De cette interprétation, on retient donc surtout la belle mise en valeur du deuxième thème du Maestoso, ainsi que, comme évoqué, la sentimentalité du mouvement lent, retrouvée dans le bis offert en fin de concerto ; le très célèbre Nocturne n°20, op. Posthume de Chopin.
Insérée en début de seconde partie, la Suite Tchèque de Dvořák présente encore de la musique slave, mais si certains pensent qu'un Hongrois peut trouver la même aisance avec les couleurs tchèques ou russes qu'avec les œuvres de sa patrie, cela est loin d'être vrai et, justement ici, Káli aborde la partition avec un peu trop de rondeur et de volume, là où plus de légèreté semblerait bienvenue. Jamais dénuée d'allégresse, la direction appliquée montre un Orchestre de chambre de Paris en grande forme, notamment dans la Romance. La Pastorale est un peu trop pondérée et dans la Polka, le tube aurait gagné à être mis davantage en avant.
Finalement, c'est avec les Danses de Galánta que l'on trouve les meilleurs moments de la soirée, juste avant un bis intéressant autant que surprenant, le 4ème mouvement du Concerto Românesc de Ligeti, là où l'on aurait pu, attendre que le chef serve un autre Hongrois qu'il connaît bien et dont Paris fête partout en ce moment les 80 ans, en la personne de Peter Eötvös.
Crédits photographiques : © Orchestre de chambre de Paris
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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 11-I-2024. Zoltán Kodály (1882-1967) : Danses de Marosszék. Danses de Galánta. Frédéric Chopin (1810-1849) : Concerto pour piano et orchestre n°2 en fa mineur, op. 21. Roger Muraro, piano. Antonín Dvořák (1841-1904) : Suite tchèque, B. 93, op.39. Orchestre de Chambre de Paris, direction : Gábor Káli