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Riccardo Muti et le Chicago Symphony Orchestra : « the last tour »

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 13-I-2024. Philip Glass (né en 1937) : The Triumph of Octagon, création française ; Felix Mendelssohn (1809-1847) : Symphonie n° 4 dite « italienne » en la majeur op. 90 ; Richard Strauss (1864-1949) : Aus Italien, fantaisie symphonique op. 16. Chicago Symphony Orchestra, direction : Riccardo Muti.

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Programme d'inspiration très italienne pour cette dernière tournée européenne de à la tête du .

Alors qu'on vient d'apprendre qu'il dirigera (pour la 7e fois !) le prochain concert du nouvel an 2025 à Vienne,  aujourd'hui âgé de 82 ans, le charismatique et emblématique maestro italien effectue son dernier tour de piste en compagnie du dont il est directeur musical depuis 2010 (et qu'il quittera prochainement pour en devenir chef émérite) dans un programme taillé sur mesures associant la création française du Triumph of Octagon de , la Symphonie n° 4 dite « italienne » de Mendelssohn et la fantaisie symphonique Aus Italien de .

A l'occasion de cette nouvelle saison, la Philharmonie de Paris a choisi de mettre à l'honneur le courant minimaliste initié par Terry Riley (« In C », 1964) et (« Music in twelve Parts », 1971-1974) ; un hommage qui débute ce soir avec la création française de Triumph of Octagon, commande du CSO et dédiée tout spécifiquement à  puisqu'il s'agit d' une pièce symphonique inspirée par la forme octogonale du Castel del Monte du XIIIe siècle, situé dans les Pouilles dont est originaire le maestro italien. Une pièce créée le 28 septembre 2023 utilisant un orchestre assez réduit (bois et cordes), tonale et de belle facture, initiée par une sorte de lamento conduit par le quatuor, ponctuée par la harpe et les contrebasses, bientôt rejoints par la clarinette et le hautbois sur une dynamique et une rythmique envoutante typiquement glassienne où l'on admire tout particulièrement la clarté dans la polyphonie des cordes et les beaux contrechants de violoncelle.

Souvenir d‘Italie encore, mais Mendelssohn cette fois, avec la Symphonie n° 4 dite « Italienne » (1933) dont l'ébauche remonterait à un voyage à Rome effectué par le compositeur en 1830. nous en livre, ce soir, une lecture élégante, hédoniste, équilibrée, parfaitement léchée, sans jamais forcer le trait, exaltée par une transparence orchestrale qui donne jour à toutes les nombreuses performances solistiques de la superlative phalange américaine, membre du célèbre « Big Five ». Elle se décline en quatre mouvements : un Allegro initial haletant et bondissant, riche de nuances rythmiques et dynamiques, qui fait la part belle aux sublimes cordes et à la rutilante petite harmonie du CSO ; un Andante en forme de ballade où interviennent successivement les dialogues parfaitement mis en place entre altos et basson, puis violons I et petite harmonie (flute) ; un Con moto moderato aux allures de menuet, entamé par le quatuor, rejoint par la petite harmonie, le cor, cuivres et percussions introduisant un trio central d'inspiration sylvestre (trilles de bois) ; un Presto endiablé qui résume et réunit toutes les individualités orchestrales dans une sorte de tarentelle napolitaine très engagée qui conclut dans la joie et la danse cette belle interprétation.

Souvenir toujours avec Aus Italien de , une œuvre d'apprentissage datant de 1887, premier poème symphonique du compositeur, mais certainement pas le plus abouti d'une longue série à venir. Œuvre fétiche du maestro, rarement donnée par d'autres car manquant à l'évidence d'inspiration, le banal des idées mélodiques peinant à se cacher derrière une science certaine de l'orchestration qui en fait toutefois un bel exercice d'orchestre.  Il retrace les impressions d'un voyage en Italie se déroulant en quatre étapes : Dans la campagne que Riccardo Muti imprègne d'un intense sentiment d'attente où se démarquent la harpe et le beau legato des cordes ; Dans les ruines de Rome au phrasé ample et fiévreux, scandé par des cuivres triomphants qui s'opposent au lyrisme des bois ; Sur la plage de Sorrente, andantino aux velléités impressionnistes (harpe, cordes et bois) où malheureusement l'ennui gagne ; Vie napolitaine enfin, éclatant allegro au rythme de tarentelle construit sur « Funiculi, funicula » mélodie italienne à succès de l'époque, composée par Luigi Denza.

Comme à son habitude c'est avec l'opéra que Riccardo Muti conclut cette belle soirée en interprétant de façon particulièrement émouvante (solo de violoncelle) l'Intermezzo symphonique (entre acte II et III) de Manon Lescaut de Puccini dont on fête cette année le centenaire de la disparition.

Crédit photographique : ©Todd Rosenberg

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 13-I-2024. Philip Glass (né en 1937) : The Triumph of Octagon, création française ; Felix Mendelssohn (1809-1847) : Symphonie n° 4 dite « italienne » en la majeur op. 90 ; Richard Strauss (1864-1949) : Aus Italien, fantaisie symphonique op. 16. Chicago Symphony Orchestra, direction : Riccardo Muti.

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