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L’Ensemble Intercontemporain fête les 80 ans de Peter Eötvös

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Paris. Cité de la Musique. 10-I-2024. Peter Eötvös (1944*) : Fermata, pour quinze musiciens ; CF. Adventures of the Dominant Seventh Chord, pour alto ; CF. Odile Auboin, alto. Joyce, pour clarinette ; CF. Chinese Opera, pour ensemble. Martin Adámek, clarinette. Clara Iannotta (1983*) : vacant lot (strange bird), pour grand ensemble. Ensemble Intercontemporain, direction : David Robertson

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Pour célébrer les 80 ans de Peter Eötvös, l' présentait trois créations françaises et l'œuvre bien établie Chinese Opera, lors d'un concert sous la direction de d'où se démarquait la création mondiale vacant lot de .


C'est avec un anniversaire en demi-teinte que l' revient en 2024 à la Cité de la Musique, d'abord parce que Peter Eötvös a annoncé un mois plus tôt être trop malade pour y assister (ni pour diriger une semaine plus tard à Paris un autre hommage à Radio France), ensuite par la qualité relative des œuvres récentes présentées, la plupart créées pour la première fois en France.

Sans pouvoir être comparé à Schoenberg qui avait presque renié l'atonalisme à la fin de sa vie, il semble que Peter Eötvös lorgne de plus en plus vers Bartók, comme on avait déjà pu le remarquer lors de ses derniers concertos, et comme on peut encore l'entendre ce soir dès l'introduction de Fermata, commande groupée de 2021 à laquelle a participé l'EIC. Composée comme un concerto pour quinze instrumentistes, cette pièce de confinement d'une petite vingtaine de minutes se veut « simple » tout en montrant comment « notre vie normale s'est arrêtée ». Elle débute par des gammes chromatiques, puis se développe en restant souvent tonale en cherchant même vers le jazz, avant de laisser ressortir plusieurs thèmes populaires hongrois. Difficile d'y entendre du grand Eötvös, bien que la partition démontre une grande culture de l'orchestration, en même temps qu'elle met en avant le geste précis et fluide de à la direction.

Même sensation avec la seconde pièce, datée de la même période (2019-2021), Adventures of the Dominant Seventh Chord, hommage du compositeur à l'accord de septième de dominante qui débute avec un regard vers Bach, pour vite glisser encore plus que l'œuvre précédente vers Bartók, notamment par l'apparition de thèmes folkloriques déjà utilisés par cet aîné, voire par Brahms dans ses Danses Hongroises. Tout juste émaillée de quelques chinoiseries permettant de l'assimiler à la main d'Eötvös, la partition permet là encore la mise en avant de l'interprétation, cette fois sous l'archet de l'altiste . Créée à Berlin en 2020 par Jörg Widmann, Joyce pour clarinette  solo séduit un peu plus en début de seconde partie sous le souffle de .

Le bien plus intéressant Chinese Opera, à juste titre placé en fin de soirée comme œuvre maîtresse du programme, est également bien adapté au jeu de l'Intercontemporain pour et par lequel elle a été créé en 1986, mais auquel il manque toute la scénographie pour mieux mettre en valeur la typicité de son écriture.

On retiendra surtout du programme la création mondiale de . Commandée par l', vacant lot (strange bird) ne dénote pas d'un caractère immédiatement identifiable à sa compositrice établie à Berlin, mais trouve dans ses jeux harmoniques et sa sombre clarté une écriture dans la pleine continuité d'Echo from Afar, créée par le même ensemble en 2022. D'une quinzaine de minute, l'œuvre est aussi une pièce pour ensemble sur la base d'un texte sans utilisation de voix véritables, d'où un matériau sans cesse en mouvement qui laisse cette fois ressortir par les haut-parleurs d'abord un discret chuchotement, puis à la coda des bruits d'oiseaux, comme pour allier la nature à la musique.

Crédits Photographiques : © Anne-Elise Grosbois 

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Paris. Cité de la Musique. 10-I-2024. Peter Eötvös (1944*) : Fermata, pour quinze musiciens ; CF. Adventures of the Dominant Seventh Chord, pour alto ; CF. Odile Auboin, alto. Joyce, pour clarinette ; CF. Chinese Opera, pour ensemble. Martin Adámek, clarinette. Clara Iannotta (1983*) : vacant lot (strange bird), pour grand ensemble. Ensemble Intercontemporain, direction : David Robertson

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