A Biarritz, Les Saisons revisitées par Thierry Malandain

Au théâtre de la gare du Midi de Biarritz, Les Saisons de Thierry Malandain mêle les Quatre Saisons de Vivaldi à celles, méconnues, de son contemporain et compatriote Giovanni Antonio Guido pour un ballet enlevé et lumineux. 

C'est devant une salle comble, pour le quatrième soir consécutif, que le Malandain Ballet Biarritz a présenté au public biarrot son nouveau ballet, Les Saisons. Suggéré au chorégraphe par Laurent Brunner, directeur de Château de Versailles Spectacles et par Stefan Plewniak, premier chef d'orchestre de l'Opéra royal de Versailles, où ce ballet a été accueilli mi-décembre, il a été créé triomphalement à Cannes le 25 novembre dernier, dans le cadre du Festival de danse de Cannes Côte d'azur.

Après les hymnes à l'humanité et au vivant que furent Le sang des étoiles en 2004, Noé en 2017, La Pastorale en 2019, Sinfonia en 2020 et L'Oiseau de feu en 2021, Les Saisons propose une approche très contemporaine du thème intemporel du changement des saisons . Le dérèglement climatique et les attaques répétées que subit la nature transparaissent dans la chorégraphie mélancolique de Thierry Malandain, qui alterne éclats de lumière et parties plus sombres.

Le néo-classicisme assumé de la création de Thierry Malandain et de sa troupe donne à voir de beaux moments de virtuosité. Les vingt-deux danseurs, tous issus d'une formation classique, alternent mouvements d'ensemble ou duos avec une grande rigueur esthétique, intégrant harmonieusement la geste contemporaine à la solide base académique.

La belle sobriété des costumes et des décors de Jorge Gallordo, complice régulier du  Malandain Ballet Biarritz, donne encore plus de corps aux propos du chorégraphe. De grands pétales de tissu noir bordent la toile de fond qui est baignée de couleurs changeantes au rythme des tableaux. Le noir ou le blanc domine les costumes des danseurs qui, à quelques occasions, se parent de touches de couleurs chatoyantes, faisant éclater alors la joie et l'espoir revenu.

Côté musique, les grands classiques de Vivaldi, souvent traités avec un humour chorégraphique contemporain et décalé, alternent avec des extraits des Quatre Saisons de l'année, publiées autour de 1726 par Giovanni Antonio Guido, violoniste génois de premier ordre. Une création grand public qui sera en tournée en France et à l'étranger en 2024.

Crédit photographique : © Olivier Houeix