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Roberto Alagna se joint à un appel à ne pas « effacer » Gérard Depardieu

 
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Le 25 décembre, jour de Noël, a reçu le soutien public de 56 personnalités du monde de la culture dont le ténor , l'actrice et l'acteur et metteur en scène , sous la forme d'une tribune parue sur le site du Figaro, intitulée «N'effacez pas Gérard Depardieu», et appelant à ce que cessent les polémiques à son sujet jusqu'à ce que la justice se soit prononcée.

L'acteur, poursuivi pour viols ou agression sexuelle par les comédiennes Charlotte Arnould (la première à avoir porté plainte, en 2020), Hélène Darras et la journaliste et autrice Ruth Baza, est en effet sous le feu médiatique depuis la diffusion le 7 décembre de l'émission « Complément d'enquête » sur France 2. Ce documentaire montre Depardieu tenir des propos misogynes et obscènes en Corée du Nord vis-à-vis de plusieurs femmes dont une fillette. La rédaction de l'émission, mise en cause par les soutiens de l'acteur qui ont dénoncé une « manipulation », a dû faire établir un constat d'huissier pour attester de la validité des images et des paroles prononcées par l'acteur.

S'ouvrant par les mots « Nous sommes artistes, écrivains et producteurs de cinéma. C'est à ce titre que nous nous exprimons ici. »,  les signataires déplorent que soit dénié à la présomption d'innocence « dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun s'il n'était pas le géant du cinéma qu'il est ». Ils alertent sur ce qui serait en jeu, selon eux : « Lorsqu'on s'en prend ainsi à , c'est l'art que l'on attaque ». 

Le titre de la tribune fait référence à la « cancel culture », ou « culture de l'effacement » qui est un mode de mobilisation publique qui s'est développé aux Etats-Unis à partir des années 2010, et qui vise à ostraciser des individus pour des comportements estimés inacceptables, en amont ou en dehors de procédures judiciaires. Les auteurs des attaques sont souvent des victimes – avérées ou non – d'abus sexuels ou de discrimination. Pour les 56 cosignataires, a contrario, seul le « génie de l'acteur » et « la trace indélébile de son oeuvre » doivent occuper l'espace public, « Le reste, tout le reste, concerne la justice ; que la justice. Exclusivement. »

Parmi les signataires de cette tribune, loin d'apaiser l'espace public et médiatique en cette période de trêve des confiseurs, on trouve également Nathalie Baye, Bertrand Blier, Carole Bouquet, Carla Bruni, Jacques Dutronc, Pierre Richard, Nadine Trintignant ou encore Jacques Weber.

Plusieurs associations de la cause féministe ou de la protection de l'enfance ont réagi pour dénoncer une tribune de l'entourage de l'acteur qui vise à faire taire les victimes.

Actuellement, seize témoignages de harcèlement contre Depardieu ont été rendus publics, s'ajoutant aux trois plaintes.

Le 29 décembre, alors que certains signataires tels que Nadine Trintignant, Carole Bouquet ou Yvan Attal ont exprimé des regrets ou un malaise sur cette tribune dont ils ne savaient pas qu'elle était initiée par le comédien Yannis Ezziadi, éditorialiste au magazine Causeur, une texte d'un collectif de 600 artistes, comédiens et musiciens «Depardieu : contre-tribune des artistes» est relayé par Mediapart en soutien à ce que les victimes puissent s'exprimer afin d'être mieux entendues. Hormis les artistes cités plus haut, les personnalités de la musique classique et de la danse classique et contemporaine sont restées à l'écart de cette controverse de fin d'année. (JCLT)

Modifié le 30 décembre 2023

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