Le bric-à-brac sonore d’Ioana Paraskevopoulou à la Ménagerie de Verre

Pour sa première création scénique, Mos, Ioana Paraskevopoulou invite les objets du quotidien à l'élaboration d'une bande sonore et visuelle insolite, dans le cadre du festival Les Inaccoutumés, à la Ménagerie de Verre.

Ventouses, patins à roulettes, planches de bois ou feuille de métal, poteries cassées, eau, bac à sable, seau, cordes… il ne s'agit que de quelques-uns des accessoires utilisés par Ioana Paraskevopoulou et Georgios Kotsifakis dans Mos pour créer l'illustration sonore d'images projetées, visibles ou non par le public. Avec drôlerie et inventivité, le couple grec réussi, par exemple, à créer l'illusion du cheval au galop dans une étendue désertique et ventée grâce à une corde et les deux parties d'une noix de coco claquées sur le sable ou, plus loin, avec leurs battements de cœur. Les sons créés par des objets variés apparaissent devant le public pour coller à une image qui finit par lui être invisible et qu'il doit reconstituer.

Cette place laissée à l'imaginaire de chacun apporte de la poésie à un spectacle drôle et singulier. D'autant que, parallèlement au travail des danseurs/bruitistes, des dialogues projetés sur écran donnent l'impression d'entrer dans la tête des artistes, brouillant encore un peu plus les pistes. En utilisant les techniques bien connues des bruiteurs de cinéma, d'habitude invisibles au public, les artistes grecs poussent l'exercice encore peu plus loin, transformant ce travail en outil chorégraphique original. Des enregistrements et la mécanique des corps, utilisés eux aussi comme des instruments, font partie intégrante du spectacle, qui s'achève par un époustouflant numéro de claquettes en duo.

Basée à Athènes, Ioana Paraskevopoulou a notamment collaboré avec Iris Karayan, Christos Papadopoulous, Dimitris Papaioannou, Patricia Apergi, Andonis Foniadakis. Travaillant sur la relation entre les médias audiovisuels et le mouvement, la jeune chorégraphe grecque signe avec Mos sa première création pour la scène. Une artiste prometteuse à suivre.

Crédits photographiques : © Pinelopi Gerasimou