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Duo Phébus : entre transcriptions et pages originales

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François Narboni (né en 1963) : Jour de colère, pour violon et marimba. Claude Debussy (1862-1918) : La fille aux cheveux de lin, pour violon et marimba. Jacques Ibert (1890-1962) : Entr’acte, pour violon et marimba. Toru Takemitsu (1930-1996) : Toward the Sea, pour alto et marimba. Anders Koppel (né en 1947) : Perpetuum mobile, pour violon et marimba. Gabriel Fauré (1845-1924) : Sicilienne en sol mineur op. 78, pour violon et marimba. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Fantaisie en la majeur op. 124, pour violon et marimba. Duo Phébus : Martin Descamps, marimba ; Hélène Petit, violon / alto. 1 CD Homerecords. Enregistré en mai 2023 à l’auditorium de la Boverie (Liège). Texte anglais et français. Durée : 55:00

 

Basé en Belgique, le jeune (violon/alto et marimba) sort son premier album, Convergences. Parmi les neuf pièces au programme, deux sont des commandes passées aux compositeurs et .

Jour de colère (traduction de dies irae) de exprime une rage intérieure, conférant à l'écriture une dimension répétitive et obsessionnelle, inéluctable et pulsionnelle : musique de l'urgence où l'aspect rythmique domine via le pattern harmonico-rythmique entendu au début de la pièce et l'engendrement des figures qui en résultent. Les deux instruments sont complémentaires, qui se rejoignent en homophonie ou s'échangent les rôles pour entretenir l'obsédante pulsation qui active le mouvement. Le violon d'Hélène Petit est offensif, son archet cursif et la sonorité parfois bruiteuse, saturée (jeu près du chevalet) ou filtrée, soumis au développement d'une pensée qui actualise son drame. La sonorité ronde et chaude du marimba et le jeu fluide de Martin Descamps assurent une contrepartie plus apaisante et mélodique au fil d'une trajectoire qui ne lâche rien pour autant.

Si Perpetuum mobile du Danois met indéniablement en valeur la qualité de jeu des deux interprètes intervenant à part égale, la pièce peine à prendre son élan, inscrite dans des tempi trop sages peut-être et une conception de l'écriture un rien académique qui balance entre répétition et dimension lyrique. La partie de violon n'en est pas moins exigeante et vaillamment défendue par notre interprète de haut vol, dûment épaulée par un marimba tout aussi réactif.

Les autres pièces sont des transcriptions réalisées par les interprètes eux-mêmes. S'il nous manque l'enveloppe résonante du piano dans La fille aux cheveux de lin, Prélude du Livre I de Debussy, comme elle nous fait défaut dans la Sicilienne op. 78 de Gabriel Fauré, Entr'acte de , originellement conçu pour violon et harpe (ou flûte et guitare), s'accommode parfaitement du jeu et des couleurs du marimba. L'écriture laisse se déployer librement une partie de violon magnifiée par l'élan et l'élégance du geste de l'interprète.

Hélène Petit joue avec une égale aisance de l'alto qui remplace la flûte en sol dans Toward the sea de . Le marimba (au lieu de la guitare) apporte sa part d'étrangeté à cette évocation en trois volets (La Nuit, Moby Dick et Cap Cod) où le silence participe de la poétique sonore. La pièce laisse apprécier l'archet sensible et le nuancier de couleurs de l'altiste à l'écoute de son partenaire.

L'interprète a repris le violon et fait valoir une sonorité soyeuse et d'une grande sensualité dans la Fantaisie op. 124, une partition pleine de charme que écrit à la fin de sa vie pour les sœurs Clara et Marianne Eissler, respectivement harpiste et violoniste. En lieu et place de la harpe, le marimba très sollicité en restitue tout à la fois la fluidité et la virtuosité.

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François Narboni (né en 1963) : Jour de colère, pour violon et marimba. Claude Debussy (1862-1918) : La fille aux cheveux de lin, pour violon et marimba. Jacques Ibert (1890-1962) : Entr’acte, pour violon et marimba. Toru Takemitsu (1930-1996) : Toward the Sea, pour alto et marimba. Anders Koppel (né en 1947) : Perpetuum mobile, pour violon et marimba. Gabriel Fauré (1845-1924) : Sicilienne en sol mineur op. 78, pour violon et marimba. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Fantaisie en la majeur op. 124, pour violon et marimba. Duo Phébus : Martin Descamps, marimba ; Hélène Petit, violon / alto. 1 CD Homerecords. Enregistré en mai 2023 à l’auditorium de la Boverie (Liège). Texte anglais et français. Durée : 55:00

 
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