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Christian Thielemann achève à Vienne une superbe intégrale Bruckner en vidéo

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Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonies n° 3 (version de 1877) et n° 6. Orchestre philharmonique de Vienne, direction : Christian Thielemann. 2 DVD Unitel Edition. Enregistrés à Vienne, Musikvereinssaal, en novembre 2020 (n° 3) et avril 2022 (n° 6). Bonus : entretiens entre Christian Thielemann et Johannes-Leopold Mayer (en allemand, sous-titrage en anglais, coréen et japonais). Durée totale : 181’

Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonies n° 4 « Romantique » (version de 1880) et n° 9. Orchestre philharmonique de Vienne, direction : Christian Thielemann. 2 DVD Unitel Edition. Enregistrés à Salzbourg, Grosses Festspielhaus, en 2020 (n° 4) et 2022 (n° 9). Bonus : entretiens entre Christian Thielemann et Johannes-Leopold Mayer (en allemand, sous-titrage en anglais, coréen et japonais). Durée totale : 197’

 

Après avoir gravé les neuf symphonies avec numéro de Bruckner à Dresde (cycle disponible en DVD déjà chez C Major), revient au maître de Saint Florian en enregistrant cette fois les onze symphonies, y compris la « 0 » et la symphonie d'étude avec les Wiener Philharmoniker auxquels le lie une complicité évidente. 

Avec ces quatre symphonies disponibles en vidéo soit sous forme de DVD soit de Blu-Ray s'achève la remarquable intégrale des onze symphonies de Bruckner gravée par avec les Wiener Philharmoniker. Pour faire bonne mesure, aux deux coffrets C Major s'ajoute un ensemble de onze CD des mêmes gravures édité par Sony. Les quatre nouvelles parutions enregistrées à Vienne et à Salzbourg confirment à la fois l'osmose entre l'orchestre et son chef, que l'on perçoit de façon particulièrement évidente en regardant les DVD. La gestique de Thielemann a gagné en souplesse et sa direction fait naître des accents d'émotion et presque de tendresse chez ses musiciens. Les échanges de regard entre eux et leur chef sont particulièrement révélateurs.

Le premier album offre deux captations dans le Musikverein de Vienne, la Symphonie n° 3 dans sa version de 1877 que nombre de brucknériens considèrent comme la plus équilibrée, épurée des longueurs de celle de 1873 mais sans céder à l'excessif raccourcissement du finale de celle de 1889. Thielemann en offre une lecture fluide, capable d'accents schubertiens autant que de l'héroïsme inhérent à cet hommage à Wagner. La Symphonie n° 6 est un miracle d'équilibre et de fluidité, dont la douleur pudique de l'adagio est unique dans l'œuvre de Bruckner et en fait l'un de ses morceaux les plus émouvants. Mais c'est le difficile finale, souvent le pont aux ânes des plus grands chefs qui émerveille, tant le maestro parvient à lui donner vie et profondeur pour en faire un pendant du véhément premier mouvement.

Le second album s'ouvre avec une somptueuse Symphonie n° 4 captée également à Salzbourg, rayonnante d'équilibre et de grandeur au point d'approcher l'inoubliable enregistrement de Karl Böhm avec le même orchestre en 1973, l'un des plus beaux disques brucknériens de tous les temps. Seule la Symphonie n° 9 captée en 2022 s'avère légèrement décevante. Dans l'entretien qui l'accompagne, Thielemann y voit une œuvre d'une lumière automnale, qu'il prend soin de déconnecter de son contexte profondément catholique, ce qui va à l'encontre de la volonté même de Bruckner dédiant l'œuvre au bon Dieu. De même, on ne peut qu'être choqué par la désinvolture avec laquelle l'ineffable Johannes-Leopold Mayer, interlocuteur du chef dans les entretiens qui accompagnent les symphonies écarte la question du finale, mouvement auquel Bruckner a travaillé pendant les deux dernières années de sa vie et sans lequel il n'envisageait pas l'exécution de sa symphonie. Sait-il que Furtwängler a, semble-t-il, voulu diriger le début du finale publié dès 1940 par le musicologue Fritz Oeser mais en fut empêché pour des raisons obscures mêlant politique et esthétique en ces années noires ? De fait l'interprétation de Thielemann, pour plastiquement parfaite qu'elle soit n'égale pas les tourments de celles de Furtwängler ou Jochum, la profondeur mystique de Giulini avec Vienne également ou l'insondable noirceur de Celibidache. On sait cependant que le chef berlinois a parfois dirigé la symphonie suivie du Te Deum, solution de remplacement intéressante mais imparfaite.

En bref, deux derniers volumes qui concluent de belle façon une intégrale brucknérienne dont le résultat est globalement magistral, nous valant un ensemble destiné à faire date.

Symphonies n° 00, 0 et 5 :

Thielemann et le Philharmonique de Vienne : Bruckner for ever

Symphonie n° 1 et 7, 2 et 8 :

Thielemann poursuit son intégrale de référence des symphonies de Bruckner à Vienne

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Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonies n° 3 (version de 1877) et n° 6. Orchestre philharmonique de Vienne, direction : Christian Thielemann. 2 DVD Unitel Edition. Enregistrés à Vienne, Musikvereinssaal, en novembre 2020 (n° 3) et avril 2022 (n° 6). Bonus : entretiens entre Christian Thielemann et Johannes-Leopold Mayer (en allemand, sous-titrage en anglais, coréen et japonais). Durée totale : 181’

Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonies n° 4 « Romantique » (version de 1880) et n° 9. Orchestre philharmonique de Vienne, direction : Christian Thielemann. 2 DVD Unitel Edition. Enregistrés à Salzbourg, Grosses Festspielhaus, en 2020 (n° 4) et 2022 (n° 9). Bonus : entretiens entre Christian Thielemann et Johannes-Leopold Mayer (en allemand, sous-titrage en anglais, coréen et japonais). Durée totale : 197’

 
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