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Paris. Centre Pompidou. 21-XI-2023. Dans le cadre du Festival d’Automne. Trajal Harrell : Tambourines. Mise en scène, chorégraphie, décors, costumes et bande sonore : Trajal Harrell. Répétiteurs-Assistanats : Frances Chiaverini, Vânia Doutel Vaz, Stephen Thompson. Lumière : Sylvain Rausa. Dramaturgie : Katinka Deecke. Avec : New Kyd, Trajal Harrell, Perle Palombe, Songhay Toldon, Ondrej Vidlar, Aure Wachter
Trajal Harrell présente au Centre Pompidou, dans le cadre du portrait que lui consacre le Festival d'Automne, sa dernière création, Tambourines. Créé avec le Schauspielhaus Zürich Dance Ensemble, le spectacle revisite le roman américain de 1850, La lettre écarlate. Entre incantations sensuelles et défilés exaltés, Tambourines convoque un univers sacré coloré et adresse une critique protéiforme à nos sociétés toujours puritaines.
Plein feu, une danseuse s'adresse au public : elle demande à chacun de prendre son téléphone portable pour lire sur Wikipédia le résumé du roman La lettre écarlate. L'œuvre, qui raconte la vie d'une femme adultère qui se voit mise au banc de la société, a inspiré les trois tableaux de Tambourines. Ceux-ci, sont intitulés : Fornication, Education et Celebration. L'adultère perpétré dans la communauté puritaine de la colonie de la baie de Massachusetts a été commis avec le pasteur. Entre désir de vengeance porté par le mari de l'héroïne et culpabilité éprouvée par le pasteur, le roman explore les affres d'une société moralisatrice, que tente de cerner Tambourines.
Une fois les lumières éteintes, la petite communauté de danseurs et danseuses se lance dans une ronde extatique, les bras étirés au devant d'eux-mêmes, comme pour éviter un danger ou ne pas voir une horreur redoutée. Ce tableau fait probablement écho à l'adultère et à la culpabilité qui en découle. Engagés dans un mouvement étourdissant, les performeurs abordent l'ivresse qu'accompagne tout amour avec grâce et puissance.
Dans Education, le groupe, assis en ligne, face à la salle, au devant de la scène, se lance dans une chorégraphie minimaliste, faite de jeux de bras et de légers mouvements de tête, au son de chants de Purcell. Ici encore, la figure de l'autorité religieuse, évoquée par des costumes de pasteur, vient empêcher tout échappatoire, toute émancipation.
Le troisième tableau, Celebration, consiste en un long défilé. Chaque vêtement renvoie à une signification différente : sensualité, religion, exubérance… Trajal Harrell interroge nos représentations, nos jugements, à l'aune de démarches chaloupées, entrainées dans l'urgence de changer de peau, embarquées par le regard moralisateur de notre société contemporaine, pas si éloignée de l'Amérique de la Lettre écarlate.
Au rythme d'une bande son toujours aussi époustouflante et accompagné de costumes sensationnel, Tambourines reprend la grammaire de Trajal Harrell. Les gestes sont lancinants, maitrisés et inspirés autant par le butô que par le voguing. Le chorégraphe offre au public un nouvel opus fiévreux et poignant.
Crédit photographiques : © Orpheas Emirzas
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Paris. Centre Pompidou. 21-XI-2023. Dans le cadre du Festival d’Automne. Trajal Harrell : Tambourines. Mise en scène, chorégraphie, décors, costumes et bande sonore : Trajal Harrell. Répétiteurs-Assistanats : Frances Chiaverini, Vânia Doutel Vaz, Stephen Thompson. Lumière : Sylvain Rausa. Dramaturgie : Katinka Deecke. Avec : New Kyd, Trajal Harrell, Perle Palombe, Songhay Toldon, Ondrej Vidlar, Aure Wachter